vendredi 23 décembre 2016

Noël de saison

Le grand rassemblement, les fêtes un brin forcées, les victuailles en pagaille, les paquets, les paquets, les paquets. C'est Noël. Comme le lapin blanc, je n'ai pas vu l'heure tourner, je n'ai pas vu le temps passer, je n'étais pas très au point. Noël est soudainement arrivé. Et le secret défloré. Nous ne croyons plus au Père Noël. Enfin rien qu'un tout petit peu pour en garder cette magie insaisissable qui permet de voyager hors une réalité parfois un peu trop dure. La littérature - non celle qui nous concerne, mais celle dite spécialisée, psy en l'occurrence - dit que les enfants qui ont vécu des drames très petits se raccrochent plus longtemps à ces personnages féeriques, au jeu, aux aventures avec des petits bonhommes en plastique, des doudous, des poupées qui viennent sécuriser, rassurer et qui ne disparaîtront pas. J'ajouterais pour cette enfant ultra grande lectrice qui du haut de ses 7 ans mange du Harry Potter en grandes tranches, de l'Ogre (Marion Brunet) en barres, des Filouttinen (Siri Kolu) en tomes, de l'Enquête au collège (Jean-Philippe Arrou-Vignod) en festival et commence à entrer dans ce que je lisais à son âge à peu près (Astrid Lindgren, Roald Dhal, Sempé-Goscinny entre autres) : la lecture. Nous ne croyons plus au Père Noël. Enfin plus vraiment. En revanche - sic - la Petite Souris ne serait-elle pas un Animagus ? Laissons méditer, mijoter, lire, imaginer, dessiner, rêver... on grandit, je crois, toujours trop vite. Mais en attendant, c'est Noël et une sélection qui va avec. Dans cette sélection, s'il ne fallait garder qu'un titre, ce serait...
Le journal de Gurty - Parée pour l'hiver de l’inénarrable Bertrand Santini. Quel plaisir partagé par tous - et vraiment à tout âge - que de se reprendre un bon bain de Gurty pour se remonter les chaussettes et le moral alors qu'on est entré dans la période humide et froide de  l'hiver qui voit la lumière baisser et l'énergie filer. Gurty, c'est une petite chienne cynophilosophique qui vit plutôt au jour le jour, plutôt à court terme, plutôt en pensée immédiate et plutôt dans les pattes de son humain Gaspard qui l'aime d'un amour presque inconditionnel. Au point même d'en sacrifier ses amours humaines, même s'il ne se prive pas de quelques relations épiques, dont témoigne la petite chienne qui analyse avec une candeur tout à fait canine l'arrivée de ces affreuses fiancées dans leur vie. Des fiancées, qu'elle n'aime pas, ça va sans dire, pour plusieurs raisons : parfum de fleurs en lieu et place de parfums plus plaisants à la communauté canine, probabilité fort probable d'arrivée de bébé, déambulations de fiancées fessier à l'air dans l'appartement, bagarre dans le lit et autres dérangements diurnes comme nocturnes qui transforment un Gaspard tout à fait normal en bêta amoureux qui se laisse emberlificoter dans des histoires pas nettes nettes. Enfin d'un point de vue canin, Myrtille, la pire de toutes, pour preuve. Et c'est l'entrée en matière, les fiancées, dans un journal de l'Avent qui commence le 4 décembre, jour de la bien connue Sainte Clapsy, et dans lequel dès les premières lignes, la petite chienne se réjouit d'être en vie. "Moi j'adore être en vie, comme ça on peut se balader, faire des bises et manger des plats". Et ce sont des déboires amoureux - Myrtille toujours - qui accélèrent le départ en vacances du duo parisien inséparable (gnarf gnarf Myrtille) en Provence, bien sûr ! Quel plaisir de retrouver les personnages déjà connus. Fleur sa meilleure amie, celle qui ne sait pas dire  "oui" et dit "ui" à la place, celle qui nourrie au foin petite a eu bien du mal à grandir sereinement et en garde quelques séquelles, comme des crampes qui font raidir ses pattes à la moindre émotion. Elle revient plus ronde que jamais, son maître, pépé Narbier, perdant un peu la mémoire, lui redonnant son unique biscuit de la journée, coquine, toutes les dix minutes. Tête de fesses bien sûr, le pire chat du quartier - qui va tout de même trouver de la concurrence dans cet opus - surnommé ainsi parce qu'il est aussi roublard, méchant, qu'il ne ressemble au popotin des fiancées de Gaspard. Et puis l'écureuil qui fait hi hi est bien sûr présent. Non croqué par les chiennes dans le premier tome, il perd de l'altitude mais prend de l'ampleur, passant au ha ha, à la moquerie et même au long discours. Frais, comme deux petites louves dans la neige, chaleureux, comme des manteaux d'hiver, glissant comme des luges et des gags en gros sabots sur raquettes, Le journal de Gurty, c'est une formidable tranche d'humour, mais pas seulement. C'est aussi beaucoup d'humanité distillée dans un journal caninement ego-centré qui tacle l'égocentrisme des Hommes et s'amuse à révéler puis à conchier - dictionnaire Gurty - les pires de leurs travers. A lire avec toute la famille, à lire aussi à voix haute le soir pour partager - expérience faite - avec les plus jeunes, dès 5 ans. 
Longue vie, Gurty et merci d'avoir pensé à fêter Cassia le 24 décembre, la chienne de la famille Baobab, aujourd'hui disparue. Lire Chienne de vie Ici et commencer par le commencement en lisant le premier tome du journal de Gurty, vacances en Provence ici


Micro-sélection de Noël
Epistolaire * Un cochon pour Léon de Jacqueline du Faÿ et Laure du FaÿLéon est un petit garçon aux cheveux orange et à la mine souriante. Quelques jours avant Noël, il se lance dans la rédaction de sa lettre et son "Cher père Noël" porte toute la narration. Il explique au vieux monsieur qu'il n'est pas très grand, qu'il ne mange pas trop de soupe, et que ce dont il rêve par dessus tout, c'est d'avoir un animal de compagnie : "un cochon d'Inde". L'enfant imagine sa vie avec ce petit cochon indien avec qui il jouerait et surtout... Grandirait. Une jolie histoire avec un hic - dans cet album là, on croit trop dur comme fer au Père Noël "Heureusement que tu existes!" -  relevée par des illustrations sont très réussies.
Tout doux Moi, j'aime Noël de Mathilde Bréchet et Camille Chincholle. Dans ce grand livre à toucher le jeune enfant découvre des paysages d'hiver dans lesquels les animaux de la forêt et leurs petits attendent joyeusement Noël. Neige, patience, retrouvailles, familles, amis, préparatifs, lumières, couleurs, velours et... Cadeaux ! 
En anglais Mes comptines de Noël en anglais illustrées par Marion Billet. Six comptines en anglais et six illustrations avec six puces pour s'immerger dans l'univers traditionnel de Noël in English et s'imprégner de la langue de manière ludique. • We wish you a merry Christmas • Twinkle, twinkle little star • Jingle bells • He has a red coat • O Christmas Tree • Santa Claus Is Comin' Tonight. Découvrir des extraits ici.


> Québécois * Le loup de Noël de Claude Aubry illustré par Perre PRatt, lu par Michel Faubert, musique Bon Débarras. Le vieux loup dorénavant dépourvu de flair, Maître Griboux, n'a plus rien à se mettre sous la dent. Impossible dorénavant pour lui de chasser, les animaux de la forêt se moquent d'ailleurs allègrement de lui. Pour ne pas mourir de faim, il décide de se rendre au village attiré par les lumières qui scintillent à la veille de Noël. Les rues sont désertes, tous les habitants sont à la messe de minuit... Mais où et surtout comment va finir le vieux loup gris ? Une histoirede partage à lire et à écouter, un brin trop ancrée dans les sempiternelles religiosités suivie par un bal folklorique de 12 chansons.
Feuilleter l'album ici et pour se plonger dans des extraits du spectacle, c'est ici
> Déjanté * Pingouins en pagaille - Noël en délire de Jeanne Willis. La série  consacrée à cette bande de pingouins - enfin de manchots, enfin on ne sait pas trop - un brin déjantés et plutôt balourds - est de retour avec un titre consacré à Noël. Jeux de mots à gogo, ressorts pas tirés des hannetons. Le père Noël emporte par erreur les bestioles dans son traîneau et c'est parti pour une nuit ribouldingue. 





*** Les références ***


Le Journal de Gurty * Parée pour l'hiver de Bertrand Santini - Editions Sarbacane  - octobre 2016 - 9,90 € -  à partir de 7 ans. 
Un cochon pour Léon de Jacquline Du Faÿ et Laure Du Faÿ - Editions Sarbacane  - octobre 2014 - 14,90 € -  à partir de 4 ans. 
* Moi j'aime Noël de Mathilde Bréchet et Camille Chincholle  - Editions Gallimard Jeunesse  octobre 2016 - 10 € - à partir de 1 an
* Mes petits imagiers sonores  Illustrés par Marion Billet  - Editions Gallimard Jeunesse musique novembre 2016 - 15 € - à partir de 1 an
Le loup de Noël de Claude Aubry, illustré par Pierre Pratt, lu par Michel Faubert. Bal réveillon de Bon Débarras- Editions La Montagne secrète - 2016- 12,90 € - à partir de 3 ans
Pingouins en pagaille  - Noël en délire de Jeanne Willis - Editions Nathan - octobre 2016- 9,95 € - à partir de 7 ans.

jeudi 15 décembre 2016

Sélection aux petits oignons !

Dans mes petits oignons des derniers mois, dans mes coups de cœurs de cette dernière période, il y a les livres que j'ai présentés lors du déjeuner de rentrée du Café lecture jeunesse de Rennes. 
 A quoi on joue ? de Muriel Zürcher et Stéphane Nicolet. A cache-cache pardi ! Allez hop, le koala compte, un, deux, trois, allez hop tout le monde se cache. Tant et si bien que le Koala et sa copine aventurière fourmi ne trouvent pas leurs amis. Et dans l'ombre, grossit, grossit, l'image d'un loup énorme et avec de grandes dents. Voilà de quoi faire trembler toute la bande jusqu'à ce que l'on découvre la supercherie. Bon on recommence et on arrête de jouer au loup ! C'est cache-cache un point c'est tout. On recompte. Et dans l'ombre grossit, grossit, l'image d'un loup. Et le kangourou qui s'y était collé ne trouve plus ses amis. Mais qui a dit qu'on jouait encore ? Un album d'une grande finesse, avec peu de texte, beaucoup d'ombre pour nourrir à foison l'imaginaire et jouer à croquera, croquera pas... Croquera !?!

La danse de l'ourse où comment, rêvant d'un monde meilleur, Yiànnis et Ileana se sont retrouvés dans le ventre d'un bateau de Patrice Favaro et Thanh Portal. Dans l'excellente collection Trimestre, les récits illustrés, débarque cette nouveauté hors piste et compétition. Une plongée dans un troquet grec où le jeune Yiànnis, 12 ans, fait la plonge justement. Dans ce pays économiquement en berne, ça vivote et le patron qui mène son activité au cœur de la capitale, a le torchon à la poigne et l'énervement facile. Facile alors de s'énerver contre le môme qui ne s'est pas pointé à l'heure ce jour-là, c'est d'ailleurs ce que fait le diable aux gros sourcils. Le môme ne se démonte pas. Il joue sa place et la concurrence est rude. Ils sont beaucoup à son âge à avoir quitté les bancs de l'école pour travailler et faire vivre leur famille. "Faut m'excuser, patron. Je suis tombé entre les pattes d'une ourse". L'assistance écoute l'histoire. Une ourse énorme qui lui parle dans le creux de l'oreille, "brise ces chaînes" ! Le môme garde sa place et retrouve plus tard les roms et l'ourse qu'il gagne à la loterie. Son destin, se retrouve dans les pattes de Mirabela et le voilà embarqué dans un drôle de bateau,celui de la liberté, du rêve, peut-être de l'imaginaire ? Certainement celui du refus d'une condition, de l'exploitation et du ronron. Les illustrations enveloppantes, chaleureuses, complices, sont incarnées par un trait qui prend corps comme l'épaisseur de la vie dans l'humanité. Le lecteur se laisse emporter par une écriture simple, sincère et optimiste, rehaussée d'une touche orange, en bichromie qui laisse ouverte la porte des rêves à ceux même qui se les font voler par un monde d'adultes dépassés et bien souvent ego-centrés.
Et puis il y a tout entièrement de Thanh Portal aux éditions La Maison en carton deux frises cartonnées à colorier et à afficher ou à poser en accordéon sur une étagère La forêt Toc Bou Toc Zoï à colorier. Une univers de nuit, ça pionce, ça guette, ça dort, ça se câline, ça ronfle, ça roupille, ça oiseaux de nuit. Un univers de jour, ça lit, ça joue, ça se taquine, ça rigole, ça pleure, ça se câline aussi. Super chouette, un beau papier très épais, un beau duo d'accordéons qui tiennent debout tout seuls comme des grands. 

Le destin (presque) timbré d'Etienne Durillon d'Oren Ginzburg et Estelle Billon-Spagnol. C'est à nouveau une histoire de destin qui emmène dans ce roman illustré irrésistible. La vie d'Etienne Durillonest plan-plan, plutôt triste, plutôt routinière de haute voltige. Du genre à se faire cuire un oeuf à tous les déjeuner, du genre à sortir de chez lui chaque matin à 7h22 pour prendre le bus de la ligne 13 à 7h25. Plutôt de ce genre là. Pas de couleur, pas d'énergie, pas de zeste de vie. Plan-plan et plan... plan.. plan... Et puis un jour, paf, une pub dans la boîte aux lettres "Vous êtes seul, triste, sans amour, sans amis ? Nous pouvons changer cela!!!". Faire confiance à la SARL Transformation de vie ? ça le titille. C'est vrai que ça sent l'arnaque à plein nez, c'est vrai qu'ils abusent un peu à demander tant. 3999, cela représente toutes ses économies. Bon. Il réfléchit. Bon, il se lance. Après tout qui ne tente rien n'a rien. Et puis il y a sa collègue Vanessa dont il est secrètement amoureux. Il n'y a plus de temps à perdre. A peine le temps de le dire que le lundi matin, il rate son bus, rencontre des mamies motardes, renverse un chien, file chez le vétérinaire et est pris en charge par tout un tas de personnes incognito qui jouent sacrément bien leur rôle et ont enlevé tout ennui et ronronnement de la vie d'Etienne qui est finalement pris malgré lui dans une affaire de vol de bijoux et se retrouve face à face avec un malfaiteur terriblement méchant. Il va lui falloir un peu de temps à Etienne pour comprendre qu'il n'est pas, comme il le croit, au cœur d'une histoire jouée en pot aux roses. Mais comme lui, le lecteur va bille en tête dans la narration énergique et survoltée. Les illustrations d'Estelle Billon-Spagnol sont géniales, drôlissimes comme on aime. Du bonheur en 90 pages à dévorer dès 9 ans.
Super cagoule d'Antonin Louchard. C'est l'histoire d'une petite poulette qui a quelque chose qui gratte sur la tête. Et qui parce que - suppose-t-on - sa maman le lui a demandé, doit le garder pour sortir. Et gnan, gnan, gnan... C'est une surprise pour personne ce truc terrible, qui trouve probablement son origine dans les tortures qu'on infligeait au moyen-âge, c'est une cagoule. Mais une cagoule rouge pour se promener dans les bois, le cadre est bien posé, c'est sûr le loup va arriver. Et il arrive. Enorme, féroce qui a bien envie d'ingurgiter la poulette. Enfin, une fois qu'elle aura enlevé son déguisement de borne à incendie. Mais la poulette n'est pas bête et le loup a les deux pieds bien enfoncés dans la neige et le cerveau qui vole pas haut. Par quel miracle en réchappera-t-elle ? La clé est dans la cagoule, bien sûr! Hilarant, forcément.

Et comme on en a aussi parlé lors de ce déjeuner-livre et que je suis d'accord pour dire que c'est aussi un ouvrage de qualité, voici Le joyeux abécédaire de Maria Jalibert. Un grand album pour lequel la créatrice a collectionné et tout bien rangé tout ses petits jouets en plastique pour les photographier tout en alphabétique. Chaque figurine est légendée. Du bœuf sur la balance à femmes farfelues sur une flûte, en passant par Homme houspillant un âne harassé ou encore Terreau terrifiant qui regarde la télé, pas d'ennui non plus dans ces pages vives et colorées, joyeuses (le titre n'est pas démenti!) et facétieuses qui permettent aux enfants plus grands d'accéder à un abécédaire ingénieux qui allie avec bonne humeur textes et images.  


+ d'images de ce déjeuner, c'est par ici.


*** Les références ***

A quoi on joue ? de Muriel Zürcher et Stéphane Nicolet - Editions Gautier-Languereau -  août 2016 - 11,90 € - à partir de 3 ans
La danse de l'ourse de Patrice Favaro illustré par Thanh Portal  - Editions Oskar collection Trimestre  - 2016 - 14,95 € - Dés 7 ans
La forêt Toc Bou Toc Zoï à colorier de Thanh Portal  - La maison est en carton - 2015 - 10 € - Dés 3 anset pour toute la famille
Le destin (presque) timbré d'Etienne Durillon d'Oren Ginzburg et Estelle Billon-Spagnol  - Editions Grasset jeunesse - Septembre 2016 - 15 € - à partir de 9 ans
* Super cagoule d'Antonin Louchard - Editions du seuil jeunesse  Septembre 2016 - 8,90 € - à partir de 4 ans 
 Le joyeux abécédaire de Maria Jalibert - Editions Didier Jeunesse -  septembre 2016 - 15,90 € - à partir de 4 ans

jeudi 1 décembre 2016

Cap ou pas ?

Cap de se lancer dans l'aventure, de faire tout seul, de rejoindre d'autres, de changer de côté de la table, de proposer des trucs, de prendre des risques, de sauter dans le vide, de lâcher prise ? Cap ou pas de lâcher les petites roues, de s'appuyer sur quelqu'un, de faire confiance à l'autre, de se faire confiance à soi ? Cap ou pas d'y aller, de prendre la main, de tendre la sienne, de tracer le chemin, de laisser faire, de poser des petits cailloux, de soutenir, de laisser grandir ?

Cap ou pas cap ? de Rachel Bright et Jim Field. Alors que les animaux courent, s'amusent et jouent en toute liberté, Sacha le Koala, non pas. Il est le roi du "surtout, je ne bouge pas!". Il voit les autres depuis son perchoir, tout semble si grand, étrange, bruyant... Rien, non vraiment rien, ne lui donne envie de descendre d'un étage. Ce n'est pas faute d'être sollicité, "Hé, Sacha ! Tu descends jouer ?". Il a toujours une bonne excuse pour refuser. Non, Sacha n'est pas cap de descendre. Oui, sa vie est monotone, triste et tous les jours se ressemblent. Et puis un jour brusquement tout bascule. L'arrivée d'un pic-vert et tap tap tip et tchip tchop ! L'arbre de Sacha va tomber, ça c'est sûr. Et Sacha parviendra-t-il à se relever ? 
Dans ce bel album les illustrations chaleureuses et intelligentes rythment une histoire qui sans prétention parvient à revisiter la thématique de la confiance en soi et du dépassement de la peur. Chouette. 

Mizu et Yoko * Tout seul de Laurie Cohen et Marjorie Béal. C'est tout en douceur que la nouvelle maison d'édition Maison Eliza ouvre ses portes, celles du voyage, de la solidarité, du respect, celles de l'ouverture dans tous les sens du terme. Dans un tout petit livre aux couleurs sobres et douces, on entre tranquillement dans l'univers de Mizu un petit pingouin qui fait tout tout seul. Hop, construire son igloo, par exemple. Hop pêcher par exemple. Hop, faire un petit feu pour se réchauffer par exemple. Sauf que tout ce qu'initie Mizu se termine mal, le pingouin est un brin maladroit et rien ne lui réussit. Il se sent seul aussi. Alors quand un ours polaire toque à la porte de son igloo, il lui ouvre grand sa porte. Deux jolis personnages pour explorer la banquise sous les couleurs et la palette de Marjorie Béal qu'on apprécie ici de découvrir avec une belle maîtrise de la douceur et de la sobriété. L'album au format à l'italienne bénéficie d'une belle qualité d'édition, couverture et papier, un bel objet solidaire aussi, puisque pour 5 livres vendus, la maison d'édition s'engage à offrir un livre à "un enfant qui a peu accès à la culture". 




*** Les références ***

Cap ou pas Cap ? de Rachel Brightet Jim Fiel - Editions Gautier-Languereau -  septembre 2016 - 14 € - à partir de 3 ans

Mizzu et Yoko * Tout seul de Laurie Cohen et Marjorie Béal - Editions Maison Eliza -  collection Menthe à l'eau - automne 2016 - 13,50 € - à partir de 3 ans