vendredi 30 septembre 2016

La Gacilly, des poèmes et des poissons volants



Il y a eu Le Festival photo de La Gacilly, et des poissons. Il y a eu des poissons volants, des manches à air, des Koïnobori en japonais. Expo Les Volubil° sur le pont. Il y a eu mes yeux grand ouverts, dessus, le lever du jour, moi toute seule au milieu de tout. Le Japon, thème de cette 13e édition clap de fin aujourd'hui. Et les océans aussi. Galeries photographiques à ciel ouvert qui investissent tout le village le temps d'un été. C'est un événement gratuit à ne pas rater. Il faisait tôt ce jour-là et beau aussi. Il faisait que je n'avais pas eu le temps d'y aller avant. Il faisait que j'étais seule, sans les enfants, seule tout court d'ailleurs, le village n'était pas tout à fait réveillé, et l'heure des visiteurs n'avait semble-t-il pas sonnée. Le rêve. Et d'ailleurs cette guirlande de manches à air, les tissus, l'alignement coloré, c'était comme si j'étais dans un livre pour enfants avec tout un tas de poissons gentils volants dedans. 






J'ai pensé à comme c'était beau dedans. J'ai regardé les nuages aller, venir, repartir, j'ai regardé le ciel bleu débarquer. J'ai pensé à Lucie Vandevelde et à ses illustrations de Poèmes sous le vent, Hélène Suzzoni au texte. Même s'il n'y avait pas de vent. Dans ce petit album carré, libre en mots, en vent et en illustrations, douze poèmes, douze scènes, se succèdent. Le fil conducteur, le vent de liberté qui traverse chaque texte, la vie aussi. La vie faite de brises, de bises, de tempêtes et de bourrasques, le vent qui traduit les émotions, emporte un grand-père en fin de vie, ou les souvenirs d'une mamie, le vent qui transmet le son, la fête, porte les nuages, les oiseaux et même les zèbres parfois, emmène en voyage. C'est une belle aventure que celle qui se dessine là, un livre d'artiste, dans lequel l'enfant est emporté lui aussi. En effet, à la fin de l'ouvrage, l'accordéon de la création lui permet de dérouler les pages et d'illustrer tout un poème ! Je suis toujours en admiration de la grande liberté d'interprétation de Lucie Vandevelde, de son énergie, de ses couleurs, de son optimisme contagieux. C'est une nouvelle fois un très bel élan qu'elle souffle là, aux côtés de sa complice Hélène Suzzoni. *** coup de cœur ***
Il y a eu ce petit poisson là qui avait très très envie de parcourir le monde. Il y a eu ce petit poisson là, à pois, qui m'a fait pensé au hareng sans texte, rouge aussi, qui parcourt un jardin public et nous en donne de toutes autres images.
Le hareng rouge de Gonzalo Moure et Alicia Varela. Le sens du détail, le sens de l'image qui change petit à petit au file de la page. Le plan est le même, toujours le même mais dans cadre dans grande amplitude, cartonné, bellement relié, il y a des dizaines de personnages qui évoluent, qui vivent, qui sont, au fil des pages. Les personnes avancent, le match de foot des enfants, se déroule, la fontaine pleur, le chien de la femme aveugle voit un chat et s'enfuit dans le parc. Sur le banc, le goûter est terminé, loin là-bas, la fontaine pleure et les enfants rient. la dame qui s'est pris un réverbère se remet doucement. Le son de la flûte traversière traverse le parc. Le chat aussi. Le chien aussi. La dame à la poussette aussi. La dame au réverbère ne va pas s'en remettre. Sauf si quelqu'un s'arrête. Et qui va ramener le chien à la dame aveugle ? Un couple d'amoureux sur un banc, un autre plus jeune avec une fleur et un livre, un autre encore plus loin, se font, se forment. Et tout au long de l'histoire, un hareng rouge se promène dans les pages. A la fin, comme un secret, une grande enveloppe et des petites histoires pour quelques uns des personnages. C'est beau, c'est beau. *** coup de cœur *** 
Le film de présentation de l'album sur le site des la maison d'édition Les P'tits Bérets ici.


*** Les références ***
Poèmes sous le vent d'Hélène Suzzoni et Lucie Vandevelde - Editions Les P'tits Bérets -  2015 - 10 € - à partir de 5 ans 
Le hareng rouge de Gonzalo Moure et Alicia Varela - Editions Les P'tits Bérets -  2012 pour l'édition originale, 2015 pour l'édition française - 15,50€ - à partir de 3 ans 

1 commentaire:

  1. Je jetterai un œil sur le film de présentation de l’album. Par ailleurs, les photos prises lors du festival sont magnifiques. J’aurais tellement voulu y être.

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