dimanche 18 janvier 2015

C'est dimanche, c'est bizarre : on peut aussi voir les choses comme ça !

Plus d'une semaine que c'est le bordel. Va falloir se reprendre tout de suite. Peut-être revoir en un peu moins ego-centré les bonnes résolutions de l'année. Peut-être revoir en un peu plus organisée les prises de décisions, les pistes de solution. Peut-être apprendre à se parler, peut-être essuyer nos larmes, peut-être dénouer les nœuds, peut-être trouver le moyen de huiler les rouages. J'ai reçu les cartes de vœux que je souhaitais envoyer hier matin. Le message de légèreté préparé avant les événements a un sacré goût amer une fois imprimé. Mais une envie de retour au calme, de sourires, de visages paisibles et détendues, de silence ou de chuchotements. 
Mais on ne se comprend pas. Pas toujours. Et on crie. C'est à qui crierait le plus fort, même. C'est peut-être pour cela que Bric et Broc décident de réaliser un dictionnaire. Le dictionnaire de Bric et de Broc d'Anne-Gaëlle Balpe et Olivier Daumas. Bric et broc vivent dans la même maison, ils ont beaucoup de points communs et partagent presque tout. "La seule chose que Bric et Broc ne faisaient pas de la même façon était appeler un chat un chat et un rat un rat. Bric et broc n'utilisaient pas les mêmes mots". Pas facile dans la vie quotidienne. Ainsi quand l'un demande une assiette, l'autre apporte un arrosoir, quand pour l'un il s'agit d'une fleur, l'autre l'appelle chaussette. Certes il y aussi odeurs et couleurs dans les chaussettes, mais on a moins envie d'en faire des bouquets, non ? Et puis quand la situation devient impossible à vivre, ils décident d'écrire un dictionnaire "pour pouvoir enfin appeler un chat un chat et un rat un rat". Bon on ne va pas dire que c'est l'exercice le plus facile, cela leur prend du temps, ils font beaucoup de dessins et finalement de nouvelles disputent émergent. Trouveront-ils enfin le moyen de s'entendre ?  Dans cet album au texte enjoué et aux illustrations remarquables, faites de nombreux collages, de dessins au crayon et d'enchevêtrements joyeux et loufoques, l'enfant prend tout sourire un grand bol d'air et d'humour pour commencer à esquisser mine de rien les mots consensus et tolérance. Un des petits bijoux rapportés de mon excessivement court salon de Montreuil. *** Coup de cœur***.
Des canards trop bizarres de Cecil Castellucci et Sara Varon. Gwendoline est une cane bien élevée, distinguée, le petit doigt en l'air avec le port de tête qui va bien. Du genre à nager avec une tasse de thé délicatement posée sur le bonnet de bain pour s'entraîner à bien la porter, sa tête. Yoga, chant, exercices de gymnastique, natation, petites promenades à l'épicerie, à la mercerie, à la bibliothèque, sa vie de cane seule lui convient bien et son quotidien en petit peu en marge de tout ce qui bouge est bien rodé. Alors quand débarque un nouveau voisin, Elvis, un canard artiste, bruyant, peu poli, au look qui laisse à désirer, Gwendoline ne sait pas vraiment quoi en penser. Jusqu'à ce que leur passion pour les étoiles et les constellations les réunisse. Ils deviennent amis ! Mais lors d'une promenade en ville, ils découvrent que l'un d'entre eux est moqué pour ses bizarreries. Lequel des deux est bizarre ? Celui qui se teint les plumes et qui nage en zig-zag ou celui qui va à la bibliothèque et ne fait pas de migration hivernale ? Ils se disputent? Et vlam les portes des maisons se referment. Et vlam. Les voilà chacun seul à nouveau. Gloups. Gargl. Qui fera le premier pas pour remédier à tout cela ? Des canards trop bizarres, un album BD simple, drôle et efficace à ingurgiter d'une traite sans tasse de thé sur la tête, à mois que : quelques astuces sont données en fin d'ouvrage pour boire une tisane comme Gwendoline !
Panique chez les suricates de Nicole Snitselaar et Coralie Saudo. La terreur plane au-dessus des suricates. Le rapace dangereux prédateur les survole, les surveille, est prêt à croquer à tout moment, est prêt à emporter un membre de la communauté dans ses griffes acérées. Peu importe pour Suri le suricate qui a pour ami, un enfant rapace. "Nos ennemis ne peuvent pas être nos amis! répétaient les uns et les autres. Tu es en danger chaque fois que tu es avec lui". Mais Suri se moquait de ces idioties, c'était son ami. Point. Ils jouaient ensemble, s'amusaient, faisaient des courses-poursuites, et c'est d'ailleurs ainsi qu'Aiglon lui avait sauvé la vie une fois, "en faisant fuir un renard affamé". Sa communauté à très peur d' Aiglon, sa communauté le siffle. Pareil de l'autres côté, les parents d'Aiglon ne veulent pas des suricates pour amis mais pour gigots. Non mais ho ! Et quand le danger arrive de là où on ne l'attend pas, l'amitié tant sifflée va finir par être saluée. Une fin heureuse pour un album porteur d'un message fort, parfaitement déroulé dans la narration dont les angles sont arrondies par des illustrations tendres.
Une collection que j'aime beaucoup chez Balivernes. Retrouvez aussi Jour des grève chez les marmottes des mêmes auteurs ici.

*** Les références ***
Le dictionnaire de Bric et de Broc d'Anne-Gaëlle Balpe et Olivier Daumas - Editions Frimousse - Septembre 2014 - 14, 80€ - à partir de 5 ans
Des canards trop bizarres de Cécil Castellucci et Sara Varon - Editions Rue de Sèvres- mai 2014 - 11, 50 € - à partir de 5 ans
Panique chez les suricates de Nicole Snitselaar et Coralie Saudo - Editions Balivernes - 2014 - 9 € - à partir de 4 ans

C'est dimanche, il pleut dehors et dans nos têtes, il est temps de sortir des tiroirs un livre d'activités qui dépote. Une aventure de super-poilu de Sandrine Beau et Gwenaëlle Doumont. Un livre-jeu pour lire et dessiner autour d'un personnage à poils (et parfois à poil mais faut juste très vite le rhabiller pour en cacher le popotin). Super-Poilu c'est un super-héros à la tenue jaune poussin et aux poils qui lui cachent tout. Sauf parfois la bouche. Super poilu est très très fort (il faut d'ailleurs lui dessiner des très gros muscles), il mange beaucoup,  des montagnes de boules de glace à ajouter à son cornet et à colorier, il perd parfois sa maison ou son peigne, qu'il faudra retrouver pour lui, mais il est sympa, rigolo, il se bat contre des très très méchants (un gros croco), il porte des binocles et à même une amoureuse. Le récit d'aventure cadencé par Sandrine Beau est ici prétexte à divers jeux et activités à réaliser dès 5 ans. Quand ça fait du bien de se poiler en crayonnant, parfaitement guidé par une illustratrice de talent, il ne faut pas se gêner ! *** Coup de cœur ***.  
L'avis de La Mare aux mots Ici

Une aventure de super-poilu de Sandrine Beau et Gwenaëlle Doumont - Editions Frimousse - 2014 - 9 € - à partir de 5 ans

1 commentaire:

  1. Merci Maman Baobab !
    Après 101 moutons au chômage, Jour de grève chez les marmottes et Panique chez les suricates, bientôt : " A tes souhaits petite vache ! " :)

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