vendredi 30 mai 2014

La mer, le bleu, l'océan...

... On y est, on y est toujours. Et peu importe si on y est en vrai ou pas, s'il fait beau ou pas (encore que...) on y est, on y est et on continuer à vous servir un grand bol de mer avec un album majestueux sur l'Océan.

Océano d'Anouck Boisrobert et Louis Rigaud. Nous quittons le port pour une grande expédition sur l'océan, coque rouge, toutes voiles dehors, bienvenue sur Océano, un beau, un énorme bateau positionné sur la ligne de l'océan tracée au premier quart du haut de la page, pour laisser la place au fond sans fond de l'océan. Et dès la première page, des pop-up investissent l'espace, des détails dans tous les sens, dessus et dessous, finement ciselés dans le papier, dentelle, orfèvre du pop-up : bienvenue dans Océana, l'album cette fois. Un album qui réserve des surprises, baleines majestueuses qui invvestit les fonds quand à la surface on ne devine qu'une partie de nageoires, icebergs immergés, bancs de poissons dans les eaux noires et profondes, coraux dentelés quand apparaissent les îles et leurs cocotiers. Très étonnantes, les doubles planches offrent un univers fin tout en transmettant la richesse de la diversité des paysages, l'immensité de l'océan et fragilité. Impossible de rester impassible devant cet album majestueux, *** Coup de cœur ***.

La chronique de Za est  et la chronique de La littérature jeunesse de Judith et Sophie Ici.

*** Les références ***

* Océano d'Anouck Boisrobert et Louis Rigaud Editions Hélium avril 2013 - 15,90 € à partir de 5 ans

Et n'oubliez pas de participer au concours Sardine... 
Il suffit de me transmettre un dessin ou une photo de sardine ou de sa représentation pour tenter de gagner par tirage au sort le dernier numéro de Georges, un très beau magazine graphique spécial sardine ! 

+ D'infos Ici.

mercredi 28 mai 2014

C'est la baleine qui tourne qui vire...

La semaine n'est pas que sardines, au loin, là-bas, il y a des baleines. Chut, écoutez leur chant...


Si tu veux voir une baleine de Julie Fogliano et Erin e. Stead. "Si tu veux voir une baleine, tu as besoin d'une fenêtre et d'un océan". Et du temps pour attendre, et de la patience pour patienter, et le sens de l'observation pour observer. Et besoin aussi d'amadouer les camaïeux des bleus et des verts pour tenter de saisir le moment où la forme de la baleine prendra place dans la ligne l'horizon, une découpe un tout petit peu plus sombre, massive, silencieuse, lointaine. Inaccessible à moins que soudain, elle ne soit si près, qu'elle ne soit plus qu'à deux doigts. Cet album magnifique, au texte simple et remarquable, aux illustrations douces, tendres, poétiques est un hymne à la patience et à la contemplation, comme l'invitation au voyage que nous fait l'océan quand on le regarde près devant et loin là-bas. *** Coup de cœur***
La chronique du Tiroir à histoires Ici

Cétacé de Coralie Saudo. Sur la vague de "c'est assez dit la baleine", l'auteure et illustratrice Coralie Saudo emmène le jeune lecteur au fond de l'océan. C'est assez bon, le plancton, c'est assez attachant un calamar géant, c'est assez bête une crevette, et voguent voguent voguent  les pages et glisse glisse glisse l'énorme baleine, élégante et souriante, sur fond bleu marine, eaux profondes. Sur fond bleu clair, la tête à flot, elle est entourée de quelques mouettes, chouette. Sur fond nuit étoilée, la baleine se jette dans le faisceau lumineux d'un phare et n'est pas à une facétie près. On la suit d'ailleurs avec grand plaisir. J'aime beaucoup le travail de Coralie Saudo qui sait si bien s'adresser aux jeunes lecteurs, avec Cétacé, elle nous invite une nouvelle fois dans un voyage gai, ludique et joyeux, dans un univers graphique plein et tout en rondeur, comme j'aime. ***coup de cœur ***   
Elmer et les baleines de David McKee. C'est papi Eldo qui souffle l'idée d'aller observer les baleines à Elmer et à son cousin Walter. Dans l'univers très coloré de l'éléphant bariolé, personne ne veut partir à l'aventure avec eux. Ni le lion, ni le tigre, ni papi Eldo. Mais elles ne sont pas difficiles à trouver, les baleines, leur indique ce dernier, il suffit de suivre le fleuve. Des crocos, des hippos et un radeau plus tard, les deux cousins voient la jungle d'un autre œil et se laissent entraîner par les courants forts. Arriveront-ils à bon port ? Un album d'Elmer à l'image de la collection et du personnage bien connu : joyeux, naïf, coloré et attachant à souhait !   
Argento le petit poisson de Paul Kor. Il porte bien son nom ce petit poisson tout argenté représenté en argent brillant dans les pages de ce très bel album format à l'italienne dont une page, par surprise s'ouvre encore plus grand pour laisser place à une jeune baleine. Un peu original, quelque peu solitaire et aventurier, Argento aime nager seul en dehors du banc. C'est ainsi qu'il rencontre une masse sombre, immense, pas une montage puisqu'elle avait un œil (et même deux pour être plus précis), mais une baleine. Immense ? Pas tant que ça par rapport à ses parents qu'elle a d'ailleurs perdu. Larme à l’œil. Pas d'inquiétude le petit poisson d'argent saura lui faire retrouver le chemin des siens dans un album au texte fin et aux illustrations élégantes qui voit naître une belle relation d'amitié entre l'énorme cétacé et le tout petit poisson argenté. *** Coup de cœur*** 

Berthe la baleine et Anatole le poisson de Géraldine Cosneau. Je n'oublie pas les tout-petits avec ces deux tout-petits - justement - livres de bain pour les bébés.  L'un est bleu, l'autre est rouge, l'un fait pouet, l'autre sonne mais tous les deux parlent des mêmes personnages, Berthe et Anatole, deux grands amis qui adorent jouer à cache-cache. Deux petits albums en plastique pour s'amuser dans le bain qui pourront accompagner bébé lors de ce rendez-vous quotidien ô combien apprécié dès le plus jeune âge qui feront, par exemple, un joli cadeau de naissance.
*** Les références ***
* Si tu veux voir une baleine de Julie Fogliano et Erin e. Stead Editions Kaléidoscope mars 2014 - 12 € à partir de 4 ans
* Cétacé de Coralie Saudo Editions Epsilon Jeunesse & Les 400 coups 20 mars 2014 - 14 € à partir de 2 ans
* Elmer et les baleines de David McKee Editions Kaléidoscope mars 2014 - 13 € à partir de 3 ans
* Argento le petit poisson de Paule Kor Editions Pastel mars 2014 - 12,50 € à partir de 4 ans
* Anatole le poisson et Berthe la baleine de Géraldine Cosneau Editions Nathan mai 2014 - 9,90 € - dès la naissance. 

 N'oubliez pas de m'envoyer votre sardine pour tenter de gagner le magazine Georges ! Ici
Je vous ai déjà parlé de poissons sur le blog, par par exemple ou encore Ici.

lundi 26 mai 2014

Une semaine à la mer et des sardines !

Avec le magazine Georges, on se prend un bon bouillon de sardines cette semaine. Je sais qu'associer Georges et bouillon ça peut poser question, excepté si on a très envie de rester dans l'univers si plaisant de Roald Dahl. On pense de suite à La potion magique de Georges Bouillon et on se retranche sur la belle aventure de James et la grosse pêche chroniquée la semaine dernière ici  avant de reprendre la lecture du bien connu roman). Pêche donc ! J'attends votre bonne pêche, de sardines bien entendu. Pour tenter de gagner ce numéro sardine, regardez c'est par ici, et l'album Facebook attend vos participations  (ici). Et pour rester dans l'univers sardine, on va passer une semaine à la mer. Chouette, non ? 
A la pêche à la sardine de Didier Mounié et Katja Enseling. Sardine, sardine, sardine, oui oui mais pas en boîte, en filet. En filet de pêcheur, dans un port, dans les mailles tricotées par un pêcheur sur un port, ciré jaune, et bout (avec le T qui se prononce, comme en vrai, dans les ports, chez les marins d'eau de mer). Avec les bottes aussi, le petit pêcheur prendra le large si la mer n'est pas démontée. "Larguez les amarres  Cap sur les sardines!". Peu importe s'il y a tempête pour le riche armateur qui donne l'ordre à son bateau de quitter le large. Lui, il s'en fiche, en costard blanc non maculé, il est là pour attirer les sardines, les appâter, leur faire avaler des sirènes, pardon des couleuvres, et les mettre en boîte, coûte que coûte. Et notre petit pêcheur ? Arrivera-t-il à faire son beurre face à l'armateur ? Dans un album à l'univers sardines, filets de pêche et océan, tout en collages et en mots qui claquent, les auteurs dénoncent libéralisme en consommation en mettant face à face deux embarcations bien différentes, autant que le mode de vie des deux personnes qui les mènent. 
Qu'est-ce que tu vois ? de Stéphane Sénégas. Non ! Vraiment pas ! Il peut faire sa tête de bigorneau, le petiot, de toute façon, c'est trop tard, ses parents l'ont laissé là, au pied du phare, pour une semaine chez l'oncle Horace, un vieux loup de mer, un sémaphoriste dompteur de crabes. Ce ne sera pas des vacances, il n'y a rien à faire ici, rien. Non ! Vraiment pas ! L'oncle Horace ne le forcera pas, ni à aller à la pêche aux crabes, ni à aimer ça, ni à regarder l'horizon, depuis tout là haut, non vraiment pas, ni à aimer ça d'ailleurs. L'oncle Horace ne le forcera pas à manger des harengs fumés (miam!), ni à rencontrer le vieux Robert, ni à faire le potager, ni à goûter des plantes aromatiques, des fruits rouges sucrés, ni à grimper ces escaliers en colimaçon dont on ne voit pas le bout. Non, vraiment pas. Il ne le forcera ni à faire, ni à aimer ça. Et quand arrivera le dernier jour du séjour, il ne le forcera pas non plus à avoir un sourire jusqu'au oreille parce que le temps a été bon, sans télé, sans vélo, ni même de copain. Qu'est-ce que tu vois ? est un très bel album aux illustrations remarquables pour prendre le temps d'apprécier d'avoir le nez au vent et le regard sur l'océan.  


Le phare à pas comptés de Jacqueline Corniolio et Christine Corniolio-Baillot. Un petit mouton en bas d'un immense phare, fini de rêver, de paresser, 1, 2, 3... il faut attaquer les escaliers en colimaçon. 4, 5, 6, et la suite également, pour chaque pas, il faut compter sans s'essouffler, monter sans grogner, compter sans recompter, et continuer, continuer sans se décourager. Il faut dire qu'il est haut, ce phare, et qu'il est petit, tout petit rikiki, le narrateur. Mais nous on profite de son élan pour visiter l'intérieur. Des machines, des escaliers en colimaçon, un lit-clos pour dormir, un chat qui ronronne, un moustique qui guide, sans vraiment tiquer, des mouettes, une cuisine, et toujours, toujours, toujours, ce bel escalier en colimaçon qui rythme les pas, les pas que l'on compte toujours, à peu près, même quand la nuit arrive et que la lumière jaillit, c'est un phare. Mais il ne faut pas perdre le fil, il faut continuer, ça rythme. Jusqu'à retrouver le fil, mais peut-être pas celui auquel on croyait. Fait pour apprendre à compter et à reconnaître le chiffres. L'histoire se termine par deux doubles pages "visite du phare" et "Gardien du phare" qui apporte un point de vue documentaire à une histoire bien conçue, avec quelques belles rencontres également du côté des illustrations.   

*** Les références ***
* A la pêche à la sardine de Didier Mounié et Katja Enseling Editions du Rouergue septembre 2005 - 11 € à partir de 5 ans
* Qu'est-ce que tu vois de Stéphane Sénégas Editions  Kaléidoscope mars 2011 - 11 € à partir de 5 ans
* Le phare à pas comptés deJacqueline Croniolo et Christine Cornilio, Editions millefeuille - mars 2011 - 9,90 € à partir de 3 ans

J'avais complètement oublié que c'était la fête des mères hier.  Jusqu'à ce qu'un marchand du marché avec lequel je n'avais pas marchandé me souhaite une belle fête des mères suite à l'achat d'une botte de radis, d'un concombre et autres jolies crudités... La fête des mères, c'est pas ma tasse de thé. L'année dernière, je parlais d'un jour de lessive presque comme les autres, avec ce bel album de Christiant Bruel et Anne Bozellec, réédité chez Thierry Magnier. C'était

dimanche 25 mai 2014

Georges s'radine et concours Sardine ! {CONCOURS}

... Sardine ! Le nouveau Georges, c'est un numéro sardine !
envoyez-moi votre sardine et vous le gagnerez peut-être !
Georges, ici on aime fort, alors quand il revient, on aime vraiment bien qu'il débarque dans la boîte aux lettres ! Et comme l'équipe de rédaction de ce magazine graphique spécialement dédié aux enfants a plus d'un tour dans son épuisette, elle a opté cette fois-ci pour un numéro poisson, un spécial sardine. Pas vraiment à l'huile, encore que dans certaines pages on pourrait les mettre en boîtes, les sardines se dandinent de pages en pages et nous pour le déguster, on a fait les sardines à l'huile solaire sur la plage.
Je peux vous dire que Grenouille - pas encore 5 ans - a sauté sur lui dès qu'elle a vu ses écailles dépasser de mon sac. Et hop. En route pour une lecture attentive, à peine perturbée par les grains de sable portés par le vent. La Grenouille elle a pas encore 5 ans, mais le Georges, il s'adresse plutôt à des enfants d'une ou deux écailles plus vieux : 7 - 12 ans.
Dans ce numéro, les rubriques habituelles sont conjuguées au mode sardines (avant ça avait été chaise, ampoule, lunettes, chaussures, alors y a pas de raison qu'on y parle pas poisson ! ). Une grande histoire signée Isabel Minhos Martins et Madalena Matoso, celle d'un banc de sardines parmi lesquelles Jack et Rose qui rencontrent des pêcheurs, un Jack et une Rose également. L'histoire fait se croiser ces humains et ces sardines en  véhiculant un message responsable autour du développement durable. Elle est mise en lumière par un univers graphique particulier, tout en bichromie, riche et dynamique. 
Après l'interview de Caroline qui  donne systématiquement la parole à l'un des personnages de l'histoire, ici ce sera celle de Rose la sardine, in retrouve Panpi et Gorri, une histoire courte en BD. Une seconde histoire courte, Il était une fois Robinson Crusoë, nous raconte le parcours du roman de Daniel  Defoe.
Il était temps pour nous de clore avec Georges la série Il était une forme. Ici Barbe-Bleue : l'imposture démasquée, avec ces pauvres Hansel et Gretel complètement perdus dans un univers de forme, on se demandait bien depuis le numéro chaise ce qui allait se passer pour eux. Des personnages bien connus invités dans des histoires totalement graphiques, voilà ce que fait Georges, Mesdames et Messieurs (c'est comme ça qu'il s'adresse à ses lecteurs, avec parfois le petit doigt en l'air, mais c'est pour mieux leur plaire, mon enfant !) Heureusement à la fin tout le monde retrouve la forme, c'était moins une ! 

Georges, c'est aussi des jeux, avec une belle part faite aux boîtes de sardines, des questions de connaissance, des jeux avec les mots et les expressions, des mots codés, des coloriages sardine sardine, des découpages aussi, des infos disséminées comme ça dans le jeux l'air de rien, l'air d'apprendre en jouant et y a même les sardines de la tente oubliées par la tante de Georges au camping. C'est dire si la sardine est partout et peut prendre des formes inattendues ! 

Et pour laisser pousser les connaissances et la culture encore plus, il y a la dernière partie, Rubriques-à-brac avec une rubrique métier, la découverte de l'arabe, du sous-marin en sciences, une scène de pirate à jouer et même un jeu de pêche à la ligne à fabriquer.
Nous ça y est on est déjà en mode sardine et on ne se lasse pas de parcourir et reparcourir le numéro à la recherche des petits détails qui nous avaient échappés. Malicieux Georges qui sardine de partout ! Alors encore une fois on lui mets un *** coup de coeur***
Et comme on aime beaucoup, on s'est dit avec Georges que ça vous dirait aussi de le découvrir, pour cela, l'équipe du magazine offre à l'un d'entre vous son numéro sardine.

*Concours * CONCOURS * Concours * CONCOURS *
Pour tenter de gagner le numéro Sardine de Georges, vous devez concocter une illustration de sardine et me l'envoyer : dessins, photos, collages, c'est comme vous voulez. A vos feutres, crayons de couleur, papiers, pots de colle, gommettes, laissez libre votre imagination et celle de vos enfants (une réalisation par personne maximum). 
Vous avez jusqu'au dimanche 8 juin 19h00 pour me transmettre par mail drawoua/AT/gmail.com ou directement via la page Facebook de Maman Baobab ici votre réalisation. Des sardines, des sardines, on veut des sardines !

L'heureux sardine gagnant sera désigné par tirage au sort - les classes, les structures associatives, ateliers parents-enfants, accueils de loisirs, clubs, peuvent bien entendu participer !


*** Les références ***
* Georges drôle de magazine pour enfants - Numéro Sardine Editions Grains de sel mai 2014 - 8,90 € à partir de 7 ans
***

Si ce n'est déjà fait, n'hésitez pas à rejoindre les pages Facebook de Georges et de Maman Baobab !

vendredi 23 mai 2014

De l'amour, des bisous et des bêtises...

Beaucoup d'amour, de la tendresse aussi, un peu de bisous, quelques baisers donnés, deux ou trois bêtises pour pimenter le tout, voilà de quoi passer une belle fin de semaine. Il y a de l'amour dans les titres de ces albums, mais pas seulement !
Je te reconnaîtrai toujours, mon amour de Nancy Tillman. Il y a cet étonnant baiser sur la bouche entre une girafe et une femme, cheveux aux vents. Une déclaration d'amour ouvre l'album. Une mère s'adresse à son enfant, comme si par sa voix toutes les mères, tous les pères, s'adressaient à leurs enfants. "Il y a des choses qui n'appartiennent qu'à toi... Que nous seuls connaissons, ton père et moi. Alors si tu décides de changer un jour, ne t'inquiète pas... Je te reconnaîtrai toujours". Si l''enfant se transformait en rhinocéros, en renard, en dromadaire, en hibou, peu importe l'apparence, il y aurait toujours ce petit quelque chose de si particulier, un sourire, un regard, une mimique, un geste, un bruit, aussi infime soit-il qui marquerait la singularité de l'enfant et son rapport indescriptible, fort, au-delà des apparences, à ses parents. Nancy Tillman, avec poésie, délicatesse et amour écrit la maternité, et à travers son regard de mère, la parentalité également. Les illustrations qui rythment un texte doux et poétiques sont incroyables. Réalistes, douces, sensibles, elles glissent sur les pages et nous emmènent dans un merveilleux voyage qui embrasse l'imaginaire de l'enfant avec un pinceau  rond, doux et bienveillant tenu par la maman. *** Coup de cœur ***

Je t'aimerai toujours de Perrine Molter et Marion Fournioux. Aujourd'hui Tina a l'excellente idée de découper sa robe pour qu'elle ressemble à celle de sa poupée. Sa maman la gronde et la punit. La petite éléphante ne comprend pas pourquoi. En levant la punition, sa maman lui explique "tu sais, tu ne peux pas tout faire. Mais même si je me fâche, sache que quoi que tu fasses, je t'aimerai toujours". Et le temps passe, "doux et serein" mais Tina fait à nouveau une bêtise : elle écrit sur les arbres en pensant que sa maman sera ravie de découvrir son oeuvre. Mais pas du tout, bien au contraire. Tina doit réparer ses bêtises. Et si ses parents n'ont pas eu d'autres choix que de la réprimander, le temps de la réparation leur semble long, très long. Ils ne la grondent pas de gaieté de cœur. "Tina tu as plein d'idées, tu es merveilleuse (...) mais tu ne peux pas tout faire". Et le temps passe, ainsi, et le message passe, aussi, jusqu'à cheminer à travers les années, à travers le temps et les générations, à l'image de cet amour universel porté par les parents à leurs enfants et qui n'entre pas en collision avec le verbe éduquer. L'histoire de Perrine Molter est très belle, les illustrations signées Marion Fournioux ,qui nous emmènent dans une famille d'éléphants sont superbes, comme l'est la couverture, douces, joyeuses, colorées, avec de très belles associations de couleurs et de motifs... Et il y a même un baobab ! *** Coup de cœur*** 

Je vous aime de Marc Baron et Anna Obon. C'est dans la collection Poètes en herbe chez Bulles de savon que Marc Baron nous invite à un voyage poétique autour de l'amour, mais le vous du titre ne s'adresse pas tout à fait au lecteur. Le vous, c'est l'herbe envahissante et sauvage qui se fait une place sur les trottoirs, c'est le lila bleu, "copain d'enfance", le vous c'est "le galet, le caillou et la pierre", et même les roses du jardin. Le vous, c'est "courir vers toi des jambes dans la tête", c'est une flopée de mots qui commencent par A, arbrisseaux, abeilles, aboiements, ou encore une envolée de mots qui commencent par M - manèges, moutons, moments, meules, maisons, murmures. Le vous c'est toutes les saisons, la mer, la nuit, le silence aussi, un piano, une flopée de P, le vous c'est aussi le verbe aimer, tout simplement. Succession de textes poétiques qui conjuguent en tous sens le verbe aimer et lui font la part belle, cet album jeunesse ne s'adresse pas seulement aux enfants. Légères et aériennes, les illustrations signées Anna Obon sont remarquables et donnent vie à un bel album. 

Miki d'Ingrid Chabbert et Marjorie Béal. Miki a la tête en triangle et les oreilles aussi. Il est tout blanc avec un coquard à l’œil. Normal c'est un Jack Russell. C'est le nouveau personnage du duo Ingrid Chabbert / Marjroe Béal dans la collection "les minis" à destination des tout-petits chez Des ronds dans l'O Jeunesse. Un petit format carré, des pages plastifiées, des couleurs qui pètent pour un petit chien qui n'en fait presque qu'à sa tête. Normal, c'est un Jack Russell : une race têtue, cabotine et affectueuse. C'est ainsi. C'est peut-être pour cela qu'il adore les bisous. Bisous qui collent, bisous qui volent, qui rient, qui guérissent, il les connait tous ! Et vous ? Un petit album pétillant pour lire et parler bisou, pour en faire aussi  bien entendu, y compris ceux qui chatouillent, n'oubliez pas !    

*** Les références ***
* Je te reconnaîtrai toujours, mon amour de Nancy Tillman Editions Kaléidoscope mars 2014 - 12,50 € à partir de 3 ans
* Je t'aimerai toujours de Perrine Molter et Marion Fournioux Edition Winioux  octobre 2010 - réimpression février 2013 - 15 € à partir de 3 ans
* Je vous aime de Marc Baron et Anna Obon Edition Bulles de savon  février 2014 - 14,50 € à partir de 4 ans
* Miki d'Ingrid Chabbert et Marjorie Béal Edition Des Ronds dans l'O jeunesse  Collection Les Minis - avril 2014 - 10 € à partir de 2 ans

mercredi 21 mai 2014

Mercredi mal léché...

... A moins que ce ne soit les ours. Fin d'une journée de rendez-vous intense. Quitte à bénéficier d'un congé pour cela, autant la booker. Et le sac à main ? Aussi ! Entre les carnets de santé, les papiers à donner, à échanger à faire signer, la carte Vital, les bouteilles d'eau, les compotes coupe-faim, feutres et papiers non peints, les piles d'appareils auditifs et la boîte pour les ranger parce que finalement, maman, y a otite, le sachet isotherme pour vaccin, les bonnets, les gilets, remets ton ciré, il pleut, vite, vite, vite, on court tous les trois, on va être en retard, il y a des albums. Pour patienter, pour faire patienter les petits patients en salle d'attente. En salles d'attente. Aujourd'hui on avait pris un livre sur un train, un livre avec une girafe pour deux chroniques que je vous proposerai prochainement, et deux albums avec des ours, ceux que je vous présente maintenant. Aujourd'hui on n'a fait que courir, on est parti à 9h30 ce matin et on a filé filé filé, pour ne revenir qu'après le goûter. Je suis vannée, mais j'ai rendez-vous avec vous. Après un bain avec beaucoup de mousse et les Playmos, maman, une petite tarte et des crudités, un yaourt et deux histoires, mon duo énergique s'est endormi, sans demander son reste. Et moi, je bulle ? J'ai rendez-vous avec la machine à laver, le fer, l'aspi, la serpillière, j'ai rendez-vous avec les soins au chien, les trucs qui traînent par terre, j'ai rendez-vous avec les petits cartables à préparer, je veux une compote pour le goûter, c'est demain qu'il y a bibliothèque. On sera dimansse ou zeudi demain, maman ? Jeudi, chéri ! Z'adore zeudi car tu es avec nous le zeudi. Oui, mon poussin. Puis j'ai rendez-vous avec vous et les aiguilles de la pendule ont oublié de s'arrêter, et si la nuit tous les chats sont gris, je rejoindrais bien mon lit pour ne plus voir de couleurs. Ou alors en rêve. Un Petit Pois au bois dormant, une petite princesse Grenouille, comme dans les contes de fées. Chut, silence dans la maison, tout le monde dort. Il ne manque que le baiser du Prince Charmant. Il n'est pas là mais je sais qu'il n'est pas très loin non plus. Je souris. Je baille aussi. Et les ours ? Il seront sans Boucle d'or, dans ces deux albums là. Ni bien rangés, ni mal léchés.
Drôles de courses pour M. Ours de Monika Spang et Magali Le Huche. Quand Eustache décide de partir faire des courses et qu'il se rend compte que l'anse de son panier est cassée - zut alors!- il file à la petite boutique du coin : Marcel Bazar. Pas de chance, Marcel n'a plus de panier, ni de sac à dos, mais il est malin et peut-être pas très honnête. Il a des idées à revendre et un commerce à faire tourner, alors pas de souci pour lui, il transforme un ours brun gagné à la fête foraine l'an passé en sac à dos. Il suffit de lui ajouter deux lanières et le tour est joué, n'est-ce pas ? En voilà un sacré sac à dos ! Eustache qui semble plutôt content de son acquisition, n'a peut-être pas vu que l'animal était vivant. Il faut dire que l'essentiel pour lui était d'avoir un grand sac à dos pour mettre toutes ses emplettes. Il est grand, il est grand le sac, pas de souci. Il est gros aussi. Et un peu gourmand. Pas le genre à dire non quand on lui met du lait, du saucisson, du pain ou du miel dans le gosier. Mais comment tout cela va finir ? Très mal avec des babines mal léchées ? Je vous laisse le découvrir dans cet album joyeux et rigolo, qui chatouille le lecteur et l'emmène en toute insouciance dans son univers aussi fantaisiste que malicieux. Un délice ! *** Coup de cœur ***
Lu par Les lectures de Kik ici

Rikimini de Marie-Sabine Roger et Alexandra Huard. Rikimini est tout petit, riquiqui, tellement petit que dans sa classe, tout le monde se moque de lui. Tellement petit que Rikimini n'a pas d'amis. Toujours seul, il a pris l'habitude de passer des heures entières dans la forêt, "avec pour seule compagnie son écharpe et sa scie, son bonnet rouge et ses moufles de laine". Difficile pour lui d'entendre au loin les cris et les jeux des autres enfants, quand en parallèle, l'acerbe litanie, revenait dans sa tête en refrain, "Rikimini n'a pas d'ami. Rikimini est trop petit. Trop petit, et trop riquiqui". Et puis un jour, un lendemain de grand vent, un jour de solitude profonde, un jour de vacances, en arrivant près de son banc, il découvrit un ours immense, énorme, costaud, mais aussi doux qu'un agneau, à la fourrure rousse et chaleureuse, un copain à câlins, un ami à qui se confier, un pote avec qui jouer. Entre tas de feuilles joueuses et ami imaginaire, le "doudours" de Rikimini va permettre à l'enfant de trouver enfin une place dans le groupe d'enfants. Dans un format à l'italienne qui laisse une large place aux superbes illustrations d'Alexandra Huard, Rikimini est une histoire très sensible sur la différence, un album doux et poétique, qui n'est pas sans rappeler cependant la difficulté de s'intégrer à l'école, première réelle confrontation à la vie en société pour nos enfants, quand ceux-ci sont différents. *** Coup de cœur ***.  
La chronique de La Mare aux Mots ici


*** Les références ***
* Drôles de courses pour M. Ours de Monika Spang et Magali Le Huche Edition P'tit Glénat Collection Vitamines - octobre 2013 - 11 € à partir de 4 ans
* Rikimini de Marie-Sabine Roger et Alexandra Huard Edition Casterman Jeunesse septembre 2012 - 13,95 € à partir de 4 ans

lundi 19 mai 2014

Histoires du dimanche

C'est pas drôle de voir que c'est dimanche soir et que c'est fini, le week-end. Qu'il va falloir reprendre la route dans l'autre sens, refaire les sacs. Que c'était bien de voir le soleil briller au-dessus de nous, éclairer nos lanternes, commencer à nous colorer, de sentir le vent de la mer saler nos joues, faire voler cheveux et grains de sable. Ça me pique les yeux, maman. De voir nos idées aussi prendre le vent, le large, l'horizon, composer, recomposer. Pour écrire, réécrire, pour disposer du mieux possible toutes les notes voulues, des graves et des aiguës, celles qui arrivent, arriveront, pourraient arriver, celles auxquelles on n'avait pas pensées aussi. Elles s'inscriraient comme ça, sur une partition, emportées, elles ne s'écriraient pas toute seule, je ne les écrirai pas moi, pas moi toute seule, il faudrait quatre mains. Pour en considérer une dizaine, de mains, et tout à coup ce n'est pas rien. 

Quand la route défile comme ça, des heures durant, elle permet de laisser la place à ces idées qui se promènent entre le bitume qui défile, les bandes blanches, la lumière qui baisse et les lupins qui naissent. En camaïeu qui ne tiennent pas deux jours dans un vase, et dont les clochettes se sèment en petits cailloux sur le carrelage. S’égrainent, sans rime, sans poche, ou alors des poches trouées. C'est aussi un moment privilégié pour écouter musique et histoires, avec deux paires de petites oreilles en sièges-autos derrière, l'univers sonore leur est adapté, forcément. Et ce dimanche soir là, ça aurait pu en être un autre, un autre dimanche soir, ou le prochain aussi, mais celui-là, précisément, sur la route du retour, nous avons terminé d'écouter James et la grosse pêche de Roald Dahl, ("mais qu'est-ce qu'ils font sur une grosse pomme ?" "Non, ils sont sur une grosse pêche, chéri") puis une fois à l'aller, une fois au retour, nous avons écouté Le monstre poilu et 3 autres histoires d'Henriette Bichonnier. Un régal, pour les deux. Et ce n'est pas qu'une histoire de contexte.

James et la grosse pêche de Roald Dahl - histoire lue par Claude VillersOrphelin,  James vit chez ses affreuses vieilles tantes, tante Eponge et tante Piquette qui n'ont pas grand chose à faire d'autre que le faire souffrir, le battre, le priver d'à peu près tout ce qui peut faire plaisir à un enfant. Rien de surprenant si je vous dis que James est très malheureux. C'est ce que sait un vieil homme qu'il rencontre et qui lui offre des petits bouts de bonheur qui n'ont pas vraiment de forme, sont tout verts et qu'il devra ingurgiter en potion mais pas sans avoir fait bien attention à ce qu'ils ne s'échappent pas, ces trucs là bougent. Mais bien entendu, patatras, voilà les petits machins par terre et James n'a pas le temps de les rattraper qu'ils se sont déjà enfoncés dans la terre. Au revoir le bonheur. Faites le lien ou ne le faites pas, peu de temps après, une pêche géante se met à pousser dans l'arbre qui ne donnait plus depuis longtemps le fruit attendu. Alors que tante Piquette et tante Eponge veulent en tirer le meilleur parti, car en plus d'être infectes elles sont aussi viles et cupides, James est attiré par le cœur de la pêche, y entre et y trouve une pièce remplie d'insectes et des bestioles au format géant qui parlent. Ver luisant, mille pattes, araignée, ver de terre, coccinelle... C'est avec ces protagonistes-là qu'une aventure fantastique va s'initier, enfin, une fois que la tige de la pêche sera cassée, et que cette dernière roulera roulera roulera, jusqu'à la mer. Probablement rien ne vaut le roman, et pourtant entre des réminiscences de lectures d'enfant et une aventure dans laquelle on se laisse cueillir et emmener avec délectation, dans cette histoire dont on entendrait presque les craquements que font les vinyles quand on les glisse dans un mange-disque. J'ai adoré retrouver cet univers, et je vous conseille l'écoute de cette lecture, un poil rétro (1987), juste comme il faut pour que cela n'empêche les enfants de plonger la tête la première et les oreilles grandes ouvertes dans l'histoire. J'avais beaucoup aimé Le Bon Gros Géant lu par Christine Delaroche et Daniel Prévost dont vous pouvez retrouver la chronique Ici. Et cette lecture me donne envie d'avaler tous les Roald Dahl à nouveau, et de goûter à cette "fantastique compensation" qu'est celle d'écraser des tantes odieuses, non sans un bon tonnage d'imagination. Allez-y, testez sur le site de Gallimard Jeunesse, c'est Ici. *** Coup de cœur ***
James vu par La Mare aux Mots Ici

Le monstre poilu d'Henriette Bichonnier et trois autres histoires - histoires lues par Francis Perrin et PefUne princesse qui n'a pas froid aux yeux, affronte un monstre poilu pour le remettre dans le droit chemin, poil aux mains, il se transforme en prince et décide de l'épouser, poil au nez. Vous connaissez ? Une princesse qui a épousé le prince qui, énervé, se transforme à nouveau en monstre poilu... mais que va faire Lucile, poil au cil ? Inviter quand même toute sa famille et déguster leurs bons petits plats, poil au doigt ? Vous connaissez aussi ? Fort probable, c'est Le monstre poilu et Le retour du monstre poilu. Drôles et indémodables, ils sont lus avec talent sur ce CD à destination des plus jeunes ( à partir de 4 ans) et suivis de deux autres histoires qui ont autant de saveur. Le roi des bons, dans laquelle un roi veut être le plus beau de tout son royaume. Le peuple s'enlaidit, les gens ne se marient plus, n'ont plus d'enfants, jusqu'à ce qu'un bébé voie le jour finalement, et gouzi gouzi gouzi gouza, le roi, le terrible roi, lui laissera-t-il la vie sauve voyant comme la petite fille est belle à croquer ? Et c'est encore, toujours sur le même CD, toujours de la même drôle et fantaisiste auteure, Henriette Bichonnier, que l'on entend l'histoire de Pincemi, Pincemoi et la sorcière, celle qui mangeait tous les enfants de l'école (excepté s'ils étaient atteints de rougeole, de scarlatine ou autre rubéole) et qui se fit moucher, si l'on peut dire, par Pincemi et Pincemoi, qui la poussèrent dans un ravin en jouant, comme si de rien n'était à poussemi et poussemoi et puis voilà ! Adapté aux petites oreilles, notamment pour son temps d'écoute peu long, mais aussi pour ses facéties narratives, le CD est un vrai plaisir d'écoute à découvrir dès 4 ans. *** Coup de cœur ***
Des extraits sur le site de Gallimard Jeunesse iCi

Le monstre poilu vu par La Mare aux Mots Ici

*** Les références ***
* James et la grosse pêche de Roald Dhal lu par Claude Villers Edition Gallimard Jeunesse Musique février 2014 - 2h30 - 15,90 € à partir de 7 ans
* Le monstre poilu et 3 autres histoires d'Henriette Bichonnier lues par Francis Perrin, Pef, Max Bley, Pierre Junière et William Pinville Edition Gallimard Jeunesse Musique mai 2014 - 1h00 - 12,90 € à partir de 7 ans

samedi 17 mai 2014

Des héros sans voix...

Ce week-end, je continue à écouter des histoires et à vous en parler. J'ai commencé jeudi dernier dans le cadre d'une chronique croisée avec La Mare aux mots (ici et ), continué hier, et demain je clôturerai avec deux livres racontés chez Gallimard.



Le vieil homme et la perle de Florence Noiville et Philippe Dumas. "Il était une fois, sur une toute petite place de rien du tout, un vieil homme nommé Lucien". Il vivait à Paris, à proximité de la place de la Contrescarpe, "sa" place. Détrompez-vous, s'il n'a pas un sou, ce n'est pas un clochard du tout, s'il a les pantalons élimés et qu'il ne parlait pas, ce n'est pas parce qu'il n'avait rien d'intéressant à dire, c'est qu'il ne pouvait plus parler. Et c'est 'ailleurs pour cette raison que sa vie a basculé. Ancien Baryton-basse, il était un chanteur assez distingué jusqu'à ce que sa voix s'envole, s'éteigne du jour au lendemain. " Terminés les concerts, les tournés, les rideaux qui tombent sous les applaudissements, les lumières... Sa femme l'avait quitté et ses enfants étaient partis loin". Depuis, il vivait  seul chichement dans un arrondissement parisien, son seul loisir était de s'asseoir sur un banc et de regarder passer les passants, dont la belle Madeleine, une femme qu'il ne connaissait pas, dont il admirait l'allure et la voix. Nul doute, il en pinçait pour elle. Oserait-il l'aborder. Pas évident avec cette voix, celle d'un type qu'il était le seul en entendre et qui commentait tous les actes et toutes les pensées de Lucien. Et puis un jour, toujours aussi seul, il découvre une perle dans une huître de fête et sa vie bascule à nouveau. Si je n'ai pas accroché aux illustrations du livre, je vous recommande cette histoire à lire et surtout à écouter, inspirée d'un fait divers. Mise en voix et en musique de façon dynamique et entraînante, elle montre que parfois, cette petite voix intérieure que l'on a tous, celle qui nous retient parfois, n'est peut-être pas toujours de bon conseil.  
Ecoutez des extraits sur le site de Gallimard Jeunesse Ici
La mare aux Mots l' a chroniqué Ici

Marie Gillain lors de la dédicace
de l'album au Salon du livre de Paris.
Timouk l'enfant aux eux royaumes de Yun Sun Limet et Guillaume Connesson, conté par Marie Gillain, livre illustré par Delphine Jacquot.  "Silence", c'est le sens de Timouk en coréen, et c'est le nom du personnage principal d'un conte surprenant dans lequel l'enfant, petit prince, a perdu sa voix. Un matin, il se réveille et le château est vide. Ses parents, lui annonce un merle, sont partis loin faire une guerre, alors qu'il se fâche contre lui, l'oiseau lui jette un mauvais sort et il perd la voix. Commence alors une histoire merveilleuse dans laquelle l'enfant découvre un tout autre royaume au cœur du sien. Il peut passer à travers les toiles peintes et atteindre des espaces dont il ignorait tout jusqu'à présent. Une ville foisonnante de personnages, d'habitats et de drôles d'engins, un parc zoologique dans lequel il rencontre un gardien bienveillant et un tigre fabuleux, dont la représentation trône en couverture de l'album. Magnifique. En musique, portée par la voix de Marie Gillain et les illustrations fantastiques de Delphine Jacquot, Timouk passera de toiles en toiles jusqu'au retour de la paix, intérieure et du royaume, comme si les deux étaient inextricablement liés. L'histoire fantastique est cadencée et parfaitement menée par la conteuse de choix. J'ai un gros coup de coeur pour les illustrations du livre qui accompagne le CD. Elles le subliment, conférant à l'objet d'une qualité éditoriale remarquable, le pouvoir fantastique de devenir un merveilleux cadeau ! *** Coup de coeur***. 
Ecoutez des extraits sur le site de Didier Jeunesse Ici



*** Les références ***
* Le vieil homme et la perle de Florence Noivlle et Philippe Dumas, Edition Gallimard Jeunesse Musique, octobre 2013 - 24 € à partir de 6 ans
* Timouk l'enfant aux deux royaumes Un conte musical de Yun Limet et Guillaume Connesson, raconté par Marie Gillain, illustré par Delphine Jacquot. Musiciens : Claire-Marie Le Guay, Marc Coppey, Sarah Nemtanu, Romain Guyit, Emmanuel Curt. Edition Didier Jeunesse, collection Un livre / Un CD, mars 2014 - 23,80 € à partir de 5 ans


vendredi 16 mai 2014

Ouvrez grand vos oreilles...

Nous voici repartis pour une nouvelle sélection de CD et de livres-Cd, avec des contes, des histoires et/ou des chansons à écouter. C'est la suite de notre chronique pour petites oreilles initiées hier dans le cadre d'une chronique croisée avec La Mare aux Mots. Chut ! Lisez, et écoutez, c'est une sélection tout en jaune de couverture... 

Je terminais ma chronique d'hier avec le dernier Bulle et Bob de Nathalie Tual édité par Didier Jeunesse et qui était présenté sur La P"tite scène du Salon du livre de Paris en mars dernier, c'est avec La P'tite Scène et Didier Jeunesse que j'ouvre cette deuxième partie, transition toute trouvée, Gibus y présentait lui aussi son dernier album Tam-Tam dans la brousse. Un couverture jaune pétant pour un album haut en couleurs et en sons, attention aux petites oreilles sensibles, ça dépote avec Gibus qui fait le tour des animaux de la savane sans vraiment les brosser dans le sens du poil, les pauvres ! L'idée c'est quand même bien de "chanter chanter" et de partir pour un grand voyage en 10 pistes avec en tête tout du long le refrain du premier titre : " Comme toi, moi, je veux m'amuser 
comme toi je n'aime pas pleurer
Comme toi je voudrais bien danser
Rire aux larmes et chanter chanter". Au rythme des percussions, la voix de Gibus accompagnée de chœurs d'enfants et de voix féminines, mélange français, créole, onomatopées et même Lingala (langue du Congo) pour faire remuer les popotins et pas seulement ceux, je vous les dis, des hippopos (qui, soit dit en passant, ont ici des boutons des orteils au menton). Au menu crapaud pas très beau, autruche un peu cruche, sauterelle fugueuse, éléphant somnambule ou encore zèbres en noir et blanc, pas facile quand on veut voir la vie en rose.  L'album offre un univers visuel et sonore gai et coloré. La collection Zim Zim Carillon, c'est un CD et un très bel album servi ici par des illustrations de Charles Dutertre dont le style est remarquable. Didier Jeunesse vous en offre des extraits Ici, à vous de juger, nous on aime !
La mare aux Mots l' a chroniqué Ici

Sortilèges et carafon d'Anne Loyer, illustré par Anne-Cécile Boutard, raconté par Natalie Dessay, interprété par Gaëlle Méchaly. Il porte bien son sous-titre, cet album là : Une fantaisie lyrique. C'est dans l'excellente collection Un livre / un Cd aux Editions des Braques qui fête tout juste ses  5 ans (happy birthday!) que paraît ce projet farfelu mais pas si déboussolé que ça : un récital pour enfants qui mêle histoire contée, voix opéra et références e accueille en son chœur une petite Anaïs, une grosse voix d'enseignant un peu coincé, un brin désemparé par les chemins que prennent les idées de l'enfant. Cette dernière récite son alphabet en passant de A à G, du coq à l'âne non sans imager, illustrer, argumenter, chaque petit pas qu'elle fait, d'un côté ou de l'autre du droit chemin que voudrait tracer l'enseignant. Pas mieux ! Ce n'est pas mieux quand il s'agit de compter " aïe, les chiffres débarquent  avec leurs farandoles de nombres, leurs guirlandes d'additions, leurs brochettes de soustractions, leurs ribambelles de divisions, leurs cortèges de multiplications " et il n'en faut pas moins pour qu'Anaïs se laisse déborder par son imagination, les idées volent, les images fusent, les illustrations signées Anne-Cécile Boutard tout en gouache emportent les mots d'Anne Loyer, eux -même transportés par les voix de Nathalie Dessau et Gaëlle Méchaly qui signe l'idée originale : initier les enfants à l'art lyrique. Et le carafon alors ? Il attend, il attend dans le ventre de sa mère carafe qu'Anaïs continue de rêver, aux côtés de Peter Pan ou du grand lapin blanc. Pour feuilleter quelques pages du livre et écouter des extraits, c'est Ici. Vous verrez, c'est drôle et étonnant !
Tanbou écrit et illustré par Piotr Barsony, percussions Edmony Krater. C'est Donga qui va aider la petite Marie à chanter, elle n'y arrive pas, cause de ses pleurs. Sa voix chaleureuse et rassurante s'inscrit dans les graves et fait raisonner les percussions. Ce sera d'ailleurs l'un de ses cadeaux à l'enfants,
"prends un tonneau
tends bien la peau
c'est ton tambour
c'est le plus beau..."
mais pas le seul. En lui apprenant à se servir de sa voix et de son tambour, il raconte à Marie l'histoire de son arrière-grand-père dans un contexte d'esclavage après que cette dernière se soit fiat confisqué son tambour par la maîtresse. Et à travers cette histoire, il lui parle de des "nègres marrons, c'était es nègres de la liberté" et fera changer d'avis la maîtresse, non la chanson chantée et adaptée par Marie n'est pas une "chanson de sauvageon" ni "une chanson française qu'on chante en charentaises". Tanbou est un livre/cd remarquable qui se voit réédité chez Syros en partenariat avec l'Association des libraisires spécialisées jeunesse. En plus d'offrir aux enfants et personnes plus âgées une écoute originale, chaleureuse tout en véhiculant un message sérieux, il propose un album dont certaines illustrations sont époustouflantes (j'en aime beaucoup moins certaines, dommage que l'album ne soit pas de ce point de vue plus homogène) comme la représentation de l'enfant qui apparaît à l'ouverture de l'album ou bien encore l'illustration de ce gros chien noir qui court après l'ancêtre de Donga en fuite. 

*** Les références ***
* Tam-Tam dans la Brousse de Gibus, illustré par Charles Dutertre, Edition Didier Jeunesse, collection Zim Zim Carillon, 3 mars 2014 - 14,90 € à partir de 2 ans
* Sortilèges et Carafons d'Anne Loyer, illustré par Anne-Cécile Boutard, chantée par Gaëlle Méchaly, racontée par Natalie Dessay, Edition des Braques, collection Un livre / Un CD, novembre 2013 - 18,30 € à partir de 5 ans
* Tanbou texte et illustrations de Piotr Barsony, percussions kA Edmony Krater, Edition Syros et ALSJ, avril 2014 - 19,95 € à partir de 5 ans


Et sinon ? 

Le très chouette Festival Ô Jardins Pestaculaires qui se tiendra le 6 juillet prochain à Becherel, en Ille-et-Vilaine, a besoin de tout petits sous et de plus gros aussi, pour monter sa 4e édition. Un petit coup de pouce pour un festival haute voltige participatif ? C'est par ici
+ d'infos sur Regard de Mômes ? C'est par !