samedi 30 août 2014

Dessine moi la mer et des festivals de livres jeunesse {Doëlan}

Cela fait déjà plus de deux mois que le festival du livre jeunesse et de BD Rêves d'Océans qui se tient dans le fabuleux port de Doëlan à Clohars-Carnoët, Finistère s'est déroulé. Petit retour en arrière pour parler d'une immersion riche en rencontres. Les 10 ans du festival étaient l'occasion d'offrir aux visiteurs une très belle affiche dans un cadre d'exception, un petit port breton, qui fait toute la spécificité et le charme d'un salon du livre qui se tient sur deux rives. 
Pour passer d'une à l'autre un bateau au doux nom de Sirène
est mis à disposition des visiteurs et cela n'amuse pas que les enfants...
 
  
Le programme était alléchant, le lieu adapté à notre situation géographique et même mieux à notre recomposition familiale ! En route donc dès samedi matin aux aurores et enthousiasme double pour tous : retrouvailles personnelles et passion du livre jeunesse. Au programme des dédicaces, deux auteurs phares pour les enfants, Adrien Albert et Alex Cousseau. Ils avaient emporté leurs livres à dédicacer. J'avais de mon côté également envisagé quelques rencontres, albums et romans en main.



Petit Pois attendait avec impatience de rencontrer l'auteur de son livre de chevet Au feu Petit Pierre, d'Adrien Albert édité à L'école des Loisirs. Adrien a été génial, lui a raconté l'histoire (qu'il connaît pourtant déjà par cœur) et lui a fait une dédicace géante en répondant par le trait et le sourire aux demandes de l'enfant un petit peu trop exigeant. J'avais chroniqué l'album Ici et partagé l'avis de Petit Pois en lui attribuant un ***coup de cœur***. Dans le petit sac à dos de l'enfant, un autre titre d'Adrien Albert : Simon sur les railsSimon un petit lapin tout blanc travaille dans une fabrique de marteaux depuis qu'il a quitté l'école. En cette fin de semaine, il part en week-end, il va voir son grand frère de l'autre côté de la montagne. C'est loin, il faut prendre le train. Mais ce soir là, le train est annulé. Simon décide alors de partir à pattes en suivant la ligne de chemin de fer et en escaladant les montagnes : impossible de retarder une rencontre avec son frère. Un périple dense qu'il mettra des heures à accomplir en marchant même la nuit... Mais attention ! Voilà déjà le train du matin. Simon arrivera-t-il à la gare avant lui ? Une histoire originale avec laquelle Adrien Albert propose un univers géométrique qu'on ne rencontre pas souvent dans les albums jeune public. L'ouverture sur le travail en usine du jeune lapin entouré d'hommes est très surprenante, on retrouvera ainsi le lapin à plusieurs reprises dans l'univers humain à la gare ou à l'arrière d'une fourgonnette... Surprenant, donc, un poil rétro, mine de rien, cette histoire de lapin volontaire et courageux, peut-être un peu impatient aussi, c'est un *** Coup de cœur ***
Pour Grenouille, fan de mammouths, c'est la rencontre avec Alex Cousseau qui était attendue, Les mammouths les ogres et les extraterrestres et me petite soeur d'Alex Cousseau et de Nathalie Choux en main. Elle connaissait déjà l'album édité chez Sarbacane (2008). Sa réédition au format Tom Poche cette année était l'occasion de voyager léger. Ce n'est pas rien de tenir un mammouth en main ! Surtout que dans cet album là, il y en a un peu plus d'un. Toute une famille, c'est dire ! Une maman, un papa et un jeune mammouth. Une petite sœur à venir aussi. Et tout commence par le commencement, à savoir annoncer à l'enfant que les mammouths, ça n'existe pas. Enfin plus. Parce que les ogres par exemple ça n'existe pas et ça n'a jamais existé. Sauf dans les histoires. Mais allez dire à un jeune mammouth qu'il n'existe pas, quand on est soit même papa mammouth, c'est quand même créer une sacrée crise existentielle dans la tête de l'animal. Sauf que le dit animal est un personnage de livre pour enfant, alors pour le coup, son existence ne dépend pas tout à fait du réel. Juste de l'auteur et quand même beaucoup de l'illustrateur. Une illustratrice en l'occurrence, Nathalie Choux. Va falloir quand même démêler tout ça. " J'aime bien les questions compliquées. Quand j'en pose une, papa me prend par la main, et on sort dans la rue. Dans la rue et le monde, papa m'explique les choses, et tout devient plus simple". Et sur le chemin, les deux mammouths construisent une histoire avec de vrais moutons et de vrais personnages qui n'existent que dans l'imagination, petit ogre, extraterrestre, sirène et une petite sœur mammouth. A moins que cette dernière n'arrive en vrai ? Légèreté et complicité, comme si l'histoire était un petit peu ancrée dans du vécu... *** Coup de cœur***
Aux jeux de la Grenouille, Alex Cousseau n'est pas mal non plus, quand elle lui a demandé de changer son nom pour chaque dédicace qui lui était destiné, lui expliquant qu'elle avait plusieurs petits noms, il a lui aussi changé son nom pour les signer. Crapaud Alex et Grenouille Champignon (son autre surnom) se sont tellement bien entendus, le temps de dizaines de minutes, qu'ils se sont aussi retrouvés tous les deux dans Ouest-France le lendemain. 

De mon côté, j'étais venue avec Requin-baleine édité chez Oskar dans la collection trimestre, un *** coup de cœur *** dont je parlais ici et avec la réédition au format poche du fabuleux Charles à l'école des dragons, divinement illustré par Philippe-Henri Turin, édité au Seuil. Silence. 9 avril 1821, une naissante est imminente. C'est celle de Charles, bébé dragon, qui naît avec quelques différences de taille, dont des ailes immensément longues. Pendant trois ans il vivra sous l'aile de ses parents, d'ailleurs. Il aime les poésies tristes, il reste tout maigrichon, mais qu'importe, aux yeux de ses parents, c'est le plus beau. Mais le jour où il rejoint le grand arbre de l'école où il doit apprendre à voler et à cracher du feu, l'atmosphère n'est pas vraiment la même. Le jeune dragon qui ne parle qu'en vers n'est pas compris des autres petits, ils ne supportent pas non plus sa maladresse. Difficile pour lui de se faire une place alors que quand on lui demande de cracher du feu, il crache des mots et de la poésie. Où trouvera-t-il donc le zèle de déplier ses ailes ? Car la fin, c'est une évidence, est faite de belles promesses et d'optimisme. Certes dans cette version petit format, l'image perd de sa superbe, mais le rendez-vous poche est de qualité, ne ratez pas le coche.*** Coup de cœur***
J'avais aussi prévu un rendez-vous avec Emile, enfin plutôt avec son illustrateur, Ronan Badel qui a dédicacé une bonne partie de notre collection dont Emile a froid. Textes (drôles) de Vincent Cuvellier,  illustrations (très drôles), mariage parfaitement réussi qui donne une série dynamitée. Emile c'est un personnage pince sans rire, un peu buté, obstiné, têtu, enfin juste un tout petit peu. Il a aussi une légère tendance à faire la tronche. Et quand il a quelque chose dans la tête, et bien il n'en dévie pas. Si Emile dit qu'il a froid alors qu''il est soleil au zénith en plein cagnard, et bien il a froid, un point c'est tout. Et il a froid même s'il a chaud. Compris ? Emile il aime bien la piscine. "Il aime pas l'eau, il aime pas le soleil, il aime pas les gens qui courent, mais il aime bien la piscine quand même". Et comme il a froid il y va en doudoune. Ses parents lui disent bien, en voix off, qu'il est ridicule, qu'il va crever de chaud, qu'il doit mettre un maillot... Mais rien n'y fait. Sauf peut-être quand il va s'agir de prendre une glace. Encore que... 

Je profite de parler d'Emile pour parler de son actualité avec le tout nouveau titre de la série, en librairie le 4 septembre prochain : Emile invite une copine. Il est prêt, presque souriant, presque content : aujourd'hui Emile invite une copine. Razzia de limonade, petits gâteaux dans les placards, Emile prépare son arrivée. Elle sera là à 4 heures, "elle va venir. Elle a dit oui". Bon c'est vrai qu'il aurait pu prévenir ses parents, c'est vrai aussi que personne ne la connaît. "Et c'est qui, cette copine, c'est Julie ta chérie?". Non non,"c'est une autre. C'est pas une chérie, c'est une copine. Une vraie". Une copine de parc. Et qui on rencontre au parc ? Des enfants, des parents, des nounous, des pigeons et... d'autres personnes encore auxquelles ni ses parents, ni le lecteur n'aurait pensé. Enfin pensé qu'un petit garçon de 5-6 ans inviterait. Mais avec Emile on est en droit de s'attendre à tout. Et pour une surprise, c'est une surprise. Pour tout le monde !
Une sardine grillée par Ronan Badel
Et puis elle n'est pas venue les mains vides, c'est ça qui est sympa aussi quand on a des invités. En tout cas par ici, on a bien ri, Vincent Cuvellier est toujours aussi drôle et inventif, Ronan Badel montre parfaitement ce que le texte ne dit pas, sans en faire des caisses et surtout sans trop d'expression non plus sur les trombines. Série de haute voltige avec une complémentarité et une complicité textes et images très réussies. *** Coup de cœur ***Je vous parlais déjà d'Emile et de Ronan Badel lors de mon petit sujet sur le festival du livre de Bretagne à Vannes, l'an dernier, c'était Ici.

Rêves d'Océans c'était aussi l'occasion d'échanger, de découvrir, de pêcher quelques sardines et de... 
...Rencontrer Antoine Guilloppé  j'avais avec moi Loup Noir que j'avais chroniqué l'hiver dernier Ici, à l'occasion de sa décennie, Casterman le rééditait dans une somptueuse version collector. 


...Rencontrer Oliver Latyk qui signe notamment les illustrations de L'école d'Eliott pour cette rentrée chez Gallimard Jeunesse (sélection Maternelle Ici) ou encore Cache-cache des Petites bêtes chez Nathan (Ici) mais aussi les illustrations de la partie "mer" dans ce recueil de grande qualité qu'est L'intégrale Signes chez Thierry Magnier (Ici). Alors qu'il bouclait tout juste Yoki le doudou, une nouvelle série pour Actes Sud Junior pour laquelle il réalise textes et dessins, nous étions plutôt venus parler moufle et poissons.
La moufle de Robert Giraud et Olivier Latyk. C'est au cœur d'un hiver rude que nous emmènent les auteurs, un hiver rude, un hiver russe. Le froid sévit, la neige a recouvert le paysage, tout n'est que blanc ou glace. Pour chauffer son isba un paysan décide de braver les rigueurs de l'hiver pour ramasser du bois et il égare sa moufle sans s'en rendre compte. Une moufle rouge, laissée sur le bord du chemin qui fera une heureuse : une toute petite souris toute transie qui la réquisitionne pour l'hiver. Une moufle rouge, laissée sur le bord du chemin qui fera une autre heureuse. Une grenouille toute gelée qui va s'y inviter. Une moufle rouge, laissée sur le bord du chemin qui fera encore un heureux, puis un autre, et un autre, et encore un autre, de plus en plus gros, aussi gros qu'un ours même... Mais y aura -t-il assez de place ? C'est dans un album à l'univers doux et poétique que vous découvrirez une jolie vision de la solidarité, de la fraternité et du communisme, jusqu'à ce que se faufile un caillou dans les rouages... *** Coup de cœur *** 
Merci pour les sardines et le banc de poissons !


...Rencontrer Frédéric Kessler pour lui demander de dédicacer Je suis un lapin édité chez Thierry Magnier, l'histoire d'un poussin perdu en mal d'identité qui se fait railler par sa fratrie et dont la chronique est ici et également un album pour les plus jeunes, toujours chez Thierry Magnier, Je veux pas faire caca dans le pot qui met en scène un souriceau qui tient beaucoup à ses trois petites crottes et s'offusque de voir sa mère les faire disparaître à coup de chasse d'eau, j'en parlais au début du blog Ici. Une rencontre rapide pour cause de compétition de judo de l'Asticroûton, localier, fils de mon Humain comme le nomme Petit Pois, quand il ne dit pas "ton amoureux".

Et puis je ne pouvais pas manquer de ...Rencontrer Vincent Pianina que j'avais découvert grâce à Myriam son attachée de presse chez Gallimard Jeunesse avec Jungle. Il avait eu l'élégance de me l'envoyer dédicacé, il fallait que je retourne le voir pour l'en remercier, et pendant que je vous laisse avec ma chronique de janvier dernier Ici, je file terminer mes dessins avec des "crayons à souffler" ! Grenouille qui a été ébahie par ce procédé utilisé en dédicaces par Vincent Pianina en a fait son cadeau d'anniversaire cet été ! Merci Vincent pour cette belle technique et... La sardine !

D'une rive à l'autre, j'ai aussi échangé deux ou trois mots, et pêché quelques sardines avec...
Eric Simard dont j'avais chroniqué La femme Noire qui refusa de se soumettre Rosa Parks chez Oskar Editions Ici. Le 2e tome du Cycle des destins sort chez Syros pour cette rentrée. Henri Meunier avec un joli Mélimélodie (ici) aux Editions du Rouergue. Et d'autres encore que vous pourrez découvrir dans l'album photos Facebook consacré au Festival. Ils ont tous joué le jeu du dessin de sardines initié lors du Festival Etonnants Voyageurs, je les remercie vivement c'était très chouette de leur part de prendre le temps de mettre tant d'écailles sur mes petits cartons bleus.
Quelques bonus en images :

Dimanche matin, Grenouille est retournée voir Alex Cousseau
pour lui montrer qu'ils étaient tous les deux dans Ouest-France !
Merci à Pierre Fontanier pour cette rencontre imprévue et la mention
du blog ! retrouvez le entre autre sur  Culture BD.

*** Les références des livres chroniqués ***
* Simon sur les rails d'Adrien Albert - Editions L'école des Loisirs  novembre 2012 - 12,70 € - à partir de 4 ans *** coup de cœur ***
* Les mammouths les ogres les extraterrestres et ma petite sœur d'Alex Cousseau et Nathalie Choux - Editions Tom Poche - janvier 2014 -  5,50 € - à partir de 5 ans *** coup de cœur *** (Sarbacane 2008)
* Charles à l'école des dragons d'Alex Cousseau et Philippe-Henri Turin - Seuil Jeunesse - collection Seuil'issime  mars 2014 - 5,90 € - à partir de 5 ans *** coup de cœur ***
* Emile a froid  de Vincent Cuvellier et Ronan Badel - Editions Gallimard Jeunesse  septembre 2013 - 6 € - à partir de 4 ans *** coup de cœur ***
* Emile invite une copine de Vincent Cuvellier et Ronan Badel - Editions Gallimard Jeunesse  septembre 2014 - 6 € - à partir de 4 ans *** coup de cœur ***
* La moufle de Robert Giraud et Olivier Latyk - Editions du Père Castor  novembre 2012 - 13,50 € - à partir de 4 ans *** coup de cœur ***

Retrouvez l'album complet du reportage sur  le Festival Rêves d'Océans sur la page Facebook du Blog Maman Baobab - Ici
je lis et je relià...
Dessine moi la mer et des festivals de livres jeunesse Partie 1  - Partie 2 sur Etonnants Voyageurs à Saint-Malo 
Et l'album photos est Ici











Cet été nous ne nous sommes pas contentés des deux phares de  Doëlan. Nous avons croisé d'autres phares sur notre chemin. Visites et dessins, c'était bien ! L'occasion de vous montrer quelques images et de vous présenter aussi Le Phare d'Edgar de Stéphanie Bonvicini et Bérengère Le Gall. C'est un album tout en hauteur, hauteur de phare. Un phare sur lequel officie Edgar, le gardien. Lui comme le phare, de mémoire d'insulaire ont toujours été là. Fier, courageux, lumineux. Edgar. Et puis un jour trois messieurs arrivent, ils veulent construire un nouveau phare. Moderne, plus grand, plus beau, disent-ils. Que vont devenir Edgar et son phare ? Pas de réponse, pas d'avenir, ni pour l'un, ni pour l'autre. Edgar se désole, pleure, pleure toutes les larmes de son corps. Tant et si bien qu'il provoque une remontée des eaux. Les habitants s'inquiètent dans un premier temps, et puis les pleurs virent aux rires, tout le monde pleure encore, des pleurs de rire cette fois, des larmes qui ont autant de pouvoir sur la mer, sur l'océan, et nos trois messieurs, ceux du nouveau phare, plus beau, plus grand, sont bien embêtés par la situation. Pourront-ils aller au bout de leur projet ? Voici un bel album aux illustrations marines et lumineuses. Elles donnent le ton, prennent beaucoup de place et s'imposent dans une grande page centrale qui se déplie à l'aide de deux volets. Une belle qualité d'édition et un format original donnent tout le cachet à un album à découvrir dès 5 ans.
Phares au crayon à souffler
par Petit Pois et Grenouille


* Le phare d'Edgar de Stéphanie Bonvicini et Bérengère Le Gall - Editions Marmaille et Compagnie  mai 2014 - 15 € - à partir de 5 ans 

vendredi 29 août 2014

Des romans à la dent dure [Fantastique]

J'avais édifié une belle pile à lire pour cet été, sans vraiment que les titres soient datés, enfin si. Une pile qui allait du "en retard" jusqu'à "rentrée littéraire". A quelques jours de la rentrée tout court, je commence à vous parler des romans que j'ai lus ces deux derniers mois. Ils ne sont d'ailleurs pas tous sur la photo, mon sac à main étant aussi un range-bouquins ni tous dans cette chronique qui sera construite en plusieurs vendredis ! 
La voix de la meute - tome 1 / Les remplaçants de Gaia Guasti. C'est les retrouvailles annuelles pour Mila, Tristan et Ludovic. Si leurs chemins se sont plus ou moins séparés depuis l'école primaire où ils se sont rencontrés, il n'en demeure pas moins qu'aucun des trois ados ne raterait ce rendez-vous anniversaire. Tacite. Dans le froid de novembre, dans la montagne, ils se retrouvent à la même date, au même endroit. Chacun sait que rien ne les rapprochera à nouveau. Aucun d'entre eux ne se doute de ce qu'ils vont subir. A peine les retrouvailles faites que des animaux, entre chiens et loups, se jettent sur eux, les mordent à sang, puis les laissent inertes, évanouis mais en vie. C'est à l'hôpital que les miraculés reprennent conscience, mais ils ne sont déjà plus les mêmes. Des sens exacerbés, des réactions vives, de la colère, animale et surtout cette voix dans leur tête... Ils ne comprennent pas tout de suite ce qui leur arrive à eux, les "remplaçants". Jusqu'à ce qu'ils se transforment en loup chacun de son côté. Subissent-ils tous le même sort ? Comment interviennent ces transformations ? Devenus loups garous, les adolescents de 15 ans pourront-ils se confier les uns aux autres, se rapprocher, se retrouver et comprendre ce qui leur arrive ? Entre la quête intime de soi qu'ils doivent mener et leurs rapports et leurs places dans le groupe, les relations qui se tissent se complexifient au fur et à mesure de la narration. En parallèle, des animaux agressent des hommes. Sont-ils à mettre en cause dans celles qui laissent des personnes sans vie ? La leur aussi est sur le fil. Une louve rousse les traque, des chasseurs dont le père de Ludo organisent une battue... Il leur faudra s'unir intelligemment pour ne pas tomber. Ce premier tome d'une trilogie dont on attend la suite pour octobre, installe le décor - forêt, montagnes, village isolé - et donne le ton - tendu, très tendu - d'une narration bien construite qui laisse se dévorer tout cru des lignes tracées dans le fantastique par une plume qui donne la cadence à un roman haletant, métaphore de l'adolescence, à découvrir dès 13 ans : *** Coup de cœur ***
A comme Association. T1 La Pâle lumière des ténèbres d'Erik L'Homme- Tome 2 Les limites obscures de la magie de Pierre Bottero. Mince ! Je ne l'aurais pas parié ! Je me suis faite embarquée. Le premier tome, avalé, j'ai pris le second et puis je l'ai laissé lui aussi filer sous mes yeux. Et puis je me suis arrêtée, je n'avais pas le tome 3 ni les suivants d'ailleurs, puisque la série court jusqu'au 8e. Je ne l'aurais pas parié, vu l'univers choisi, fantastique, vu la tranche d'âge pressentie, 10 ans, vu qu'il y avait des vampires, des loups garous, des gnome, des gobelins, des démons et autres créatures du même acabit. C'était sans compter la bonne plume des deux auteurs qui écrivent léger et drôle dans un univers un petit peu compliqué. Oui, excusez du peu, quand on a 15 ans et qu'on doit démanteler un trafic de drogue orchestré par des vampires - ce qui est le cas de Jasper dans le tome 1 - et qu'on empêche une horde de Gobelins en furie détruire un lycée rempli de sages et studieux élèves - ce qui est le cas d'Ombe, son homologue, dans le second tome - les choses sont un petit peu compliquées. C'était sans compter aussi sur le principe de la série et son univers, finalement. Une association de gens paranormaux, dont nos deux adolescents intégrées dans une classe spéciale, luttent pour maintenir l'équilibre entre les humains et les Anormaux afin que les éventuelles frasques, débordements, incidents ou crimes de ces derniers ne soient pas connus ou révélés aux humains. Deux auteurs pour un seul univers, deux héros pour cette série, un pour chacun, Jasper pour Erik L'Homme, Ombe pour Pierre Bottero. Et en route pour l'alternance. Les choses auraient pu s'inscrire ainsi si Pierre Bottero n'était pas décédé subitement. Il a laissé deux tomes de A comme Association qu'Erik L'Homme a eu le courage, le respect et l'envie d'encadrer (il ouvre le bal), de monter et de poursuivre. Une belle histoire d'amitié. Une belle histoire d'hommes, pour des romans vifs et faciles à lire, à lire au moins par deux, car ils se déroulent sur le même temps, et se répondent, d'un coup de fil à l'autre, d'un point de vue à l'autre sur un même cours pas exemple.

*** Les références ***
* La voix de la meute - tome 1 Les remplaçants de Gaïa Guasti - Editions Thierry Magnier  - mai 2014 - 14, 50 € - à partir de 13 ans *** Coup de cœur ***
* A comme association - La pâle lumière des ténèbres d'Erik L'Homme Les limites obscures de la magie de Pierre Bottero - Editions Gallimard Jeunesse - 2010 2014 pour la présente édition - 5,50 € - à partir de 10 ans