jeudi 15 mai 2014

Après les BD, on écoute des histoires...

... Et c'est encore dans le cadre d'une chronique croisée avec La Mare aux mots. Une semaine au rythme un peu intense pour le blog Maman Baobab qui est plus proche des quatre chroniques hebdos que des cinq ou six prévues cette semaine, une dernière semaine dense pour La Mare aux mots qui annonçait dans son numéro de La feuille de nénuphar de lundi dernier "baisser le rythme pour sauver" le blog, c'est Ici. Parce que bloguer, lire et chroniquer des livres, c'est bien joli joli, c'est vraiment passionnant, mais ça ne remplit pas le frigo (et j'attends avec impatience qu'il y ait un mammouth dans le mien). Moins de livres sur La Mare, mais toujours une chronique hebdomadaire. Ce ne sera pas le cas ici, je ne pourrai pas tenir ce rythme. Tenir un blog prend déjà beaucoup  de temps et d’énergie, puisés dans le temps libre, dans la passion, motivés par les encouragements, la fidélité et l'intérêt des lecteurs dont le nombre augmente de semaines en semaines - et je vous en remercie -, des attachés de presse, auteurs, illustrateurs et maisons d'édition qui m'envoient leurs livres, les offrent à mon regard, à mon jugement, à mes doigts guidés par mes pensées qui, tous les deux jours à peu près vous présentent une chronique. Pas toujours à l'heure pas toujours de la même longueur, pas toujours de bonne humeur. Certes. 
Pourtant, que répondre au mail reçu ces derniers jours d'une "petite" maison d'édition qui s'auto-qualifie ainsi, venue prendre contact avec moi, m'inviter par la suite "chaleureusement" à aller consulter les livres qu'elle édite dans une bibliothèque ? Que j'ai un travail à temps plein, deux jeunes enfants, que je passe mes soirées à lire et à chroniquer, une fois qu'ils sont couchés, que je dors 6h00 par nuit à peu près, et que je ne gagne pas un centime avec ce blog ? Non je ne répondrai pas. Et je ne m'en plains pas non plus, entendons-nous bien, j'adore ça et quelle chance j'ai d'avoir chaque semaine une boîte aux lettres souriante, qui part à l'aventure, passe du 2 ans au 16 ans, est en colère, devient amoureuse, voit des animaux exotiques, s'offusque des inégalités, apprend la vie, rêve, sourit, rit, pleure, a 6 ans, 8 ans, 12 ans, devient sœur, grand frère ou petit, passe en CP, ou en 6e, apprend à lire, à écrire, voit du pays, joue avec les mots, s'enrichit, part en vacances chez pépé, mange une drôle de pizza, apprend ce qu'est le pot ou un faux pas...
Et dans les belles surprises qui accompagnent la vie du blog,
il y a cet article dans La Classe Maternelle d'avril dernier, le blog
Maman Baobab était présenté dans la rubrique "Le blog du mois".
Il y a suffisamment de maisons, grandes, petites, très petites, très grandes, qui illuminent le paysage de mon blog, qui me transmettent généreusement leurs ouvrages, qui s'impliquent et se sentent concernés par la lecture que je peux en faire pour ne pas avoir à répondre à ce genre de mails, heureusement aussi rares que surprenants soient-ils. 
Je remercie avec cette longue introduction toutes ces maisons grandes, petites, très petites, très grandes, avec qui je suis en relation, certaines parfois depuis des années maintenant, du temps où je parlais de leurs livres dans des vraies pages magazines. Et pour revenir à nos moutons et aux chroniques croisées de cette semaine, j'avais envie de souhaiter une belle mer à Gabriel qui prend un nouveau cap professionnel en l'accompagnant modestement sur ses deux grosses dernières énormes chroniques en les croisant avec son blog, La Mare aux Mots. Après les BD en début de semaine, voici donc les histoires à écouter et même à chanter sur deux jours. Tous en pistes ! Et moi, à minuit passé, je ne suis pas encore couchée, c'est forcé, j'ai travaillé toute la journée puis je me suis occupée de mes enfants, forcément. 
Pef au Salon du livre de Paris - Mars 2014
C'est Pef ! C'est Pef qui fera pour cet article le lien entre la chronique croisée du début de semaine et celle qui commence aujourd'hui, entre les BD et les histoires à écouter, avec son prince de Motordu, bien entendu, chez Gallimard Jeunesse. Le cauchemarre de Motordu. C'est le retour du célèbre Prince, au format BD, cette fois. "Comme chaque jour vient le jour. Comme chaque nuit vient la nuit... C'est ce que se disait, juste avant de se coucher, le prince de Motordu". Il faut dire que quand la princesse Dézécolle le laisse seul la nuit, ses pires ennemis, ses cauchemars, reviennent charger ses rêves, agiter ses nuits. Il a beau énumérer les jours de fête, " le jour de dent", "le lundi de parc", "le quatorze jouet", ce n'est pas un beau rêve qui vient se promener dans ses rêves. Ce sont des cauchemars, des cauchemars tout gris, d'ailleurs les vignettes en perdent leurs couleurs et le prince se fait attaquer par de drôles d'animaux, des "veaux-tours" et même s'il arrive à tirer des "poulets de canon" après être tombé sur une "poule de pétanque", ce n'est pas si facile de les faire fuir. Quand il se réveillera enfin, après avoir retrouvé la porte de sa chambre, arrivera-t-il à effacer ses mauvais rêves ? Pas si sûr que ses rêves lui réservent vraiment une trêve... Et on n'est pas perdus quand on a l'habitude des mots tordus du prince de Motordu. C'est une toute autre gymnastique en revanche d'avoir le son sans le texte sous les yeux. Et c'est pourtant l'invitation que nous adresse l'auteur avec une version Motordu orale, la lecture par Pef lui-même de 5 histoires du Prince : Motordu sur la Botte d'Azur et 4 autres histoires. Invitation sur la "Botte d'Azur" pour les grandes vacances, une indigestion de civet, une rencontre avec une belle jument qui a tendance à avancer au "gras dos", un fantôme dans les murs du château ou encore au zoo à la recherche d'un drôle d'oiseau. Un peu de concentration pour remuer son bout du nez, ses oreilles et ses méninges, car bien que lues avec rythme, pétillant et drôlerie, il faut parfois recourir à une petite gymnastique pour comprendre les mots et les jeux de mots dont sont truffées les histoires. Pas toujours facile à suivre Un album facétieux à découvrir à partir de 6 ans.
Le titre est présenté aujourd'hui sur La Mare aux mots
Ti Moun dit non ! écrit et raconté par Praline Gay-Para et illustré par Lauranne Quentric. C'est une très belle couverture verte avec un personnage au pull à capuche rouge rayé qui ouvre un livre-Cd remarquable édité par Syros. Ti Moun est un tout petit garçon qui aimerait sans même en prendre le temps devenir grand très vite, devenir fort tout de suite. Son impatience le conduit à faire le tour des animaux pour savoir ce qu'ils mangent pour être si grands et si forts. Il rencontre ainsi un chien qui ronge des os, un bœuf qui mange de  l'herbe, un âne du foin, etc. Jamais il n'est satisfait de leurs réponses. Quand et comment grandira-t-il finalement ? Comme tous les autres petits garçons ? C'est ce que vous saurez en lisant l'album aux belles illustrations faites de collages, ou en écoutant l'histoire née de la fusion de deux contes traditionnels haïtien et afro-américain, racontée et mise en musique dans un environnement dynamique et entraînant. L'historie est menée notamment par un refrain qui montre à l'enfant combien il est important de prendre le temps de se laisser grandir. Une belle histoire à découvrir dès 3 ans, l'âge où l'enfant dit non et apprend aussi à dire oui et à prendre le temps ! *** Coup de cœur *** 
Le titre est présenté aujourd'hui sur La Mare aux mots


Le vieux Cric Crac adaptation d'un conte de Grimm racontée par Muriel Bloch et illustrée par Alexandra Huard. C'est dans la même remarquable collection "Paroles de conteurs" qu'est paru chez Syros Le vieux Cric Crac. Avant d'être une histoire racontée tout en tension par l'incroyable Muriel Bloch, c'est à une splendide illustration de couverture à laquelle nous sommes confrontés. Un vieux barbu qui porte une échelle, une jeune fille au regard bleu, profond, profondément triste. Elle est sa prisonnière. Son père, un roi extrêmement possessif, refuse qu'elle se marie et veut garder son unique enfant pour lui. Pensant qu'aucun prétendant ne pourra relever le défi, il promet la main de sa fille à celui qui sera capable de grimper tout en haut d'une montagne de sel qu'il a miraculeusement fait émerger de terre. Tous les prétendants se brûlent les ailes, tombent comme des mouches, aucun ne gagne le sel ni la main de la princesse. Aucun, jusqu'à ce qu'un visiteur touche le cœur de la princesse et qu'elle souhaite l'aider à gravir le pic. Echec. " La montagne s'ouvre et se referme aussitôt sur elle". La voilà prisonnière dans le ventre de la terre, c'est là qu'elle rencontre le vieux Cric Crac, pas pour le meilleur, loin de là, mais peut-être pour le pire. Heureusement, car dans les contes pour enfants, on a envie de trouver une porte de sortie heureuse, la princesse patiente et ingénieuse réussira à sortir des griffes du vieillard. Heureusement, car l'histoire monte monte monte en tension, fait peur et on a hâte, vraiment hâte de la voir se dénouer, avec un mariage à la clé. Le conte est remarquablement narré, les effets fonctionnent parfaitement. J'ai un gros coup de coeur pour l'album dont les illustrations sont fantastiques. Bravo à Alexandra Huard qui a su si bien mettre en images une histoire particulièrement forte, à découvrir pas trop tôt ! (7 ans). *** Coup de cœur***
La chronique de La Mare aux mots Ici

Cette chronique croisée est l'occasion de reparler de ma chronique sur le Salon du livre de Paris dans laquelle je vous parlais de Bulle et Bob au jardin de Nathalie Tual. Je la reprends ici si vous l'aviez ratée.
"Bulle et Bob ont beaucoup à faire dans le potager. Ils vont planter des tomates. Des tomates cerises". Ils doivent aller chercher leur matériel, préparer le terrain, enlever les mauvaises herbes, remuer la terre, planter les tomates, les arroser... C'est tout ce temps d'activité qui est narré et chanté dans ce nouveau livre-CD aussi printanier que doux et sucré qui fête le retour de Bulle et Bob deux petits héros qui "ont quel âge Maman?" Le vôtre, approximativement, les enfants. Claire, douce et entraînante, la voix de Nathalie Tual portemerveilleusement cette nouvelle aventure de Bulle et Bob. Guillerette et un brin taquine, elle sait donner vie aux personnages que l'on imagine parfaitement jouer, échanger ou se disputer sur les mauvaises herbes ou sur les "sortes" de légumes. Comment ça, frites et p'tits arbres, ne sont pas des légumes ? Les chansons entrent facilement dans la tête et sont très vite assimilées et reprises par les enfants (expérience faite). L'album illustré par la talentueuse Ilya Green est une très belle invitation au printemps et à la vie en vert à déguster avec simplicité au jardin dans un petit carré ou au balcon en jardinière ! Je vous le recommande vivement à la maison, mais aussi en classe maternelle pour lequel il sera un très beau support, images, histoire, sons et musique pour travailler autour du potager. Et de vive voix, Nathalie Tual nous emporte avec elle dans la vie de Bulle et Bob, dans un petit coin de notre enfance aussi, dans un petit coin de week-end et de temps libre à partager avec les enfants. Si vous en avez l'occasion, répondez à son invitation ! *** Coup de cœur *** - Toute la chronique est Ici - Le titre est présenté aujourd'hui sur La Mare aux mots



*** Les références ***
* Le cauchemarre de Motordu de Pef Edition Gallimard Jeunesse, mars 2014 - 11,50 € à partir de 5 ans
* Motordu sur la Botte d'Azur et 4 autres histoires de Pef Edition Gallimard Jeunesse, volume 1  - mars 2014 - 12,90 € à partir de 6 ans
* Ti Moun dit non ! de Praline Gay-Para et Lauranne Quentric Edition Syros, collection Paroles de conteurs - 16 janvier 2014 - 15,90 € à partir de 3 ans
* Le vieux Cric Crac ! adapté et conté par Muriel Bloch, illustré par Alexandra Huard Edition Syros,  Paroles de conteurs - 5 septembre 2013 - 15,90 € à partir de 6-7 ans
* Bulle et Bob au jardin de Nathalie Tual et Gilles Belouin, illustrations d'Ilya Green Edition Didier Jeunesse, collection Un livre, un CD, Polichinelle, mes premiers contes musicaux, mars 2014 - 17,90 € à partir de 3 ans


A demain pour la suite, et n’hésitez pas à rejoindre la page Facebook du blog, c'est Ici.

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