mercredi 30 avril 2014

"Je suis grand, je peux faire, je sais faire !"

C'est pas mal d'être un grand frère ou une grande sœur (voir cette chronique), c'est pas mal aussi de grandir, de découvrir et de se rendre compte que l'on peut faire plein de choses tout seuls, même si ce n'est pas toujours facile, même si ça prend un peu de temps, même s'il faut répéter parfois plusieurs fois les mêmes gestes pour les réussir, même si ça va moins vite que quand c'est un adulte qui le fait pour l'enfant, même si ça peut énerver de ne pas y arriver du premier coup. Quand l'enfant y parvient, se risque à faire un pas puis un autre, quand ses petites billes se mettent à briller, il y a ce petit instant magique né du croisement entre le possible, la conviction, l'assurance, le risque, les encouragements et la persévérance. A deux ou trois notions près. A moins que ce ne soit juste l'envie et la spontanéité ?

Je sais faire toute seule de Stephen Krensky et Sara Gillingham.  Commencer à s'habiller toute seule, se moucher, croquer un gros morceau de pomme, dormir sans veilleuse, faire du vélo... Une petite fille en mode rétro, deux grosses pommettes rouges et un sourire chou sur le visage fait tous les jours un petit pas de plus vers l'autonomie. Voici un album tout cartonné et dont j'aime beaucoup les illustrations, collages graphiques et couleurs mates à découvrir dès 18 mois. Mieux encore, Maintenant je suis grand, dans la même famille, des mêmes auteurs, qui cueille quelques instants du quotidien pour montrer ce que signifie grandir. En page de gauche, un bébé, tantôt en poussette, tantôt à quatre pattes,assis ou dans les bras, sur l'autre page, l'enfant a grandi et peut faire quelque chose de différent dans un même contexte, parce qu'il est plus âgé : cueillir une pomme dans un pommier, nager, courir après un ballon, jouer avec d'autres enfants... Deux albums souriants et rassurants pour aider à bien grandir ! 

Sais faire moi ! de Géraldine Collet et Lunat.  "Jouer du tambour avec des cuillères en bois, sais faire, moi!" "Manger du chocolat sans que ça se voit, sais faire moi!". Des phrases courtes, qui jouent avec la rime en [a], qui font des trucs bien au bon endroit, et peut-être deux ou trois bêtises quand il s'agit des copies de papa ou de la queue du chat. Un garçonnet à hauteur de jambes d'adulte a mangé le "je" de la phrase qui fait refrain, et prend d'ailleurs toute la place dans ce petit album carré, couleurs vives et vive voix qui égrène des faits, des actes, des gestes, en les ponctuant d'un "sais faire moi". Moi moi moi, il en prend de la place celui-là ! Et en laisser un petit peu, de la place aux autres, sait faire aussi ? Pas si sûr! C'est ce que vous vous demanderez peut-être au fur et à mesure du déroulement de le longue liste de bêtises dans laquelle l'enfant se complaît. Tellement que vous finirez sûrement par en rire, pour les enfants c'est quasi assuré. Le rythme et les séquence permettent de jouer une lecture à voix haute très drôle. Ici, fantaisie rime avec facétie et pétillant, les illustrations un zeste fantasques, un brin disproportionnées, un poil monstrueuses renforcent l'effet. Tiens mais notre personnage principal ne serait-il pas justement un petit monstre ?  Bien possible. Pourquoi d'ailleurs faudrait-il une morale dans les histoires pour enfants ?
Les Pops - C'est qui le plus grand ? de Juliette Vallery et Tristan Mary.  Zazèbre, Sourili, Griboulion et Ronlapin, autrement nommés les Pops sont de retour sur le blog avec un nouvel album (je vous en parlait Ici). Des couleurs, oui, de la gaieté oui, et des jeux aussi. Bon d'accord, mais c'est qui le plus grand ? Enfin c'est qui les riquiquis ? Griboulion pense être le plus grand, parce qu'il a escaladé une tortue, mais Sourili se hisse un peu plus haut...Alors c'est qui les fourmis ? Les Pops dans cet album sont préoccupés par cette question et ne seraient pas loin de se disputer mais les petits couacs disparaissent vite avec le quatuor et hop, les Pops, retournent au jeu ! Une couverture vert printemps, des pages plastifiées facile à manipuler pour les tout-petits, l'univers concocté par Juliette Vallery et Tristant Mary est toujours aussi rond, amical et mignon, pour un rendez-vous tout en douceur, tout en couleurs. 
Nini s'habille toute seule de Sandra Lebrun et Alain Boyer.  "Aujourd'hui Nini va s'habiller toute seule comme une grande". Elle doit choisir ses vêtements en fonction du temps qu'il fait et il fait beau ! Elle mettra une robe rouge petits pois dont il faut enfiler une lanière, puis l'autre : "Oh hisse! ça y est j'ai réussi! dit Nini fière d'elle". Nini, la petite souris doudou Moulin Roti que les enfants auront plaisir à retrouver dans ce bel album qui mèle photos et illustrations, doit encore mettre ses chaussures, ses bijoux, avant d'accueillir son amie Félicie, poule peluche de la marque mise en scène également. L'univers visuel est sobre et chic, trait léger, pastel et personnages photos détourés, un album aux pages cartonnés à découvrir dès deux ans. Dans la même collection, je vous parlais Des desserts de Lila Ici.

Je suis le plus grand de Stéphanie Blake. "Aujourd'hui, maman mesure Gaspard et Simon sous la toise de la chambre. 'Oh! Comme tu as grandi, Gaspard!' s'exclame maman!". Mais cette idée ne plaît pas à tout le monde, en tout cas pas à Simon, son grand frère, un suepr lapin qu'on connaît bien et qui voit d'un très mauvais œil que son petit frère évolue. Il le dit, il l'affirme et le fait sentir au petit et à leurs parents avec une grosse louchée de jalousie : c'est lui le plus grand ! "Je te déteste bébé cadum". Alors quand leur maman demande à Simon de surveiller Gaspard au parc, celui-ci lui dit oui mais sait très bien qu'il n'en fera rien. Il fil jouer au foot avec ses copains en adressant à son frère un "dégage bébé Cadum". Mais quand un "grand", un vraiment grand, vient embêter son petit frère, Simon va faire son grand lui aussi : parce que c'est qui le plus grand ? Dans un album imprégné par la rivalité dans la fratrie, Stéphanie Blake croque parfaitement le réel et l'universel avec son "super lapin" au caractère et aux oreilles bien affirmés, héros d'une série d'albums qui fonctionne très bien avec les enfants qui se reconnaissent facilement à travers ce héros , ses réflexions et ses aventures.

Quelques pas de plus avec ma récente chronique sur les aînés et la fratrie Ici
   


*** Les références ***
* Je sais faire toute seule et Maintenant je suis grand de Stephen Krensky et Sara Gilligham Edition Nathan, janvier 2014- 7,90 € à partir de 18 mois.
* Sais faire moi de Géraldine Collet et Lunat Edition Philomèle, 3e trimestre 2012- 9,50 € à partir de 2 ans.
* Les Pops, c'est qui le plus grand ? de Juliette Vallery et Tristan Mory Edition Albin Michel Jeunesse, 1er semestre 2014- 9,50 € à partir de 2 ans.
* Nini s'habille toute seule de Sandra Lebrun et Alain Boyer Edition Larousse, octobre 2013- 9,90 € à partir de 2 ans.
* Je suis le plus grand de Stéphanie Blake Edition L'Ecole de Loisirs, février 2014- 12,70 € à partir de 2 ans.

lundi 28 avril 2014

Une petite place pour les tout-petits...

Manger, jouer et dormir, voilà de quoi faire une chronique pour tout-petits avec les deux premiers thèmes et puis dormir, je vais le garder pour moi, ce soir. Il y a des soirs comme ça, où l'oreiller fait plus de l’œil que le clavier. Et puis entre nous, j'ai un très bon recueil de nouvelles qui m'attend : Casseurs de solitude d'Hélène Vignal, fort et prenant ! Mais en attendant je suis dans ma maison, une Maison Rouge, avec un chat, un vélo dans la cour comme celui qu'il y a sur la couverture en forme de maison de ce tout petit livre pour les petits, La maison, illustré par Alain Boyer dont l'objectif est de montrer et de nommer pièces et objets du quotidien domestique des enfants. Une couverture, des jouets, une armoire, une brosse à cheveux, du shampoing, un pot, un fauteuil, une scie, un banc, le potager... Un petit outil sympa pour les petits, mais aussi pour les plus grands (4-6 ans) qui pourront s'amuser à déchiffrer les mots et à les recopier. 

Mon imagier des jouets illustré par Nathalie Choux.  Etoile ou cœur ? Cœur ou étoile ? C'est le premier motif à choisir sur l'ours en peluche de la couverture d'un gros livre au format carré, à la couverture blanche cartonnée. Claps, glissières, roues très solides animent en animent ses pages illustrées par des jouets courants qu'auront plaisir à reconnaître les jeunes enfants : tambour, toupie, dînette, puzzle, cubes, pâtes à modeler, poupée, circuit de train... Un livre de belle qualité à découvrir à partir de 9 mois.
Des petits albums carrés dans la collection Petit Nathan, une couverture rigide cartonnée, des coins à mordiller pour On mange et une roue à tourner pour On joue. Et c'est d'ailleurs cette roue, que l'on retrouve sur chaque page perforée qui mène le jeu. Une fois roue de vélo pour un petit singe, une autre roue de voiture de course, on la retrouve aussi dans une fusée ou sur un terrain de foot. Côté lapin, quand on a faim, on grignote, on mâchonne, on cherche quelque chose à se mettre sous la dent : pas les chaussures, pas une pomme de pin, et si Petit Lapin essayait le sable ? " Mais non, lui dit son papa, ce n'est pas bon!". Heureusement, maman va lui trouver quelque chose de bon, de gourmand à se mettre sous la dent ! Deux petits albums joyeux et colorés à mettre dans les petites mains potelées dès 6 mois.

Sam et Julia font les courses - Sam et Julia s'amusent de Karina Schaapman.  Au rendez-vous des petites souris, il y a Julia, de robe en laine rouge vêtue et il y a Sam bien sûr, un pull bleu tricoté main, une salopette même parfois. Ce sont de peluches mises en scène puis photographiés dans des univers inédits, reproduction miniature d'espaces connus : boulangerie, mercerie, marché, librairie quand ils vont faire les courses. Jeux de billes, pneu balançoire, chambres, salle de bain ou jardin enneigé pour l'album jeux. Dans chaque double page une nouvelle mise en scène est proposée, fourmillant de petits objets et de détails que l'enfant pourra s'amuser à observer et à nommer et un dialogue s'installe entre les deux petites souris. Le texte est simple et accessible mais assez long pour commencer à aborder une vraie histoire. La première peut-être ? Pourquoi pas ! Les illustrations originales et très particulières sont très attractives pour les jeunes enfants. C'est testé !  

*** Les références ***
* La maison illustré par Alain Boyer Edition Larousse, collection Petit Nathan mars 2014- 3,90 € à partir de 18 mois.
* Mon imagier des jouets illustré par Nathalie Choux Edition Nathan, collection Kididoc février 2014- 7,95 € à partir de 6 mois.
* On mange ! illustré par Emiri Hayashi Edition Nathan, collection Petit Nathan janvier 2014- 9,95 € à partir de 6 mois.
* On joue ! illustré par Emiri Hayashi Edition Nathan collection Petit Nathan janvier 2014- 9,95 € à partir de 6 mois.
* Sam et Julia font les courses de Karina Schaapman Edition Gallimard Jeunesse Giboulées janvier 2014- 5,90 € à partir de 12 mois.
* Sam et Julia s'amusent de Karina Schaapman Edition Gallimard Jeunesse Giboulées janvier 2014- 5,90 € à partir de 12 mois.

dimanche 27 avril 2014

Prix Sorcières, que des pépites ?

J'ai eu la chance de recevoir tous les titres qui ont remporté le Prix Sorcières décerné le 12 avril dernier, comme un cadeau d'anniversaire, c'était la bonne date, mais il m'a fallu un peu plus de temps et de souffle pour les lire, un tout petit peu plus que ceux nécessaires pour éteindre les bougies. Microbes, obligations et rendez-vous divers ayant rattrapé mon quotidien. Je vous annonçais les gagnants Ici, en voici ma lecture, dans l'ordre de leur nomination, Tout-petits, albums, premières lectures, romans juniors, romans ados, documentaires, des lectures aussi variées qu'inégales, certaines m'ont ravie, d'autres étonnées, d'autres encore moins séduites, c'est le risque d'une sélection imposée, mais quel régal aussi. Voici donc mon avis sur les livres primés Sorcières.

Le jour, la nuit, tout autour de Julie Safirstein Tout-petits. C'est une belle promenade sans histoire ou avec des histoires à l'infini que ce livre là. Je dis livre, couverture presque souple, sur un fond bleu qui invite au voyage. Comme si la forme blanche sur la couverture était un oiseau aux ailes déployées. Pas d'histoire, mais des contraires représentés, des couleurs primaires la plupart du temps, et une élégance graphique, une simplicité chic qui fait de ces pages reliées grande qualité, comme l'est l'édition d'ailleurs, celle d'un bel objet à manipuler. Des pop-up, des claps, des plis, accordéons et systèmes divers, mettent de la vie, du concret, de la 3 D dans chacune des pages de ce bel ouvrage grand format. Gauche/ droite, haut/bas, jour/nuit, monter/descendre, dedas/dehors... Pour chaque duo Julie Safirstein offre une expression graphique d'exception, à manipuler cependant avec précaution, pas sûr qu'il soit destiné aux tout-petits, ainsi. 
La petite fille en rouge d’Aaron Frisch et Roberto Innocenti Albums C'est l'histoire du Petit Chaperon rouge. Une version moderne du conte. Il y a cette petite fille au manteau et bonnet rouges, Sophia, "une petite fille sage", il y a la ville comme bois. Sombre, foisonnante, inquiétante, sale, trop peuplée dans les grandes rues, pas assez dans les ruelles. Elle doit la traverser pour rendre visite à sa mamie. Cette dernière "n'est pas très en forme et apprécierait un peu de compagnie".  Elle part, non sans les conseils de sa maman "Ne t'écarte jamais de ton chemin". Et comme elle est sérieuse, elle ne le fera pas. Son regard se perd dans la jungle citadine. Musique, magie, mystère de la mégalopole. Trafic dense et l'enfant se perd. D'abord dans ses pensées puis réellement dans cette forêt de briques et de béton. La voilà piégée par des chacals. Casque de moto, imper de cuir noir, lunettes de soleil noires aussi, un éclair, la pluie, l'orage. Un homme au visage fermé et à l'allure froide et intimidante entre en scène. C'est le loup... Il la sauve. Pour un temps car arrive à peu près ce qui devait arriver, sans que l'on ne sache vraiment quoi. La porte est ouverte à notre imagination qui plombée par un univers inquiétant vogue vers le pire. Peut-on changer la fin ? Des illustrations réalistes, sombres, inquiétantes, foisonnantes d'informations, de pub, de couleurs, étouffantes, qui, alors que le texte ne parle jamais de la ville, font monter la tension jusqu'à l'extrême. Cet album n'est pas destiné à des tout-jeunes lecteurs mais à réserver à des élèves en fin de primaire qui pourront capter cette vision moderne d'un Chaperon Rouge pris au piège sans chevillette ni adoucissant. Je n'ai pas accroché mais je suis quand même tombée dans la gueule du loup.  
Il était une fois… Contes en haïku d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier Premières lectures. Il est petit, discret, une couverture sobre, cartonnée, belle reliure, des illustrations fines, aquarelles au trait léger, il pourrait passer inaperçu, parce qu'il est élégamment discret, mais dès qu'on l'ouvre, ce n'est plus possible. Autour des contes très connus, Perrault, Andersen, pour ne citer qu'eux, Agnès Domergue est à la plume, reine de l'haïku et Cécile Hudrisier emporte ses mots avec grand talent dans l'univers d'une histoire très connue. L'association est aussi douce que lumineuse, la fusion du texte, en page de gauche, et de l'illustration qui lui répond, la complète sur l'autre page est évidente et tellement réussie. Il y a à la fois cette finesse commune de l'esprit qui se livre à un exercice difficile, l'haïku, et celle du style de Cécile Hudrisier qui offre une bulle illustrée, fragile et aquatique illustration pour développer son trait avec la finesse de quelques indices. Grâce et finesse, l'une et l'autre ne sont pas déposées dans les pages par l'une et l'autre des auteures sans un brin d'humour, de facétie, des jeux avec les mots ou d'effets de miroir. Pinocchio est 
"De fil et de bois 
une branche qui s'allonge
mensonge ". Dans une grande botte, d'où sortent deux oreilles aussi pointues que poilues, il faudra retrouver Le Chat Botté, 
" Un chat qui s'amuse
ruse
et croque la souris".
Vingt contes revisités avec élégance et poésie qui font un recueil à découvrir dès la maternelle, un index clôt ce très bel album, au cas où on ne trouverait point Princesse au petit pois, Poucette, Les cygnes sauvages ou autres Raiponce, Cendrillon, Hansel et Gretel... *** Coup de cœur ***
Les avis de Bouma , de Za
Le rêveur de Pam Munoz Ryan et  Peter Sis. Neftali Reyes est un jeune garçon fragile qui voit sauter les chiffres de sa feuille quand il fait ses devoirs pour rattraper son retard en classe, qui voit un ami imaginaire derrière la palissade, lui qui est si solitaire, qui ramasse tout ce qu'il trouve par terre, que cela provienne de la nature ou ait été abandonné par des hommes. Même une vieille chaussure. Neftali voit les mots se promener dans sa tête, chaque bruit extérieur, goutte de pluie, vent dans les feuillage fait pour lui déjà un air sur lequel il posera des mots, Neftali est déjà poète. Sans vraiment le savoir, il deviendra, pseudonyme oblige, Pablo Neruda. Nous sommes au Chili dans les premières pages de ce roman qui nous emmène pour un fabuleux voyage. Fabuleux parce qu'il est beau, tant dans le texte, qui joue parfois avec les sons et le graphisme, que par les illustrations servies avec parcimonie et tout de vert vêtues par Peter Sis. Fabuleux parce que l'enfant fabule, s'extrait d'un univers qui n'est pas tendre, rythmé par un père cheminot, un chef d'équipe qui mène sa famille durement, lui qui n'est pas parvenu à faire le métier dont il a toujours rêver voudrait faire de ses fils des docteurs, quand l'un voudrait être chanteur - Rodlfo, son aîné -  et lui est poète, poète au plus profond de son être, son oncle Orlando, le révélera en publiant l'un de ses textes dans le journal pour lequel il travaille. Plus de mère pour Neftali, mais une belle-mère, Mamadre, qui craint son mari autant que les enfants leur père et ne peut intervenir lors des scènes de violence comme celles qui se répètent tous les jours lors des vacances d'été. Le père force les deux plus jeunes enfants, Neftali et sa jeune sœur, à apprendre à nager dans une mer agitée, une eau glacée contre laquelle ils luttent difficilement à contre-courant. A contre-courant c'est ce que Neftali est au fond de lui, quand il se cache pour lire, pleure un cygne mort, prend la voix des opprimés. Ce roman le voit et le fait grandir, on le suit jusqu'à l'université, jusqu'au moment où il deviendra Pablo Neruda, celui qui écrira malgré l'interdit posé par son père, qui a, à la suite d'une publication, brûlé ses cahiers, ses textes, l'intégralité de ses écrits. Semés de-ci de-là au fil de la narration, ses poèmes viennent la mettre entre parenthèse pour offrir un nouveau sens aux mots, ceux qui riment avec liberté. Vraiment, la lecture de ce roman à découvrir à partir de 12 ans m'a ravie. Très grand *** Coup de cœur ***.
Calpurnia de Jacqueline Kell. 1899 au Texas. Calpurnia n'a pas encore 12 ans (11 ans trois quarts pour être précis), elle est la seule fille d'une fratrie qu'elle compose avec six garçons, enfants de riches propriétaires terriens cultivateurs de coton. Les bonnes manières sont de rigueur et l'éducation d'une jeune fille de bonne famille rime avec leçon de piano et usage du mouchoir et du dé à coudre. Pourtant l'enfant, grande observatrice, passe plus de temps à observer les changements de comportement des insectes et des animaux dû à une terrible sécheresse, qu'à coudre. Ses échanges avec Bon-Papa, son grand-père naturaliste qui l'emmènera cahier de notes dans les mains faire des promenades naturalistes en lui faisant lire Darwin, sera la révélation de sa vie et la conforterons dans ses goûts de l'observation tout en lui inculquant une démarche scientifique, à une ou deux gorgées d'alcool de noix près. C'est cette démarche qui se construit pas à pas avec l'enfant en plein apprentissage, ses observations attentives et minutieuses, entre le changement de couleur des sauterelles, la guerres des opossums, les oiseaux mouche, l'élevage des quelques spécimens dont Petey la chenille qui deviendra un splendide papillon de nuit que l'on suit, avec lenteur et étonnement. Jusqu'à l'apothéose, la découverte d'une vesce inconnue du "Comité de taxinomie des plantes de la Smithsonian Instituion".  Une consécration pour Bon-Papa devenu naturaliste après une rencontre avec une chauve-souris en pleine guerre de Sécession, un premier pas vers de brillantes études scientifiques pour la jeune fille, un premier pas vers la liberté aussi. Un roman surprenant, attachant, dont on suit le cours avec étonnement et sans vouloir en perdre un gramme, vraiment !
C’est ta vie ! L’encyclopédie qui parle d’amitié, d’amour et de sexe aux enfants de Thierry Lenain et Benoit Morel. Les relations d'amour et d'amitié, l’hétérosexualité, l'homosexualité, l'envie (ou pas) d'être parent, les contacts, gestes, câlins, les relations sexuelles, les interdits, le corps, celui des filles, celui des garçons, le sexe, l'adolescence, comment l'embryon se forme et devient un bébé... impossible de parler de ce livre documentaire sans en balayer d'abord quasi exhaustivement son sommaire. A destination des enfants à partir de 8 ans, l'album est impressionnant de simplicité alors qu'il aborde des sujets forts, parfois tabous, dont il n'est pas toujours évident de discuter entre enfants et parents. Les enfants y trouveront des informations essentielles sur les questions qu'ils peuvent se poser dès l'école primaire ; les parents y piocheront une manière simple de les aborder. Intimité, amour et autres émotions, l'évolution du corps, la sexualité et le bébé de sa conception à la naissance, traités avec couleurs, voici un livre à découvrir d'urgence et à intégrer dans la bibliothèque familiale, hymne à la vie, à l'égalité, à la différence, à la liberté et au respect, le texte de Thierry Lenain est accompagné d'illustrations à la fois réalistes et fortes signées Benoit Morel, avec lesquelles il représente les sujets traités avec tendresse, couleurs vives et émotions. Porté par une très belle qualité d'édition, un papier épais, une couverture souple et vernis, C'est ta vie est un très beau rendez-vous avec la vie. 
Les avis de La mare aux mots Ici
de La littérature de Judith et Sophie Ici

N'hésitez pas à me donner vos avis ou vos remarques sur cette sélection de livres primés par un regroupement de professionnels de la littérature jeunesse, des bibliothécaires et libraires.

*** Les références ***
*tout-petits : Le jour, la nuit, tout autour de Julie Safirstein Edition Héliumoctobre 2013- 17,90 € à partir de 4 ans.
*albums : La petite fille en rouge d’Aaron Frisch et Roberto Innocenti
traduction de Catherine Gibert - Edition Gallimard Jeunessefévrier 2013 - 13,90 € à partir de 8 ans.
*premières lectures : Il était une fois… Contes en haïku  d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier Edition Thierry Magnierfévrier 2013 - 11 € à partir de 5 ans.
*romans juniors : Le rêveur de Pam Munoz Ryan et  Peter Sis - traduction Pascale HoussinEdition Bayard Jeunessefévrier 2013 - 15,90 € à partir de 12 ans.
*romans ado : Calpurnia de Jacqueline Kelly - traduction Diane Ménard -Edition L'école des loisirsmars 2013 - 19 € à partir de 14 ans.
*documentaires : C’est ta vie ! L’encyclopédie qui parle d’amitié, d’amour et de sexe aux enfants de Thierry Lenain et Benoit Morel Oskar Editionsjuin 2013 - 19, 95 € à partir de 8  ans.

samedi 26 avril 2014

La valse lente des escargots

J'ouvre des portes, j'en referme. Je prends un chemin. Je m'arrête, je tourne. Détourne. Fais demi-tour. Impasse. Je regarde derrière, par hasard, vraiment par hasard, au détour d'une photo, aux contours d'une vidéo puis de deux, de trois, je colorie mon cœur en mandala des sentiments et voilà. Le flot de larmes. Je n'étais pas du tout partie pour écrire une chronique comme ça, ce week-end. Et c'est comme un effet boomerang d'une bouteille à l'amer cassée, brisée, en mille morceaux. J'ai regardé un petit bout de film, non plusieurs, pour être très honnête, et j'ai entendu mes enfants baragouiner, chanter, c'étaient des petits bouts de films de l'été 2011. Avant je ne voulais pas faire de films, avant je n'en ai pas fait. Je n'ai fait que des photos, des centaines de photos, mais je n'ai plus ces petits instants saisis, volés au passé, je ne peux pas leur montrer d'images d'eux avec leur papa, je ne peux pas leur dire ce qu'était sa voix, pourtant quand mes souvenirs l'entendent, c'est son rire en premier, ou encore sa façon de m'appeler. Je ne peux pas leur dire son odeur. Il y a, avec le temps des choses qui s'effacent, d'autres qui resurgissent sans prévenir, et je n'avais pas du tout l'intention d'écrire une chronique sur ce sujet. Je voudrais parfois que les choses aillent plus vite, soient plus paisibles. Je sais que je ne sais pas prendre le temps, ni donner le temps aux choses de s'installer. Je sais que je suis impatiente. Tout le temps. Le seul moment où je sais le prendre c'est quand je suis spectatrice. Mettez-moi un appareil photo dans les mains, mettez moi hors de la scène, en marche, dans les cordes, au bord du ring, sur le berge ou encore les pieds nus dans un sable qui s'est laissé dorer par le soleil, je prendrai le temps. De regarder, d'observer, de photographier. Mais un tout petit temps. Au quotidien, ma journée, mes journées, mes nuits, mes semaines sont surchargées. Penser à tout, tout gérer et assumer. Tout. Seule. Comme si j'étais tout le temps sous pression, comme s'il ne fallait pas rajouter la goutte d'eau. Ce soir, mais quelle idée, j'ai regardé hier. Ce soir j'ai regardé les portes que j'avais ouvertes, puis fermées, j'ai vu le temps passé, les remords et les regrets aussi. Ce soir, la tristesse m'a surprise, comme la colère exprimée par Grenouille qui n'en fait pas d'habitude. Je ne suis pas triste non plus d'habitude. Je n'ai pas le temps. Demain je remettrai un peu de couleurs partout, je prendrai le temps de regarder les escargots danser et ne pas avancer vite. Puis je lèverai la tête, je la relèverai et je penserai à après. A nouveau. Probablement. Et les petites rigoles qui se sont formées en entendant mes enfants si petits, il y a trois ans, rigoler avec ces images en mouvement, disparaîtront pour me laisser à nouveau rigoler. En mouvement. La valse lente des escargots, après, donc.  

Après de Laurent Moreau. Un mot clé, un seul, celui du titre, trace le fil de ce bel album. Après. Ecrit en rouge bâton, entre une histoire à écrire et une affirmation. "Après l'hiver, le printemps redonne des couleurs". "Après la pluie, il y a d'immenses lacs à traverser". Après ces petites choses du quotidien, comme prendre un bain, il y a cette petite conséquence qui n'est pas si désagréable "ma peau est toute fripée". Après la colère, après le silence, après le printemps, la floraison, une seconde, puis une autre mais jamais la même, après, c'est le temps qui passe et ce n'est pas forcément inquiétant. Après c'est le cycle de la vie qui prend le dessus, le souffle qui revient, la tête qui tourne peut-être, parfois. On peut avoir le tournis en regardant derrière, on peut l'avoir aussi en regardant devant. "Après l'horizon, très loin, je me demande bien ce qu'il y a ". Pour ce petit garçon, comme pour les autres enfants, comme pour les plus grands, il y a des questions auxquelles on peut répondre, d'autres non. Mais il y a demain, l'avenir et l'optimisme. "Après tout, on verra bien... Avant après, il y a... Maintenant". Ce texte particulièrement sensible s'intensifie grâce à la complétude qu'il trouve dans sa complémentarité avec les illustrations. A la fois graphiques et foisonnantes, elles invitent le lecteur dans un entre-deux mondes, entre le réel et l'imaginaire dans lesquels l'album, un bel objet éditorial, puise toute sa force. *** Coup de cœur***

*** Les références ***
* Après de Laurent Moreau - Edition Hélium2013 - 13,90 € à partir de 4 ans.

Et grand merci à Kik qui me l'a offert dans le cadre d'un swap 
avec l'équipe d'A l'Ombre du Grand Arbre.

vendredi 25 avril 2014

Bébé, aîné(e) et fratrie...

Le ventre de maman grossit, grossit, l'annonce a été faite à l'aîné(e). Maintenant, comment faire pour l'aider à attendre, patienter, comprendre ce qui se passe pendant tant de temps et ce qui va se passer pour lui aussi ? Tant de temps, c'est beaucoup, surtout quand on est encore petit. Beaucoup de grands dodos, des semaines, des mois, même s'il n'y en a pas tout à fait neuf quand les plus grands apprennent la grande nouvelle. Voilà quelques outils et distractions pour accompagner le grand bouleversement... Et rassurer, aussi, oui rassurer !

Bientôt un bébé de Catherine Metzmeyer et Lucile Ahrweiller. Quelle bonne idée qu'est celle de proposer un grand livre d'activités à destination des futurs grands frères et sœurs de 2 à 5 ans. Reliée dans un bel album à spirale, une centaine de jeux et d'activités  sont proposés aux enfants de maternelle pour leur permettre de comprendre la grossesse et son évolution, la naissance et les premiers mois à la maison. Ils sont classés par rubrique, observation, découverte et logique et nombre. "Que raconter et à quel moment en parler?". C'est avec Lou une petite fille de 3-4 ans que l'enfant suit pas à pas qu'il aura toutes ces informations. Coucou petit poussin ! Voici un poussin qui sort de l’œuf. "Papa a mis dans le ventre de maman plein de petites graines. Et seule l'une d'entre elles va rencontrer celle de maman. Montre le chemin qu'elle fait" dans un labyrinthe où sont représentés un ovule et des dizaines de spermatozoïdes. Une double page montre le ventre de la maman qui grossit et le bébé qui grandit.On voit Lou aider sa maman à faire la cuisine, à mettre le couvert, à ranger, le temps passer sur un calendrier avec les mois et les saisons. Les choses à préparer pour la venue du bébé, la chambre, le choix du prénom... Suit ensuite la naissance, la maternité et l'arrivée à la maison. Jeux d'observation, labyrinthes, jeux de logique autour des accessoires de bébés, des soins et du rythme. Quelques images montrent les émotions de Lou qui apprend petit à petit à partager sans pour autant être moins aimée! Le livre se termine par une partie sur l'enfant aîné quand il était bébé lui-même puis par un imagier qui permet d'amorcer la conversation. 
Trotro et Zaza - C'est super d'être un grand frère de Bénédicte Guettier. Ce nouveau rendez-vous avec l'âne Trotro se joue dans un album grand format dans lequel on retrouve plusieurs histoires construites autour de sa relation avec sa petite sœur Zaza. Le petit déjeuner, les premiers pas de Zaza, Trotro et Zaza se déguisent, jouent à cache-cache, dessinent, imaginent, jouent aux indiens, jardinent... Ce n'est pas toujours facile d'avoir une petite sœur, ce n'est pas toujours vraiment super d'être un grand frère, chamailleries, petites bêtises rythment le quotidien du duo, mais pas seulement, rires, complicité et couleurs sont présents dans toutes les histoires des lesquelles on voit que quoiqu'il arrive, la relation tissée se renforce chaque jour et est présente instinctivement. Même quand Trotro arrache la tétine de Zaza, même si Zaza est trop petit pour jouer à cache-cache, même si elle déchire les dessins de son grand frère ou qu'elle lèche des vers de terre... 
Il y a un petit monstre qui habite chez moi de Frédéric Laurent. Ça pourrait être drôle, mais ça ne l'est pas, pas du tout même pour notre jeune narrateur qui se fait un peu malmener. Depuis quelque temps un petit monstre habite chez lui. Il ne peut que constater avec étonnement que personne ne lui dit rien alors qu'il enchaîne bêtises et impolitesses. Il hurle, pleure la nuit, ne marche pas et se déplace d'ailleurs étrangement, il fait des bêtises, des bêtises, des bêtises, mange les livres, rote, ne se cache pas pour faire caca, et on le laisse faire. Que dis-je, ses parents le laissent faire ! Mais qu'ont-ils en tête ? " Moi quand je fais des bêtises, ça ne se passe pas pareil...". Il lui faut paraît-il, "montrer l'exemple". Ah, oui, le petit monstre, c'est un petit frère : pas drôle tous les jours, à moins que cette petite bête là ne s'apprivoise ? C'est avec humour et tendresse que Frédéric Laurent brosse le portrait d'un petit frère par le prisme d'un grand, tout nouveau tout neuf qui va devoir prendre sa nouvelle place, celle de l'aîné, un chemin qu'il trace de pages en pages en strips comiques. C'est bien vu !   
Un petit frère pour Nina de Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon. La couverture de l'album est bleue petit frère, les joues de Nina sont roses pas contentes. Enfin tout d'abord, c'est contre un méchant, vilain et gros cauchemar qu'elle n'est pas contente. Un cauchemar qui la taquine, l'embête la nuit, lui parle de son futur petit frère, de la place qu'il prendra... Mais Nina n'en a que faire, elle est prête à l'accueillir ce petit frère. Elle lui a réservé des peluches, un petit endroit dans la chambre qu'ils partageront... Pourtant au fur et à mesure que le temps passe et que la naissance approche, le cauchemar grossit et devient envahissant. Etrangement, il pose toutes les questions que la petite fille ne formule pas : "qui s'occupera de toi, pendant ce temps là ?". Et quand le petit frère arrive, rien n'est rose bonbon ni bleu mouton : des cris, du bruit, pas de place dans les bras de maman, et ce gros cauchemar qui revient... Est-ce que cette histoire se terminera bien ? Oui, oui, rassurez-vous, très bien même et pas sans une petite pointe d'humour !
Je suis l'aîné et je ne peux compter sur personne de Chantal Cahour. La maman d'Aurélien, 11 ans, est décédée tragiquement dans un accident de voiture, laissant ce dernier, sa petite sœur Bérénice, 7 ans et leur tout jeune frère Corentin, 3 ans, sous la responsabilité de leur grand-mère ; leur père étant inscrit aux abonnés absents. Elle est sympa, généreuse, drôle, leur grand-mère, mais elle encore très active, rarement organisée et encore moins présente. Du coup, c'est à l'aîné de la fratrie, Aurélien, de tout gérer seul ou presque, du haut de son jeune âge. S'il n'y avait que les histoires de fratrie, ça irait encore, mais Tatiana, la grand-mère fantasque, artiste-couturière, en rajoute des couches et des surcouches : elle s'occupe des problèmes des autres, la main sur le cœur certes mais elle ne voit pas que les enfants ont besoin de sa présence. Et elle va même jusqu'à les mettre en danger en faisant venir n'importe qui chez elle. Heureusement, Aurélien est courageux et débrouillard, bienveillant envers les petits dont il s'occupe du mieux qu'il peut même si la situation le décourage parfois. A raison. Il sera secondé par un drôle de personnage : une petite souris qui le conseille si bien qu'on dirait qu'elle le connait comme si elle l'avait fait. La voix de sa maman? Famille, fratrie, responsabilité de l'aîné, deuil aussi sont liés dans ce roman et tissés avec une touche de sorcellerie, un zeste d'aventure et surtout beaucoup de bienveillance. La narration dans laquelle les liens de la fratrie sont essentiels, surtout quand un drame les renforce est portée à la première personne par la voix d'Aurélien. Touchant et captivant, le roman est à découvrir à partir de 10 ans.

Quelle sacrée chance ! de Sandrine Beau et Marion Arbona. Voici un album merveilleux, à offrir à la naissance, au bébé, à ses parents, ou aux aînés. C'est comme un petit bijou, une offrande à la famille, un hymne aussi. Sandrine Beau raconte avec des mots simples et délicatement choisis ce qu'est la famille, ce que sont les générations. " Si mamie n'avait pas aimé Papi... Si Papi n'avait pas aimé Mamie... Maman ne serait pas née". Elle raconte, en parlant des parents, ce qu'est tomber amoureux, un peu comme quand les yeux de maman font Cling ! et le cœur de Papa Dzoing ! Elle raconte le hasard, les conditions, la chance, qui font la rencontre, l'arrivée de ce petit œuf dans le ventre de maman, la fécondation qui donnera naissance à l'enfant, narrateur, celui qui doit coller sa photo là. Là, à la fin d'un album majestueux. Le texte est léger, fluide, chantant, il dit la vie. Les illustrations de Marion Arbona sont magnifiques et tracent une voie royale à une voix qui dit si bien comment on fait les bébés, mais aussi pourquoi. Quelle sacrée chance est un très beau cadeau de naissance et un gros *** coup de cœur ***.   

*** Les références ***
* Bientôt un bébé de Catherine Metmeyer et Lucile Ahrweiller - Edition Casterman collection Mon livre pour grandirjanvier 2014 - 16,75 € à partir de 2 ans.
* Trotro et Zaza - C'est super d'être un grand frère de Bénédicte Guettier Edition Gallimard Jeunesse Giboulées, octobre 2013 - 15,25 € à partir de 2 ans.
* Il y a un p'tit monstre qui habite chez moi de Frédéric Laurent Edition Balivernes, avril 2014 - 9 € à partir de 3 ans.
* Un petit frère pour Nina de Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon Edition Kaléidoscope, septembre 2004 - 12,20 € à partir de 3 ans.
* Je suis l'aîné et je ne peux compter sur personne de Chantal Cahour Edition Oskar, janvier 2014 - 12,95 € à partir de 10 ans.
* Quelle sacrée chance ! de Sandrine Beau et Marion Arbona Edition Les 400 coups, collection Carré blanc, 4e trimestre 2013 - 9 €