vendredi 29 novembre 2013

Ce week-end, je m'envole...


Ma mamie fait du Dog-Sitting, mon oncle et ma tante du (grand) baby-sitting pour me permettre de passer 36 heures chrono au Salon du Livre et de la presse jeunesse de Montreuil !
Un cri : Youhou !
Un mot : merci !
Bon week-end à vous, je vous reparle de périple très vite !
En attendant vous pouvez relire mon Salon du Livre de Paris 2013 Ici
Et celui de Bretagne à Vannes, !

mercredi 27 novembre 2013

Room on the broom & Gruffalo !

Après deux déboires consécutifs concernant des films ou ou dessins animés dits pour les enfants (ça et )  Vite, urgence, il est temps de se rabibocher avec le grand écran et le lecteur DVD ! 
Au programme avec une sortie aujourd'hui, une nomination aux Oscars et le Bafta Award 2013 du meilleur court métrage d'animation pour enfants Room on the broom, La sorcière dans les airs de Max Lang et Jan Lachauer. Un court de 26 minutes adapté de l'album du même nom de Julia Donaldson et Axel Scheffler paru en 2001 et réédité avec une nouvelle traduction signée Jean-François Ménard, en octobre dernier chez Gallimard Jeunesse. 
Une sorcière au nez tordu, chapeau pointu et grosse verrue vole vole dans les airs, sur son balai, chaudron et baguette en main. Un chat tigré, haut perché dessus, lui aussi. Et flap, un coup de vent et le chapeau s'envole, retour au sol pour récupérer le bien perdu. Et c'est un chien qui le lui rapporte gentiment. " Je suis un très beau chien et le plus vif qui soit, y a-t-il sur ce balai une place pour moi ?". La sorcière plutôt bonne et souriante fait place au passager supplémentaire et zou, retourne dans les airs. Mais c'est le nœud de sa natte qui s'envole dans la tempête. " A terre!". Un oiseau, et rebelote, un passager de plus. Et ainsi de suite jusqu'à ce que le balai devienne chargé chargé et qu'un dragon le charge, d'ailleurs, histoire d'en rajouter une couche : danger !  L'album est vraiment très chouette, on se réjouit de retrouver la patte d'Axel Scheffler et le texte est rythmé et très chantant, très bien conçu pour une lecture joyeuse à voix haute. 
Retrouvez la bande-annonce du court-métrage Ici 

Parler d'un album de Julia Donaldson et Axel Scheffler, c'est forcément repenser au Gruffalo. Et cela tombe bien, presque pour Noël, Gallimard Jeunesse édite un nouveau coffret Petit Gruffalo avec, dans une pochette à poils, le DVD du dessin animé et le livre dans la collection L'Heure des Histoires (un format que je trouve idéal pour les jeunes lecteurs  autonomes de CP et CE1)  mais aussi pour lire à voix haute aux enfants de 5-6 ans et leur permettre de faire une transition en douceur de l'album vers le livre de poche. 
L'histoire de Gruffalo et du Petit Gruffalo sont connues, je vous en parlais là  En film et en livre, c'est d'une grande qualité et le coffret (à poils, je le redis) est un chouette *** coup de coeur *** et une bonne **  idée cadeau de Noël **

La bande-annonce pour vous donner envie de goûter à ce plat là est  


** Les références **

* La sorcière dans les airs de Julia Donaldson et Axel Scheffler, Editions Gallimard jeunesse, 2001 - réédition octobre 2013 - 13€
* Coffret du livre et du dessin animé Le Petit Gruffalo, de Julia Donaldson et Axel Scheffler - Editions Gallimard Jeunesse - octobre 2013 - 14,90 €

lundi 25 novembre 2013

Tout en douceur...

Je n'y connais rien en manga. Ni en panda. Mais quand les Editions Nobi Nobi m'ont proposé de découvrir Pan'Pan Panda, je me suis dit pourquoi pas. Non pas que je voulais en savoir plus sur les pandas. Non, ce n'est pas ça. Mais plutôt que ça piquait ma curiosité de poser mon regard sur un manga à destination du jeune public. Et en ce moment chahutée par deux romans que je viens de dévorer coup sur coup, Terrienne de Jean-Claude Mourlevat chez Gallimard et Lâcher sa main de Séverine Vidal chez Grasset Jeunesse, j'avais envie de calme et d'un peu de répit dans mes lectures pour les plus petits, celles que je fais forcément en parallèle. 

Douceur, tendresse, simplicité et gentillesse. Voilà quelques adjectifs qui collent parfaitement à Pan'Pan Panda. D'ailleurs ce premier tome de la série réalisée par Sato Horokura s'appelle Une vie en douceur et annonce parfaitement la couleur (pastel). Gardien à la résidence Kanda, une résidence pour étudiants et personnes seules, Panettone, un panda que tout le monde appelle Pan'Pan est aussi énorme que gentil. Et gentil, il l'est avec tout le monde et tout autant ou encore plus avec la toute jeune Praline, une petite fille aux grands yeux toujours ouverts et à la mine béate d'admiration pour son grand protecteur et protégé, une petite fille qui adore cuisiner... Petites histoires de la vie quotidienne, rencontres avec d'autres petites filles qui deviendront amies avec Praline et Pan'Pan, les personnages de la série arrivent les uns après les autres, le décor et l'univers se mettent en place et les relations se tissent peu à peu jusqu'à ce que la petite bande de résidents fête Noël ensemble. A la fin du livre, un peu de vocabulaire, le plan de l'appartement de Pan'Pan (ça j'ai adoré!), la galerie des personnages, des croquis et des petits jeux. 
Je n'y connais toujours rien en panda, encore moins en manga, mais j'ai aimé le format poche, les dessins ronds, la lecture facile et simple, l'ambiance, les histoires très courtes qui se succèdent pour en faire une grande, et le côté naïf de l'ensemble. La suite est attendue pour avril 2014, en attendant, vous pouvez déjà penser à offrir ce premier tome à de jeunes lecteurs (7-9 ans), un panda à croquer, premier Manga des Nobi Nobi !

*** coup de cœur ***


Pan'Pan Panda, une vie en douceur -  de Sato Horokura 
Editions Nobi Nobi -  tome 1  - novembre 2013 - 9,45 €

dimanche 24 novembre 2013

A table !

Vendredi soir, à table, chacun raconte sa journée. Journée d'école, petits apprentissages, grandes anecdotes, à moins que ce ne soit l'inverse, menu de la cantine, avec une glace mi-vanille mi-chocolat, dans le même ramequin, Maman ! La conversation se déroule, entre coups de fourchettes, bouches pleines et postillons. Et puis Grenouille se tourne vers moi, tout à coup, pour, je le pensais, me demander ce que j'avais fait cette journée. Non, elle a désarçonné mon coup de fourchette.
" Alors Maman, ça y est tu connais tes tables ?"
" Heu...", je lui réponds, l'air surpris, après un petit blanc (un silence, hein, pas un verre)
" - Oui, je les ai apprises quand j'étais petite...,
- Bon ! Alors... Il y a qui sur la table rouge ? "
je manque de m'étrangler avec un demi lardon dans le gosier ! C'est donc ça... 
Dans sa classe de moyenne section, les élèves sont répartis par petits groupes, sur des tables avec des gommettes de couleur...
Ce petit quiproquo sur les tables me donne envie de vous parler du boulier de Dino de Madeleine Deny, illustré par Olivia Cosneau, édité par Tourbillon. Dans une petite boîte carrée, un coffret, un boulier et un petit livre, couverture souple, qui propose une histoire et des activités pour apprendre à compter. La maman de Dino lui offre un boulier avec des petites perles multicolores. C'est pour apprendre à compter et sa maman l'aide, pas à pas : à compter jusqu'à , puis jusqu'à dix, à ajouter, un ou plus, puis à retirer, un ou plus. Toujours au rythme du petit Dino, les exercices se corsent légèrement pour apprendre à compter jusqu'à 20, 30, pour compter à l'envers,aller jusqu'à 50 et même compter par dizaine ! Le livret est bien conçu, les exercices sous forme de petits jeux sont faciles à comprendre et leur difficulté va croissant. Le boulier est de petit format, peut-être pas tout à fait adapté aux tout-petits car les petites boules demandent agilité des petits doigts, mais à proposer pour des enfants soigneux dès 4 ans. Le boulier se prend dans les mains, se met à plat ou en chevalet grâce au coffret. Une bonne idée, pour soustraire et additionner (mais peut-être pas pour réviser l'aménagement de la classe de Grenouille et ses tables colorées). La boucle est bouclée !
Le Boulier de Dino de Madeleine Deny, illustré par Olivia Cosneau, Editions Tourbillon - avril 2013 - 15,95 €

vendredi 22 novembre 2013

Flash-back et sélection tout-petits

Ce soir, j'ai regardé cette vidéo, par hasard (Ici). J'en ai été bouleversée. 
Quand j'ai (re)vu la sucette type "Soothie" qui sont mises aux prémas et aux nourrissons hospitalisés, j'ai pleuré encore plus. 
Petit Pois n'était pas préma, mais il était petit poids et caetera. Sa sucette était violette et je l'ai gardée. Son petit mouton aussi. L'an dernier il a donné sa tétine au Père Noël, ce n'était pas la même, mais c'était comme un signe que ces moments d'inquiétude sur le poids, sur la croissance, sur le développement, comme un signe que ces premières séparations étaient derrière lui, derrière nous. Je ne sais pas s'il se souvient. Mais pour moi, c'est toujours beaucoup d'émotion de repenser à cette première année très très chahutée, à ces moments autour de la naissance où nous étions séparés. Cela n'a pas duré longtemps mais c'était déjà trop long. Et j'ai fait comme cette maman au tout début de la séquence, j'ai souri, je n'ai pas pleuré. Je pleure maintenant. Elle s'est retenue, retenue, et puis elle a craqué. Comment ne pas craquer ? C'est toujours beaucoup d'émotion que de repenser à cette première année très très chahutée, à tous ces examens à passer, à ces suivis très réguliers, aux soins, respirer, manger, manger, respirer, à ces courbes qui ne décollent pas... Un peu plus qu'une année très chahutée. Un peu plus...
Pour retrouver le sourire, un peu de douceur, de chaleur, de couleur, voici une petite sélection pour les tout-petits et pour leurs parents bien sûr, pour la maman que j'étais il y a si peu de temps et tellement longtemps à la fois. Pour les parents perdus que nous étions. C'est doux, c'est léger, c'est coloré, c'est cartonné ou à toucher, c'est... 

Mon tout p'tit livre, toute une collection chez Usborne




Une jolie collection de petits livres carrés tout cartonnés et couverture molletonnée. Au programme des photos couleurs de bébés, légendées et mises en page avec des motifs gais et colorés. Bébés animaux sauvages ou animaux domestiques, Petits d'homme aussi, "bébé rit", "bébé gigote" ou "suce son pouce". Les photos détourées sur fond blanc sont tendres, très réussies et attirent vite le regard et l'attention des tout-petits. 
Pour compléter la collection des petits albums carrés, Usborne propose aussi une collection "Mon tout premier livre en noir et blanc" avec des dessins cette fois. Bébé joue, rit, a faim, gigote... Gai et coloré, ce petit carré là est un petit *** coup de cœur ***.  


Les joujoux de Ploum de Lise Martin et Micheline Bertrand, Editions Nathan. 

Le doux Ploum revient avec des joujoux presque par milliers. Je vous ai déjà parlé de la réédition des livres de ce personnage très attachant avec Bonne nuit Ploum !  (ici) Vrai retour à l'enfance, Ploum présente des jouets qui ne passent presque pas de mode : les cubes, une peluche panda, un lapin à roulette, et pour regarder loin loin dans le rétro, un gros téléphone rouge avec cadran et fil. "Mais c'est quoi ça, Maman ?" 






Léa et son dauphin - Manon et son lapin 
d'Annelien Wehrmeijer et Deborah Van de Leijgraaf, Editions Casterman


Avec Les P'tits compagnons, Casterman sort une toute nouvelle édition qui fait penser à ses grands classiques Bébêtes, des livres carrés cartonnés avec une petite bête en marionnette. Toujours cartonnés et adaptés aux petites mains, les albums de la série se présentent dans un petit format rectangulaire. Une histoire simple dans laquelle se retrouve une petite fille ou un petit garçon avec  un animal  : un dauphin, un lapin, un chien, un chat que l'enfant lecteur voit bouger de pages en pages grâce à un système de marionnette à doigt. Les illustrations au style vintage sont ravissantes et souriantes. Dans l'un Léa joue avec son ami Marin le dauphin au centre aquatique, nage en maillot à pois et le fait sauter dans un cerceau puis le récompense. Dans l'autre, Manon va faire du jardinage avec Pompon son lapin : regarder les fleurs et les arroser, rencontrer une taupe, tondre la pelouse, et terminer la journée par un déjeuner sur l'herbe. Je vous parlerai des deux autres titres dans des sélections spécifiques "chiens" et "chats" !

Où est bébé tigre, illustré par Marion Billet, Editions Gallimard Jeunesse


Je les connaissais petits, carrés et on les aime beaucoup, à la Maison Rouge, les albums de la collection Livre Sonore chez Gallimard Jeunesse, illustrés par Marion Billet. Petit Pois et Grenouille ont grandi avec, et le rapport qu'entretenait Petit Pois, bébé malentendant avec les siens, était vraiment particulier. Je les connaissais petit, vous disais-je, je découvre le grand format avec Où est bébé tigre ?  avec 7 sons à écouter et 6 volets à soulever. La famille tigre part se promener, mais au moment du départ, plus de tigreau ! Où est-il ? Sous le lit ? Soulevons le clap, non c'est un canari, il fait cui-cui. Sous les feuilles ?  Non, sous le clap c'est un singe... Ecoutons-le. Et ainsi de suite avec un hibou, un éléphant, une grenouille et enfin... le tigre ! Un album interactif très sympa. Le bébé entre très facilement dans l'univers graphique de Marion Billet, doux, rond, joyeux et coloré.  

Où es-tu Papa ? de Lulu Phan - Editions L'école des loisirs
Souriceau a perdu son papa. Il est très très inquiet, c'est vrai ça, quand on est souris, on se fait facilement croquer. Est-il dans la bouche de l'éléphant ? Peut-être. Souriceau lui demande "Tu as mangé mon Papa?". Non, non. Pas de Papa. "Mais des bonbons, en veux-tu, en voilà!". "Alors, c'est toi le lion qui a mangé mon papa ?". Le lion s'offusque presque, mais souriceau n'a pas peur et il est bien déterminé à retrouver son papa, non mais. Non, dans la gueule du lion, des singes et des singes mais pas la queue d'une souris... Tant pis. Souriceau file au loup, je ne vous raconte pas ce qu'il y a dans sa gueule à lui, c'est un bazar incommensurable mais il n'y a pas l'ombre d'une souris, et du côté du serpent ? Oh, non ! Ce serait le chat, le coupable ? Il le secoue, le secoue, lui mène la vie dure et... Non ! Toujours pas de Papa. Mais ce n'est pas possible, où peut-il bien être ? Avec cet album, je découvre l'univers graphique très particulier de Lulu Phan et je suis... Fan ! C'est dynamique, le coup de crayon est surprenant, les personnages aux traits un peu brouillons sont très expressifs et font fonctionner une histoire drôle et rentre-dedans ! A-t-on déjà vu un souriceau s'adresser à ses prédateurs ainsi sans se faire croquer ? Non non, mais c'est une belle leçon de courage et de détermination, bravo petit souriceau bleu ciel. *** Coup de cœur ***

Un énorme câlin pour Martin ! de David Melling, Editions Larousse
 Avec l'ours Martin, c'est un nouveau rendez-vous avec un livre marionnette que l'on prend. Un grand album et une grosse tête, Martin se réveille, s'étire et part en quête d'un petit câlin. Qui voudra bien lui faire un tout petit câlin ? Le lapin ? Non, ses grandes oreilles le chatouillent et il éternue. Les moutons ? Pas sûr qu'ils y arrivent tout seuls. Martin est triste. Il a besoin d'être consolé... Et si tous les animaux de la forêt venait le réconforter ? Un énorme câlin pour Martin est un livre qui fonctionne bien avec les tout-petits et les un tout petit peu plus grand. La grosse marionnette est attractive et permet d'obtenir des câlins et des bisous... A gogo ! 


*** Les références ***
* Mon tout premier livre en noir et blanc - Les bébés de Stella Baggott
Mon tout p'tit livre :  Les bébés animaux ; Les bébés animaux de la ferme ; Les petits bébés
Editions Usborne -  6 € - (à partir de 6 mois )

* Les joujoux de Ploum de Lise Martin et Micheline Bertrand, Editions Nathan - 1983 / réédition juillet 2013 - 6,90 €  (à partir de 12 mois)

* Léa et son dauphin - Manon et son lapin, d'Annelien Wehrmeijer et Deborah Van de Leijgraaf, Editions Casterman - collection Les P'tits compagnons - août 2013 - 6,95 € ( à partir de 12 mois)

* Où est bébé tigre, illustré par Marion Billet, Editions Gallimard Jeunesse - collection Les p'tits imagiers sonores - octobre 2013 - 14, 90 € ( dès 9 mois)

* Où es-tu Papa ? de Lulu Phan - Editions L'école des loisirs - Loulou et Compagnie - octobre 2013 - 11€ (1 - 3 ans)

* Un énorme câlin pour Martin ! de David Melling, Editions Larousse, octobre 2013 - 14,90 € - à partir de 

jeudi 21 novembre 2013

En allant à l'école nous avons rencontré...

... Une affichette.

Et Grenouille bien réveillée, bien plus que moi, en tout cas, s'est exclamé :

"Regarde Maman, sur la porte c'est marqué 'interdit d'apporter des poux' "

Alors on fait quoi des poux pendant l'école ? Et bien chacun garde les siens chez soi, ça c'est pas une mauvaise idée, nous on a donné cet été, et on n'en veut plus !


Un clin d’œil à notre invasion stoppée (presque) nette Ici

mercredi 20 novembre 2013

La double vie de Cassiel Roadnight

 "Je n'ai pas choisi d'être lui. Je n'ai pas désigné Cassiel Roadnight, je ne l'ai pas fait sortir d'une file de personnes qui me ressemblaient comme deux gouttes d'eau. J'ai simplement laissé faire. Je voulais simplement que ce soit vrai. C'est le seul tort que j'ai eu, au début". 
Londres. Un ado paumé, dans un "endroit défraîchi tenu par des gens défraîchis". Un foyer, un centre d'hébergement temporaire dans lequel il s'est fait enfermer il y a deux ou trois jours. Il n'a pas d'identité, il la cache. "Eux", ils cherchent qui il est. Ginny et Gordon. Et ils trouvent. Enfin, ils le pensent. Alors quand ils lui présentent une photo, quand ils posent un nom sur celui qui dit être personne, il les suit. Il dit oui. Pourquoi pas ? Parce que l'ado sur la photo lui ressemble à s'y méprendre. Même lui, il regarde à deux fois en découvrant l'image. Mais il y a des détails qui ne trompent pas. Il n'est pas Cassiel Roadnight. Aux yeux de tous, il le sera, dorénavant. Pour Ginny et Gordon, bien sûr. Mais surtout pour la famille de Cassiel qui est à sa recherche depuis deux ans : Helen, sa mère, Edie, sa sœur, son frère, Franck. En deux ans, un ado change beaucoup. Alors ils n'y verront que du feu. A moins qu'ils ne le trouvent vraiment changé ? Lui, le vrai lui, il n'a pas de véritable identité. Il a un grand-père, une histoire pas claire, que l'on compose en glanant quelques bribes au cours de la narration. Il a un surnom, Chap. Son prénom, le vrai, viendra tard dans le roman, très tard. En se mettant dans la peau de Cassiel, Chap joue à un jeu dangereux. Le risque que le vrai Cassiel revienne, le risque que la famille découvre la supercherie... à moins que sa présence n'en arrange certains. Discrètement, il apprend à être Cassiel. Chap recompose, apprend, apprivoise des bribes de souvenirs, des photos, des personnes. Il doit s'approprier une vie qui n'est pas la sienne, tout en découvrant, au fur et à mesure de son investigation que la disparition de Cassiel n'est pas un hasard. Et l'arrivée de Floyd, un personnage très particulier qui en sait beaucoup, beaucoup trop peut-être  sur Cassiel, n'y est pas pour rien. Contre l'avis de Franck, Chap a envie de lui faire confiance. Tension du récit, intrigue, complexité du récit qui mêle plusieurs histoires, complexité aussi des personnages, marginalité, famille, quête d'identité, douleur et secrets de famille, Jenny Valentine livre à nouveau un excellent roman, tout en suspense, tout en polar, tout en récit noir, très noir, comme elle sait si bien le faire. La traduction est excellente et le roman vient de recevoir la Pépite 2013 du Roman ado Européen, je n'ai pas lu d'autres romans sélectionnés - Le cœur des louves de Stéphane Servant est en attente dans Ma Pile à Lire - mais celui-ci vaut vraiment vraiment le détour et c'est un grand *** coup de cœur ***

La double vie de Cassiel Roadnight de Jenny Valentine, traduit de l'anglais par Diane Ménard, Editions L'Ecole des Loisirs, septembre 2013 - 16,50 € - à partir de 14 ans.

Lisez aussi les avis de Pépita et de Céline,

lundi 18 novembre 2013

Nom d'un chien, mais une Pépite !

Voilà ! C'est officiel, il est 21h00, il est tard pour commencer à se mettre à écrire l'article du jour maintenant (le vrai est repoussé d'ailleurs pour l'occasion). C'est officiel, je suis de sale humeur. Et fatiguée. Fin d'une journée "Enfant Malade" (pourtant j'avais pris soin de prendre rendez-vous chez le pédiatre samedi pour faire les vaccinations grippe mais c'était sans compter sur la gastro. Une petite certes. Une pas méchante, c'est vrai. Une pas trop compliqué, faut le lui reconnaître. Mais une gastro quand même). Alors ça y est, c'est officiel, je viens de dépasser clairement mon droit congés enfants malades de 1,5 jours, et d'atteindre le chiffre quatre pour les machines à laver ce jour. Et ça c'est que pour une année civile, et l'endroit où je travaille est bien loin d'être avare de jours de ce côté là (il en donne 12 quand même, c'est juste énorme!). Oui, mais c'était sans compter sur le grand cru 2013 (avec des tartines de scarlatine dedans, de l'otite à gogo et une belle extraction de verre en mode chirurgical) et ça, c'est aussi sans compter les jours de RTT et les congés posés pour des tas de rendez-vous, de points, de bilans, de retours, de reprises, de réglages, de tests, d'examens. Alors, c'est officiel, je suis de mauvais poil. Du coup je n'avais pas très envie d'écrire. Alors une fois les petiots couchés, l'histoire lue (une seule, c'est vrai, exceptionnellement, mais une bonne, une Emile !), j'ai ordonné un peu, entassé un peu, classé un peu, mis du linge dans le panier, vidé la machine dans le sèche-linge, le panier dans la machine, mis à tourner pour recommencer dans une heure ou deux. J'ai nourri la bête (belle, grosse et napolitaine), j'ai préparé les affaires pour que demain matin, je sois au taquet pour préparer le duo, timer dans la main, pour les laisser en garde périscolaire afin de partir au travail. J'ai navigué sur les réseaux sociaux, et j'ai tenté de trouver un peu de motivation pour faire ma chronique du jour, ce soir. Et puis j'ai vu que le 1 100e commentaire était arrivé sur le blog aujourd'hui. ça c'est vous, c'est quand vous me faites coucou, que vous me donnez votre avis, que vous partagez un instant, un moment, une lecture, une anecdote, des émotions, un merci, même parfois. Ça c'est toujours pour moi une belle motivation, quand vous me renvoyez quelques chose après être venu lire ce que j'avais déposé sur le blog Maman Baobab. Alors j'ai regardé dans ma pile à chroniquer. J'avais envie d'un livre qui est de sale humeur, d'un livre drôle quand même, mais pas de bon poil. J'avais envie de matière pas grise, de bouchons, de boutons, de corde, de bouts de tissus et de fils de fer. J'avais envie de dire, ce soir je suis sans voix. J'ai des trucs qui me viennent, comme des expressions, des phrases toutes faites et des noms d'oiseaux. Alors je n'ai pas cherché longtemps Chouette de vie ! de Christian Voltz était une évidence, ce soir. Je l'ai pris, je l'ai feuilleté, lu, relu, j'ai souri, j'ai ri. Le voilà le livre de sale humeur dont j'avais envie de vous parler. Un personnage file. "Brrr quel temps de chien !". On ne sait pas où. Il est seul. Seul jusqu'à ce qu'il croise des gens peu courtois, tendance pirates de rue, seul jusqu'à ce qu'il soit ratatiné serré comme une sardine, avec d'autres hommes-sardines dans les transports en commun. On ne savait pas où il allait, mais on s'en doutait. Travail. Usine. "Bêtes de somme payées en monnaie de singes". Des boulons, des boulons, des boulons et la pression. Et le regard malveillant du chef de la tranchée. De quoi se rebeller. Fait. Voilà notre homme viré. "Jeté comme un chien". Tiens, un chien justement. Un sac à puces. Une première rencontre enfin sympa. Un compagnon, pour l'homme seul. Pourquoi pas ? Et puis une deuxième rencontre, une plutôt pas mal, une qui a du chien, "Yeux de biche" et "taille de guêpe". Comme s'il était possible qu'elle soit chouette la vie. Et que je ne sois plus de mauvaise humeur. Christian Voltz utilise images et expressions pour engager le parcours d'un homme normal qui a une vie normale, ou presque et comme toujours c'est bien fait, très bien fait. *** Coup de coeur ***
Oh ! Et puis Pépite. Surprise ! ça y est, je suis de bonne humeur. Un excellent livre primé, les Pépites sont tombées, et La double vie de Cassiel Roadnight de Jenny Valentine édité par L'Ecole des Loisirs vient de recevoir celle du Roman Ado Européen. Je viens de le terminer. C'est une pépite. Je le mets en haut de pile et je le chronique cette semaine et pour vous faire patienter je vous renvoie vers ma chronique de La Fourmilière, de la même auteure Ici.  

Et puis avant de boucler, je voulais vous dire, j'ai bien aimé cette chronique sur le blog de critiques littéraires Ce que j'ai pensé de... Ici. Cela me rappelle moi, un peu. En pas pareil. Mais en fin de course parfois, en yeux qui piquent, qui se ferment et en aiguilles de l'horloge qui tournent et tournent.  Ça me rappelle quand je reprends en main mon blog le soir. Quand je lis dans le train, dans le métro, à la pause déjeuner pour être prête à chroniquer, après le coucher des enfants. Tard le soir. Ça me fait penser à Grenouille qui dit souvent "moi quand je serai grande je serai poney et maîtresse d'école et je ferai comme maman, un blog la nuit au lieu de dormir". Ça me fait penser quand je fais une chronique un jour de week-end, une nuit en semaine, quand on est lundi, mercredi, vendredi, jours de publication et que ça ne vient pas, ça ne sort pas. Ça me fait penser quand je prends des jours de congés pour aller sur les Salons et que ce n'est pas toujours facile de garder le cap, de publier, de ne pas passer son tour. Ça me fait penser aux auteurs, illustrateurs, éditeurs qui m'envoient des histoires fabuleuses, des merveilles, des pépites. Des choses moins bien, moins bonnes aussi. Ça me fait penser au travail que cela représente de classer en thématique, de lire, d'écrire, de publier, de renvoyer les liens aux Maisons d'Edition. De ne pas pouvoir répondre à tous les mails, de ne pas pouvoir chroniquer, d'avoir le plaisir de choisir. Mais c'est tellement passionnant, captivant. Emule et mules. Tiens, ça me fait penser qu'hier je chroniquai mon 333e livre pour cette année 2013. Tiens ça me fait penser que je voudrais pouvoir écrire tellement plus. Et lire aussi. Tiens ça me fait penser que Montreuil approche et que j'y serai les samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre. Tiens, ça me fait penser que je serai également présente à ce rassemblement-ci, le Spot des E-fluents Mums & Dads 2013, à Paris le 4 décembre. 

Tiens ça me fait penser que maintenant qu'il est 22h44, je vais aller me coucher parce que demain matin le réveil sonnera à 6h30 et que je ferai moins la maline, en mule de tête, et mal de nuit... Bla bla bla bla. Je dis ma vie. Ma vie normale... Et mes larmes ont roulé, encore, aujourd'hui. Bonne nuit. Je publie ma chronique du lundi, sur le fil, on est lundi. Encore un peu. 


*** Les références de l'album ***
Chouette de vie ! de Christian Voltz, Editions du Rouergue, septembre 2013 - 12,50 €

dimanche 17 novembre 2013

Les formes pour les tout-petits


Un rond . Un carré . Un triangle. Trois petits albums signés Néjib, trois petits albums gais, colorés et surprenants. Trois petits albums, trois couleurs et du blanc à l'intérieur. Une série à géométrie non variable, le titre donne le ton, donne la forme plutôt, celle que l'on retrouvera en pochoir sur chaque page et qui sera habillée, parée de formes supplémentaires, complémentaires, transformée. Un rond devient coucher de soleil, montgolfière, araignée, planète, souris, cochon, machine à laver. Un carré, fenêtre, voiture, grenouille, chapeau, camion, castor, ours polaire. Un triangle devient sapin, oreille de chat, fusée, montagne, crabe, crayon, chapiteau. A chaque double page, une nouvelle surprise. A chaque double page, une nouvelle idée, une image à sonder, un mot à déchiffrer. J'ai eu un gros ***coup de cœur*** pour cette série dont l'univers graphique est aussi plaisant que surprenant.  


Et pour aller un petit peu plus loin sur les formes et les couleurs, sans oublier les tailles, les chiffres, les mots, pour décrire, enrichir son vocabulaire, pour se repérer dans le temps et dans l'espace, voici un petit focus sur Mon livre d'éveil Dokéo de Cécile Jugla, illustré par Marion Piffaretti aux éditions Nathan. Il s'agit d'un livre qui propose un grand nombre d'activités à réaliser avec les enfants (2-5 ans). Au fil des pages et avec plusieurs niveaux de difficultés, se côtoient des jeux d'observation, devinettes, cherche et trouve, méli-mélo, jeux des différences, paires, contraires, déduction, chiffres et alphabet sont autant de prétexte à des apprentissages ludiques. Les jeux sont vraiment bien pensés,  l'univers graphique mixant dessins et photos est gai, coloré et didactique, le contenu de l'album est très riche. Avec des jeunes enfants, on peut y entrer par thématique grâce à un sommaire complet au contenu varié, ou bien le découvrir en tournant les pages et en le lisant avec l'enfant plus âgé qui, quoi qu'il arrive, se retrouve dans une posture de lecteur actif très intéressante. 

*** Les références ***
 > Un triangle * Un carré * Un Rond - de Néjig, Editions Gallimard Jeunesse, Collection Giboulées, septembre 2013 - 7 €

> Mon livre d'éveil Dokéo de Cécile Jugla, illustré par Marion Piffaretti, 
éditions Nathan, août 2013 - 10 € -> Retrouvez le point de vue de Hérisson Ici et de Kik

vendredi 15 novembre 2013

Hue cocotte !

Western Girl d'Anne Percin. Je l'ai lu l'été dernier, à peu près en même temps que Comment (bien) rater ses vacances dont je vous parlais ici. Aucun rapport avec cette trilogie dont Anne Percin s'est détachée pour l'occasion. "Hello, je suis Elise Bonnel", une ado bretonne accro aux States. Enfin quand elle dit aux States, c'est côté western. La musique country, la danse, les chemises à carreaux et le chapeau de cow-boy aussi, mais surtout les chevaux, le ranch, le rodéo aussi, tiens, pourquoi pas et d'ailleurs, elle monte à cheval, mange à Buffalo Grill sa "deuxième maison" et rêve de stages d'équitation au Far west. Jusqu'au jour où ses parents acceptent. Et en route pour le Dakota du Sud à bord de son journal intime. Et hue cocotte ! L'avion, le voyage, la vie en groupe, elle fait tout pour la première fois. ça aurait pu être le cas des autres membres du groupe, mais ils ont plutôt une tendance aux vacances en club Med, au cheval de concours, plutôt cadre noir que carreaux de chemise rouges western. Le décalage de classes sociales et de milieu, va être sévère pour Elise. La vie au Ranch Cooper ne va pas être de tout repos. Railleries d'ados, moqueries, premiers émois et country, Western Girl est monté à la sauce Ketchup, avec le style enlevé et le ton humoristique d'Anne Percin que l'on trouve déjà dans sa trilogie.  L'univers western mêlé à l'univers ado en font un roman plutôt pas mal mené, une petite mise en garde quand même, clairement il faut aimer le cheval (au moins un petit peu) et les adresses aux JDB (Mon cher Journal de Bord), une figure de style qui fait bémol pour moi. 

Et aussi, côté cheval, pour les plus petits... 

Hue Poney de Marion Piffaretti. Un petit kidioc pour découvrir l'univers d'un centre équestre, des chevaux et des poneys. Vocabulaires et illustrations autour des box, manèges, noms des robes, soins, harnachement, allures... Tout y est et c'est plutôt très bien fait, avec des claps à soulever, des roues à faire tourner, des matières à toucher. 

Cheval et poney. Espèces, races, couleur, robe, allures, ce nouvel album de la collection Ma Baby Encyclopédie chez Larousse, est fourni en vocabulaire et en illustrations. En plus de détailler des spécificités équines, il montre diverses scènes commentées dans lesquelles on retrouve le cheval : l'écurie, le club hippique, la monte, différentes disciplines. A la fin, des jeux, des stickers et un puzzle.  



Je ne peux pas vous laisser filer en week-end sans vous parler d'un bloc de dessin qui n'est pas sans rapport avec les chevaux. Chevaliers, de la collection Carnet à dessin de chez Lito, propose aux enfants, à partir de 5 ans, des scènes à décorer, à compléter, à colorier, à reproduire, des chevaux, des chevaliers à habiller ou à dessiner à côté de princesses,  des dragons à peindre. Le bloc est facile à manipuler, l'enfant peut facilement le transporter et se l'approprier pour copier, recopier, créer et imaginer.

*** Les références ***

. Western Girl d'Anne Percin, Editions du Rouergue, mars 2013 - 12,60 €
Western Girl chez mes complices d'A l'ombre du grand arbre :
Carole 3 étoiles, Kik , Pépita Méli Mélo des livres

Hue Poney de Marion Piffaretti, Editions Nathan, collection Kididox - 2/4 ans - juin 2013 - 9,90 €
Cheval et poney d'Emilie Gillet et illustrations de Sejung Kim, 3/5 ans - août 2013 - 6,90 €
Carnet à dessin - Chevaliers de Manola Caprini, Editions Lito - avril 2013 - 5,50 €

jeudi 14 novembre 2013

L'enfant qui...

... se transforme en papillon, l'enfant qui se bat tous les jours pour apprendre et comprendre, progresse malgré ses oreilles qui ne marchent pas bien. L'enfant qui se transforme en papillon est un enfant qui voit tout. Du plus petit moucheron au plus Arnaud des escargots. Il se nourrit de galettes au bœuf avec des gros colis, il porte des chenilles à col pour plaire à son Namoureuse qui est en CP et qui n'aime pas les T-shirts. Magie de ses mots qui se transforment, eux aussi, malgré lui, en images poétiques. Tendresse et métaphore. 

mercredi 13 novembre 2013

Une girafe un peu spéciale



Une girafe un peu toquée de Séverine Vidal
J'ai trouvé ce joli petit livre un jour dans ma boîte aux lettres sans connaître la collection et en ayant rencontré Motus  sa Maison d'Edition basse-normande, depuis peu. J'ai adoré la girafe. J'ai aimé le titre. J'aime l'auteure. L'élégance et la légèreté de la couverture, la petite fille prête à vaciller ou à s'envoler, m'ont tout de suite donné envie d'ouvrir ce petit livre, de découvrir, de lire ce petit bouquin noir laqué, en pensant qu'il était drôle, léger et ludique. Je n'ai pas eu tort de le penser. Presque pas, au début.

"La première fois, 
j'ai fait ça comme un jeu.
J'ai vu les dalles noires et 
blanches du grand couloir.
J'ai choisi mes préférées.
J'ai sauté, comme on joue 
à la marelle, de dalle
blanche en dalle blanche"
Et sur la page de droite, une marelle tordue, une marelle contorsionnée en fil de fer, avec la terre et le ciel, avec le zèle aussi de l'auteure, Séverine Vidal, qui se met à l'illustration pour l'occasion. Et que c'est réussi ! Je disais drôle, léger, ludique. Et puis il y a eu la page suivante. Le ton n'a pas changé mais ma perception si. Si. Et sinon, aussi. "Si je répète le dernier mot deux fois, Malou tombera amoureux de moi. Sinon...". Sinon la terre arrêtera de tourner. Si les pois ne sont pas comptés, les poignées des portes pas tournées sept fois, le dernier mot répété deux... la terre arrêtera de tourner. Elle le croit, elle. Et sur la page, toujours des illustrations au fil de fer. Elle le croit, comme si elle avait le pouvoir, comme si elle était le centre du monde, comme si elle était responsable. Pensées magiques de l'enfance. ça la prend, ça l'étouffe, elle en devient prisonnière, cette petite fille. Prisonnière de ses gestes répétitifs, ordonnés, de ses manies, de ses gages, de ses jeux qui n'en sont pas, qui n'en sont plus. Des tocs. Séverine Vidal met en scène une enfant qui a des tocs et son texte court et cadencé est fluide, sensible, en dit aussi peu que suffisamment pour que l'on sente le poids des maux sans en faire trop. Et tout se joue là, sur le fil de sa plume qui créé un petit Mouchoir de poche remarquable et très émouvant. Merci. *** coup de cœur *** . 

Séverine Vidal parle d'Une girafe un peu toquée Ici
L'avis de La Mare aux Mots

*** les références ***
Une girafe un peu toquée de Séverine Vidal, 
Editions Motus, collection Mouchoir de Poche, 
octobre 2013 - 4,50€





Dans la même collection vient de paraître

J'aime de Pierre Soletti
Un recueil d'une grande poésie, d'une belle douceur, de jeux avec les mots, d'une pointe de drôlerie. Avec ses images mises en mots et ses paysages mis en blanc, Pierre Soletti nous offre lui aussi un très joli opus de Mouchoir de Poche.




lundi 11 novembre 2013

Sur la route, aller et retour... [livre- CD]


Pour ce long week-end, nous n'étions pas seuls sur les routes, mais nous les avons prises, les routes, pour aller voir ce petit bout du monde, Penn ar Bed, pour avoir une bonne raison de mettre ces monstrueuses bottes de pluie, pour voir grands amis et petit, des enfants, des enfants, des enfants aussi. Pour dessiner un grand bonhomme sur une plage désertée et mouillée... Pour faire des concours de châteaux de sable et épater des pâtés bien tapés. Pour perdre la petite fille playmo aussi, si chère à Petit Pois. Oui, le voilà, l'avis de recherche vu de la tourelle ou vue sur la mer, et pour passer le temps de voiture sagement, intelligemment, bellement, agréablement, nous nous sommes laissés emporter, séduire par deux belles histoires narrées que l'on a pu écouter en roulant, en roulant, en roulant, en regardant les paysages défiler, en regardant la pluie et pas le beau temps.




Ma grande sœur m'a dit de Gilberte Niamh Bourget, illustré par Julia Waters, musique de Laurent Sauvegnac. 

Mon premier rendez-vous avec les éditions Hélium est un rendez-vous coup de cœur. Ma grande sœur m'a dit c'est à la fois un très beau livre et un CD de grande qualité qui peuvent s'apprécier ensemble, un lapin musicien fait des roulements de tambour pour indiquer qu'il faut tourner la page, ou tout aussi bien indépendamment. Deux personnages principaux, une grande sœur et son petit frère, nous font passer de saison en saison dans un grand album aux illustrations riches et douces, aux doubles pages denses à l'univers graphique qui flirte avec un style rétro. Des paysages qui fourmillent d'animaux que l'on voit évoluer de saisons en saisons, un conte gai et coloré qui lie imaginaire et réalité, comme si les changements de saisons devenaient prétexte à la fête, bal de printemps, fête déguisée en automne, cache-cache en hiver... En parlant de cache-cache, sur chaque page il faut retrouver un chien très sportif (parachute, surfe, balançoire...) et courir après le maître du temps, le lapin musicien. L'univers musical est aussi chaleureux, coloré et très entraînant. Entre chaque scène de saison, une double page est consacrée aux sons des animaux ou de la nature que l'on retrouve à l'écoute avec surprise et fascination : le merle siffle, le ruisseau coule, le pic-vert pleupeute, le blaireau se faufile entre les grandes herbes... Sur la dernière piste des devinettes sonores, sur l'avant-dernière la bande-son du conte. Un album et un CD de grande qualité, un livre à proposer aux 2-6 ans, un grand *** coup de cœur***. Pensez-y pour Noël !  

Un extrait en images Ici 
L'avis de La Mare aux mots
D'autres livres sur les saisons Ici 


Le Bon Gros Géant de Roald Dahl, 
lu par Christine Delaroche et Daniel Prévost
Il y a bien sûr le texte de référence et son grand auteur qu'on ne peut qu'aimer, l'immersion dans nos lectures d'enfants, dans une histoire que l'on connaît peut-être pas par cœur, mais presque. Sophie, petite orpheline, se fait enlever par un géant. Frayeur, terreur, la mangera-t-il ? la cuisinera -t-il aux petits oignons ? Non, non, non. Par chance il s'agit du Bon Gros Géant, du BGG, celui qui ne mange pas d'hommes de terre, mais seulement des légumes, qui est doux comme un agneau et fabrique des potions de rêves qu'il souffle la nuit sur la tête des grands et des petits. Par contre, il y en a 9 autres, des géants, qui eux parcourent le monde la nuit pour enlever et croquer de la chair fraîche, de la chair d'enfant, de la chair humaine... Pour Sophie et pour le BGG, il faudra les en empêcher. Mais qui donc pourrait les aider ? La reine d'Angleterre, pardi. Il faudra ruser pour réussir à s'en approcher. Avec le Bon Gros Géant, Roald Dahl a livré une nouvelle fois une histoire géante dont l'histoire, la finesse du texte et des jeux de mots sont un régal. La version lue et mise en musique dans la collection Ecoutez Lire chez Gallimard est une très grande réussite. Christine Delaroche et Daniel Prévost ont su faire sonner le style si particulier, si pétillant, de l'auteur, mettre en mot l'écriture fine, délicate et savoureuse d'un auteur que l'on peut lire à partir de 8 ou 9 ans et que l'on peut écouter grâce à ce support bien plus tôt ! Grand *** coup de cœur ***


Ecoutez un extrait sur le site de Gallimard Jeunesse Ici 

" Des fois ça fait un peu peur mais c'est super ! Mais maman, la reine d'Angleterre, elle a quand même une drôle de voix, elle ne doit pas être en vrai sinon, elle parlerait comme moi " #Grenouille 4 ans
Et un petit coup de Saule aussi même si cela n'a presque rien à voir, c'est


*** Les références ***

. Ma grande sœur m'a dit de Gilberte Niamh Bourget, illustré par Julia Waters, musique de Laurent Sauvegnac, Editions Hélium - Un livre, un CD, 2009 - 19 €

.Le Bon Gros Géant de Roal Dahl, lu par Christine Delaroche et Daniel Prévost, Gallimard Jeunesse, collection Ecoutez Lire - octobre 2013 - 2 CD  - texte abrégé - 2h30 environ - 
écoute en classe autorisée par l'éditeur - 15,90 €

dimanche 10 novembre 2013

Chut...

... Lecture en cours !
Une photo pour dire merci aux auteurs et illustrateurs 
qui nous emportent tous les soirs...

vendredi 8 novembre 2013

Coeur salé, le tome 3 et 1/2 des Filles au chocolat

"Que serait la vie sans amour... Et sans chocolat". Bonne question... Au moins une que l'on se pose à la préadolescence, forcément, parce qu'on est gourmand et qu'on s'interroge sur l'amour et sur le chocolat. Quand au lycée on sera époustouflé par Descartes ou  par Kant, à moins que ce ne soit par Robert Zemeckis et son inénarrable  "la vie c'est comme une boîte de chocolats..." et blabla. Forrest Gump. 1994. Ah non, c'était quand j'étais au lycée et ce n'est pas inénarrable. Coming out. Je n'ai pas aimé ce film. Cette citation, notamment,  ne m'avait pas interpellée. Puis elle m'a hérissée. Je l'entendais tout le temps. Autant que le roseau plie, que le loup pour l'homme ou que l'enfer c'est les autres. Huis clos et j'aime bien les crevettes. Mais le lien que ma petite cervelle a fait entre "Que serait la vie sans chocolat" et "la vie c'est comme une boîte de chocolats" ne me mettait pas vraiment dans les meilleures dispositions pour  lire Coeur Salé duquel j'ai largement dérivé pour éviter peut-être d'en parler. Le principe du demi qui se glisse entre les tomes 3 et les tomes 4, c'est pas mal vu. La couverture cup-cakes, c'est gourmand. Et c'est doré aussi. La guitare électrique, la note de musique, les pop-corn et les petits vermicelles de sucre colorés avec la petit touche armoiries d'Ecosse, ça situe, ça cible. Et ça brille toujours. On sait dès la couverture, dès le titre, qu'on va entrer dans un roman sucré, dans un univers sweety. On dit eau de rose ou girly ? Je ne sais plus. Mais de ce point de vue là, il n'y a pas de surprise.  Ni dans l'histoire, ni dans le style, ni dans le contenu. J'admets que ce tome est le premier de la série que je lis. J'ai tenté le coup en me disant que je n'aurais peut-être pas besoin de lire les précédents pour comprendre à peu près celui-ci, d'autant que contrairement aux autres, ce tome ne s'inscrit pas tout à fait dans la suite logique de la série dans laquelle la narration de chaque roman est prise en charge par une des sœurs Tanberry. Dans celui-ci c'est du côté de Shay Fletcher que l'on se place. Shay, le boy friend de Cherry. Enfin non, son ex. Et puis l'ex de sa demi-soeur aussi, Honey. C'est pour ça que c'est un petit peu compliqué. Shay joue de la guitare, il chante, il est plutôt très bon et se fait repérer par un producteur. Cool. Non pas cool, ses parents ne veulent pas qu'il lâche ses études, il n'a que 15 ans. Et Cherry rompt. Elle pense que Shay sort de nouveau avec sa sœur, Honey. Re pas cool. Salé même. Très salé. Mais comme on est dans une série rose super rose, tout va bien se terminer. Ouf, je ne révèle pas comment, mais happy end. 
La série Les filles au chocolat semble avoir du succès, c'est aussi pour cela que j'avais envie d'en ouvrir un tome pour me faire un avis. La série Les filles au chocolat n'a pas besoin de recevoir mon avis. Elle tourne. Et c'est pour cela que je peux me permettre de donner le mien, pas très bon. La série Les filles au chocolat m'aurait peut-être plu quand j'avais 10 -12 ans, âge à qui elle est destinée. Mais maintenant, non. pour moi, c'est *** Bof ***
Kik est bien plus au point que moi sur la série Ici 

mercredi 6 novembre 2013

Bonne nuit, les tout-petits !

Au dodo de Catherine Metzmeyer et Annette Boisnard. Grand livre d'activités à spirales, cet album est une petite mine d'idées pour instaurer rituels du soir, petites histoires, comptines et chansonnettes afin de rassurer l'enfant et lui permettre de s'endormir sereinement. Petits jeux d'observation avec des conseils pour les parents, sur le développement, les postures à adopter, quelques techniques pour apprendre à l'enfant à faire tout seul (sa toilette, brosser les dents, mettre son pyjama...), des scènes aussi qui deviennent le support de discussions ou d'échanges. De manière ludique et astucieuse sont abordés tous les temps de la fin de journée et tous les thèmes qui peuvent poser problème, les rituels, le cadre, les moments clés : peur du noir, petits signes de fatigue, l'histoire du soir, les sens, le lit et les petits nids, les montres (ou pas !), les rêves, et même les sept différents câlins de la semaine, un par jour, un pour chaque soir. Une centaine de jeux et d'activités calmes et apaisantes est regroupée dans un album tendre qui met en avant une jolie famille de petits lapins. Une belle idée pour fêter par exemple l'arrivée d'un nouveau né.
Au dodo de Catherine Metmeyer et Annette Boisnard, Editions Casterman, août 2013 - 16,75 € - 1-4 ans

Bonne nuit Rosalie ! de Emiri Hayashi. Un livre en tissu, un livre doux, un livre doudou à découvrir et à toucher, des petites étiquettes à triturer, un livre à croquer aussi puisqu'il a même un anneau de dentition pour poignée. Une petite souris peluche à promener de pages en pages, un peu avec son papa, un peu avec sa maman, jusqu'à se mettre sous la couette, bonne nuit Rosalie ! Un petit livre joli et bien conçu, à offrir dès la première année de bébé. 

Bonne nuit Rosalie ! de Emiri Hayashi, Editions Nathan, collection Petit Nathan, octobre 2013 - 19,90 €





Bonne nuit Ploum ! de Micheline Bertrand et Lise Marin. Ploum est un joli petit ourson tout jaune, très attachant. Avant de se coucher, il met son pyjama, il n'oublie pas ses pantoufles rouges, un petit pipi sur le pot, une toilette et hop, au dodo ! Une réédition qui met à l'honneur un personnage qui n'a pas pris une ride dans un bel album tout cartonné avec une belle reliure rouge assortie... aux pantoufles ! *** coup de cœur ***


Bonne nuit Ploum ! de Micheline Bertrand et Lise Marin, Edition Nathan, 1983 - réédition juillet 2003 - 6,90 €

lundi 4 novembre 2013

Timidité et fête sous la lune

Edmond la fête sous la lune d'Astrid Desbordes et de Marc Boutavant

Edmond l'écureuil vit au cœur d'un châtaigner, un appartement bien ordonnée. Il est si timide qu'il n'a pas vraiment de copains, juste des voisins. Par contre, il est super fort en pompons et passe tout son temps à en fabriquer. Tout en haut de l'arbre, au dernier étage, vit Georges Hibou, un noctambule qui a le déguisements pour passion. Au rez-de-chaussée, vit Edouard le fêtard, un ours plutôt bien léché qui organise d'ailleurs une fête dans quelques jours. Au menu, une tarte à rien. ça fait bigrement envie, ça une tarte à rien. ça fait bigrement penser aussi. ça fait bigrement hésiter notre timide écureuil. Il est invité, mais osera-t-il y aller ? Peut-être que oui, incognito, avec son voisin hibou déguisé en mouette et alléché par la confiture que ce cher Edmond concoctait en bon marmiton... Un petit album gai et coloré, aux illustrations douces, joyeuses et pétillantes qui montre que c'est pas mal de pouvoir vaincre sa timidité. Pas mal du tout, même !


La poupée timide de Sylvie Sarzaud et Tiziana Romanin. Pivoine est une petite poupée de chiffon qui a bien du mal a trouver sa place et à s'affirmer parmi les autres jouets de Lola. Ils se moquent d'elle, quand ils la voient, ils ricanent, la traitent de bébé. Elle ne leur répond pas. Elle ne se montre pas, elle reste silencieuse. Elle voudrait bien réussir à prendre la parole, à trouver une place. Elle voudrait bien pouvoir jouer avec les autres, qu'ils arrêtent de se moquer d'elle. Et puis un jour, Lola se confie à elle, et la transforme. Des rubans et une belle robe en dentelle, la voilà qui se sent plus jolie et sûre d'elle... Un conte thérapeutique, dans une collection dont j'ai déjà parlé sur le blog, qui se termine par une partie dédiée à l'adulte. Avec cet opus sur l'affirmation de soi. Entre une part normale de timidité pour tout enfant, dans certaines circonstances, et une timidité qui devient un réel handicap pour l'enfant dans sa relation aux autres et à lui, l'auteure, Sylvie Sarzaud, livre quelques clés pour aider l'enfant à prendre de l'assurance, et permettre aux parents de mieux comprendre un processus qui peut rendre bien des enfants malheureux et angoissés. 

*** Les références ***
. Edmond la fête sous la lune d'Astrid Desbordes et de Marc Boutavant, Editions Nathan, août 2013 - 10 € -  à partir de 3 ans
Les avis de A lire au Pays des Merveilles Ici et de La Mare aux Mots
La poupée timide - s'affirmer - de Sylvie Sarzaud et Tiziana Romanin, Editions Eyrolles Jeunesse, Collection Contes Thérapeutiques  - mars 2013 - à partir de 4 ans - 10 €