dimanche 20 octobre 2013

En fin de Semaine du goût

On mange, on se fait manger, on fait les courses, on fait à manger, on ne mange pas, on mange mal, on n'arrive pas à les faire manger, on fait quoi à manger, j'ai faim, j'ai pas faim, je veux un yaourt au chocolat, tu prends quoi pour ton petit déj ? Une tranche de saucisson ! Oh non ! Du jambon alors... Demoiselle cochon. On mange à la cantine ? Beurk ! Miam! C'est ça des vitamines ? Je veux de la soupe de légumes sans légumes. Un yaourt aux fruits sans morceaux. Je veux des crêpes avec tous les sucres, blanc, roux, glace. Et ça fait comme de la neige et ça fond. 
Émincé. "Mais maman, je te préviens que quand tu me fais des pâtes avec des lardons et "aime assez" de légumes, j'aime pas assez les légumes et c'est pas bon pour ma santé". Je suis prévenue. Depuis longtemps je sais que pour l'un de mes deux enfants, l'alimentation c'est compliqué. Pour l'autre, c'est tout schuss. Mais ça va mieux, de mieux en mieux. ça va plutôt bien même. J'ai connu les plats qui volent à travers la cuisine, les colères qui ne se terminent pas, j'ai connu les phobies alimentaires, le dégoût des aliments, le lait qui ne passe pas, ni celui-ci, ni celui-là, j'ai connu la courbe de poids qui stagne, longtemps trop longtemps. Mais c'est bien loin tout cela. Le poids. Un peu moins les dégâts dans la cuisine, les cris à la vue d'un aliment... un peu moins, quand même, mais c'est mieux, c'est largement mieux. J'ai contourné un peu, il a accepté un peu plus. Je lui ai fait des bolos à la soupe de légumes, à la citrouille, à la carotte, à la patate douce quand il ne voulait manger que du rouge et du orange, sans qu'il ne s'en rende compte ; le mangeur de pâtes ne connaît pas, je crois, les carbos crème fraîche lardons, il me semble, puisque je les lui fais à la crème de courgette. Il a grandi. Moi aussi. Il s'est fait un peu avoir, moi aussi.  


Bien manger de Patricia Geis, Editions Bayard
Un livre épais cartonné, des fiches dessins, des pop-up, un grand tour dans les magasins, pour choisir dans tous les rayons, ce qui nous permettra de préparer des menus équilibrés, c'est le but de ce livre jeu qui se termine d'ailleurs par un passage à table, couverts (en carton) fournis. Un petit panier en carton et une liste de courses pour réaliser les repas équilibrés d'une journée pour un enfant de 4-8 ans et c'est parti. L'enfant lecteur part à la découverte des rayons dans lesquels l'enfant peut choisir des produits représentés sur des fiches en carton pour les mettre dans son panier. Une façon ludique et active pour comprendre les familles des aliments et leur complémentarité. Fruits et légumes, laitage, boisson, matières grasses, féculents, sucreries, viande, poisson, ... Rien n'est oublié !  Bien conçu, simple et pédagogique, nul doute que ce petit livre permette aux jeunes lecteurs de faire les courses différemment après l'avoir expérimenté. D'autant qu'ils devront aussi passer à la caisse, ranger leurs courses dans un sac en papier et vite filer à table pour préparer chaque repas. 
...août 2013 - 14,90 €

Le panier de Stéphane de John Burningham, éditions Kaléidoscope

La maman de Stéphane lui confie un panier à commission et une liste bien précise : "six oeufs, cinq bananes, quatre pommes, trois oranges pour le bébé, deux beignets et un paquet de sablés" pour son goûter. Stéphane file donc à l'épicerie, il y remplit son panier. Mais dès qu'il sort de l'épicerie, les ennuis commencent. Le chemin du retour est semé de mauvaises rencontres. Un ours qui veut lui prendre un œuf, un kangourou qui veut des pommes, une chèvre qui veut des oranges... il arrive à chaque fois à s'en dépatouiller, mais pas sans y perdre quelques aliments, comme on le voit à la fin de chaque scène. On peut d'ailleurs compter les séries amputées pour vérifier  si on maîtrise les soustractions ! Pauvre Stéphane, avec son visage qui ne paie pas de mine, sauf quand il s'éclaire de son sourire malicieux alors qu'il parvient à mettre à plat un des envieux qui n'a d'yeux que pour son panier, pauvre Stéphane quand il se fait remonter les bretelles aussi haut que ses chaussettes vertes étirées jusqu'aux genoux, il en voit de toutes les couleurs sur le chemin de l'épicerie, y compris le rouge de sa maman, pas très contente qu'il ait mis autant de temps. 
...mars 2012 - 13 €

Une petite fille à croquer ! de Christine Frasseto et Geneviève Godbout, édition Flammarion Père Castor
Un classique du Père Castor, réédité en petit livre couverture souple, Une petite fille à croquer refait peau neuve avec les illustrations de Geneviève Godbout. La gentille et délicieuse Wardé vit dans les montagnes libanaises. Tout comme Mal'Ghoula, "la redoutable ogresse". Wardé, gentille et belle à croquer, donc, tombe dans le piège de l'ogresse qui veut la dévorer. Mais on peut être rose et gentille tout en étant rusée et elle parvient à s'échapper. De quoi d'ailleurs provoquer l'énervement de l'ogresse dupée qui ne lâchera pas prise comme ça, et retendra une nouvelle approche pour piéger la petite fille. Mais la petite fille est aussi rose que rusée, aussi belle à croquer qu'elle est intelligente, et pour sûr, elle saura déjouer les mauvais tours de l'affreuse à plusieurs reprises, jusqu'à ce que... vous lisiez la suite pour le savoir !
...juin 2013 - 4,40 €
L'avis de Za


Un rêve sans fin de François David et Olivier Thiébaut, Editions Motus


Des cuillères en bois, un peu usées. Une couverture souple, une édition de qualité. Impossible de passer à côté de ce livre aux superbes illustrations et dont le texte porte avec poésie, avec des mots justes pour parler de la famine. 
"Le réveil sonne
j'ouvre les yeux
j'allume
Un enfant est mort
Je m'assois
sur mon lit
je me lève
Un enfant est mort (...).
Toutes les six secondes dans le monde 
un enfant meurt de faim"

Des textes forts enveloppées par des illustrations faits de collages et de montages, d'images d'aliments et de matières, des tons chauds et tout autant dénonciatrices de l'injustice. Chaque exemplaire vendu 1 euro est reversé à l'ONG Sharana. 

...2012 - 14 €
Les avis de La Mare aux Mots et de Trois Etoiles



Pour dévorer des livres plutôt que dévorer tout court, regardez ma sélection Cuisine , retrouvez la sélection que je vous avais concoctée l'année dernière à l'occasion de la Semaine du Goût Ici  , et filez sur A l'Ombre du Grand Arbre qui vous présentait également une sélection

Pour aller plus loin, un livre pour les parents...

Mon enfant mange mal! de Florence Solsona, éditions Larousse
Avec pour sous titre "Manger, c'est comme parler, ça s'apprend", la ligne du médecin nutritionniste est claire, il s'agit de donner des clés pour aider les familles à surmonter les difficultés qu'elles peuvent rencontrer autour de l'alimentation. Un sujet autour duquel peuvent se cristalliser tensions et stress alors qu'il devrait être un moment de retrouvailles, de partage de mots et des mets, et de convivialité. L'ouvrage est facile à lire. Son déroulement suit l'évolution de l'enfant. Allaitement maternel ou lait maternisé, sevrage et diversification, la tranche 18 mois - 6 ans (avec non pas mois le titre "Avis de tempête!", refus des aliments, néophobie, retour sur des idées reçues (faut-il priver de dessert ?), le développement du goût, la cantine, trop gros, trop maigre, que faire ? Les chapitres sont séquencés avec des exemples réels, des pistes et des astuces pour trouver des solutions mais aussi des jeux, le vocabulaire de la dégustation pour expliquer et nommer ce que l'on ressent. L'ouvrage se termine par une présentation des familles d'aliments, un point sur chaque repas de la journée et des recettes familiales. 
...mars 2013 - 15,90 €

2 commentaires:

  1. ha ben ça, l'alimentation c'est bien compliqué! j'en suis arrivée à acheter les M.... formidables que sont les yaourts aux bonbons.... c'est cher, sucré, mais de temps en temps ça apaise les repas...Les comptines aussi ça apaise les repas, mais ça saoule les parents!

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  2. Quoi ? Toi manuefrifri saoulée par des enfants ??? Les tiens en plus ??? Je ne peux pas y croire !!!

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