jeudi 31 octobre 2013

Six livres et citrouilles

Un clin d’œil orange pour les enfants qui s'amusent ce soir, qui jouent à faire peur et à avoir peur, qui se goinfrent de sucreries et de gourmandises. Ce soir paraît-il, oui, c'est permis !

Bien connue des petites et des grandes frayeurs, La maison hantée de Jan Pienkowski refait peau neuve avec la réédition d'un album qui a quasiment mon âge. Montée avec des pop-up, chaque double page présente une pièce de la maison mise en scène avec un décor plutôt très chargé. Une ligne discrète de texte fait le lien entre les pages qui présentent toutes des surprises, des animations monstrueuses et des surprises colorées. Le bouquet final prend la forme d'une chauve-souris aux dents de scie. Tremblez.

La maison hantée de Jan Pienkowski, Editions Nathan, 1979 - réédition octobre 2013 - 24,90€
Les avis du Tiroir à Histoires, de Kik, de La Mare aux Mots et de Carole


Comptines de l'ogre et de la sorcière est l'un des titres d'une collection toute nouvelles chez Larousse : Rondes comptines et ritournelles. Un album carré cartonné, un thème, deux personnages à détacher de la couverture et à faire courir de pages en pages sur des comptines et des historiettes dont celles de ce titre sont illustrées par Hervé Le Goff.  La double page "Turlututu, chapeau pointu " est ma préférée. Danse de la sorcière au bonnet vert, balai du balai et du nez crochu. Et chat noir, bien sûr. L'ogre n'est pas en reste, gros, gras, barbu, ceinturon et botillons, gare à lui !
 "Gare à l'ogre aux dents pointures !
Il se cache dans la rue.
Quand il avale une pomme
Il recrache les pépins.
Quand il dévore un bonhomme
Il ne reste presque rien ! "
Comme certains opus de l'édition Larousse des Petits, l'album se termine avec un jeu à détacher : un  mémorie de 16 pièces cartonnées. 
Comptines de l'ogre et de la sorcière, illustré par Hervé Le Goff, Editions Larousse, collection Rondes comptines, mai 2013 - 7,90€
L'avis de La Mare aux mots ici



Au secours !
Au secours une sorcière au nez crochu, au secours un ogre glouton, deux titres de la même collection pop-up, chez Nathan. Dans chaque titre un personnage affreusement méchant qui fait peur et qui a capturé, là, toute une fratrie qu'il faut retrouver et sauver, dans l'autre une petite souris qui se cache pour ne pas que la sorcière en fasse de la chair à pâté. Beurk et sauve qui peut. Sur chaque page des dizaines des caches derrière lesquels se cachent des choses répugnantes, des scarabées croustillants, des chaussettes sales, des monstres, des araignées chez la sorcière, quand chez l'ogre sont prêts à cuisiner les petits frères et les petites sœurs, servis en tarte aux mioches, en spaghettis... La dernière page s'ouvre sur un monstrueux pop-up représentant l'affreux personnage principal. Horreur ! Malheur ! Vite refermons le livre, pour peut-être recommencer ? 
. Au secours une sorcière au nez crochu d'Orianne Lallemand, illustré par Clément Devaux, Edition Nathan, mai 2013 - 14,90 €
Au secours un ogre glouton d'Orianne Lallemand, illustré par Roland Garrigue
Edition Nathan, octobre 2013 - 14,90 €
Carole Trois étoiles La Mare aux mots et Kik en parlent aussi !


* Et pour les jeunes lecteurs... *


Trois histoires pour frémir de Jane O'Connor, illustré par Brian Karas. " Ce soir c'est Halloween. Ted attend son ami Danny. Ils doivent aller ensemble à la fête." Quand Danny, arrive, wouaw ! Quel beau déguisement de monstre, il porte ! Grounk ! il dit d'ailleurs. Toute la soirée. C'est même lui qui gagnera le prix du plus beau costume : un énorme paquet de bonbons. Normal qu'il soit malade le lendemain quand Ted le retrouve chez lui. Mais enfin, non, s'étonne la mère de Danny. Il n'était pas à la fête hier. Ah ? Mais qui était le monstre  ? Gronk alors ! Une courte histoire bien montée, la première d'une série de trois. la seconde a pour sujet une petite poupée séparée de sa maman poupée par une petite fille capricieuse qui sera bien obligée de plier à ses cris la nuit. Brrr de quoi glacer le sang ! Dans la dernière, mystère mystère et gros chien noir. Lors de son aménagement dans une nouvelle maison la famille Dubois trouve un gros chien noir et un cadre photo. Le chien disparaît mystérieusement par une nuit d'orage pour se retrouver... dans le cadre ! Histoires fantastiques pour titiller les peurs, voilà de quoi est - bien- fait ce petit recueil efficace et facile à lire. 

Trois histoires pour frémir de Jane O'Connor, illustré par Brian Karas, éditions Gallimard Jeunesse, Folio Cadet - Premières lectures - mai 2013 - 5,50 € - à partir de 7 ans.
L'avis de La Mare aux Mots Ici


Prisonnier du noir d'Eric Sanvoin, illustré par Gaëlle Duhazé. Bienvenu au pays du glauque ! C'est l'anniversaire de Fériel, et de son frère jumeau avec qui elle souhaite vivement le fêter. Oui, mais... Ce dernier est mort. Ellle décide donc d'aller lui rendre visite au royaume du noir. Elle passe sans souci dans l'autre monde, les poches pleines de bonbons. Pas de souci non plus, pour Emile un poil format mort-vivant (mais l'illustration reste soutenable et peut-être même amusante) pour fêter
son anniversaire avec sa soeur. Enfin, si, un peu. Les bonbons ricochent le long des vertèbres de son cou et ne sont plus aussi succulents qu'avant. Les ennuis commencent vraiment quand elle veut le ramener chez les vivants pour souffler ses bougies avec ses parents. Les gardiens font peur mais Fériel parvient à trouver des solutions ! Ouf et un peu glaglagla pour un univers froid, glaçant et fantastique tout à fait adapté pour la nuit d'Halloween, un titre qui fait partie d'une série mais qui peut facilement se lire indépendamment des autres tomes. C'est ce que j'ai fait !
Série Fériel. Prisonnier du noir d'Eric Sanvoin, illustré par Gaëlle Duhazé, Editions Nathan, premiers romans, à partir de 7 ans - Février 2013 - 5,32 €
L'avis de La Mare aux Mots Ici



Du côté d'A l'Ombre du Grand Arbre, retrouvez la sélection Halloween 
"Vous allez aimer avoir peur !", c'est ici


mercredi 30 octobre 2013

Merci, et caetera...

Dire bonjour, dire merci, dire s'il vous plaît ou pardon, être discret, ne pas dire de gros mots, dire à bientôt, bon appétit, demander à sortir de table, s'excuser... ça s'apprend. Cela se lit aussi. Voici une petite sélection pour tout-petits. 

La politesse. Nouvel opus de la collection Ma Baby encyclopédie chez Larousse, La politesse illustre des mots ou des attitude sur une double page avec des exemples, des petites scènes, du vocabulaire. Comment dire bonjour, les mots, les signes ;  S'il te plaît ; Faire attention aux autres ; le respect, etc. A la fin du livre quelques jeux, des gommettes et un puzzle permettent de mettre le tout en pratique.

 La politesse de Valérie Guidoux, illustrations de Charlie Pop, Editions Larousse, collection Ma Baby Encyclopédie, mai 2013 - 6,90 € - à partir de 3 ans




Apprends la politesse avec Zou. Zou le petit zèbre, héros de série télé, revient avec un nouveau type de support, après les petites histoires pour les petits, voici "Mes petits carnets", un livre thématique sur la politesse dans lequel une histoire est narrée en s'appuyant sur des mots clés qui séquencent l'histoire : bonjour, s'il te plaît, à table, Madame, Monsieur, excuse moi, etc. Un encadré sur chaque double page explique le mot clé utilisé dans l'histoire et coloré afin que l'enfant le repère. L'album est plutôt bien pensé, facile d'accès et explicite. L'album se termine avec une double page de petits jeux.
Apprends la politesse avec Zou adapté par Anne Royer, Edition Larousse, septembre 2013 - 6,90 € - à partir de 3 ans.



Splat dit merci ! Pas vraiment question de politesse au sens strict dans cette nouvelle histoire de Splat mais plutôt de reconnaissance. Alors qu'Harry Souris a le moral dans les chaussettes et des boutons plein le nez, le jeune chat décide de réaliser un livre de mercis pour lui rappeler tous les chouettes moments durant lesquels Harry est venu à sa rescousse : pour le faire descendre d'un arbre, réparer le bibelot de sa maman, passer une audition... Un album tendre et joyeux sur l'amitié pour que la souris retrouve le sourire, et que le jeune lecteur le garde.
Splat dit merci ! de Rob Scotton, Editions Nathan, mai 2013 - 13,90 e - à partir de 4 ans. 

mardi 29 octobre 2013

Tic tac, tic tac... Et si on parlait du temps ?

Le changement d'heure est une bonne occasion de remettre les pendules à l'heure ou à peu près. Et pas seulement en grimpant sur un tabouret pour tourner la mollette de cette foutue horloge Ikéa qui n'a pas compris toute seule qu'on avait changé d'heure contrairement à l'ordinateur, la tablette, le téléphone, l'horloge de la voiture, le radio-réveil... La compréhension du temps est une notion. compliquée à comprendre et à appréhender. L'apprentissage de l'heure relève d'une toute autre gymnastique dont le terrain peut être préparer par le jeu et la lecture.
Le découpage d'une journée, la correspondance entre une durée et une action permettent à l'enfant de s’imprégner petit à petit de la notion du temps. C'est l'idée d'ailleurs l'idée de l'album Combien de temps de Chloé Perarnau. Des illustrations gaies, malicieuses, colorées, réalistes mettent en image une phrase courte qui parle du temps sur chaque double page. "Une minute pour s'habiller, une demi-heure pour prendre le goûter, une heure pour avouer une bêtise... ". Mais combien de temps, selon vous, faut-il pour être heureux ? Des sourires sur les visages des personnages, et un chien qui fait loup à moins que ce ne soit l'inverse,  de l'humour et du style dans le doigté de l'illustratrice, Chloë Perarnau nous offre un album de qualité plein de bienveillance et de tendresse pour parler du temps qui passe et aider nos marmots à comprendre tic-tac et sablier sans que jamais ces notions ne soient clairement exposées. Elle livre sensations et impressions pour tenter d'attraper le temps. Une belle promesse. 

Comment lire l'heure... En jouant ! C'est Tourbillon qui propose un livre-jeu très attractif, équipé de deux horloges à aiguilles que l'on peu bouger et de deux dès en cartons à construire. Jouer tout seul ou à plusieurs, lancer les dès pour savoir comment tourner les aiguilles de la pendule, il s'agit de comprendre le fonctionnement grâce à plusieurs petits jeux proposés, bien pensés et bien expliqués. Dans un, on se penchera plus précisément sur la petite aiguille, celle qui dont les heures. Une fois le dé tiré, on gagne des points quand on tombe pile sur une heure qui correspond à une vignette d'activité de la petite souris. Vous savez, la petite souris, celle qui vient chercher les dents de lait tombée et qui les remplace par une pièce. A 1 heure du matin, l'héroïne du jeu part en mission, à deux heures elle passe chercher les dents des enfants qui ont perdu leurs dents de lait, à trois heures, elle rentre chez elle, à 5h00, elle dort, etc... jusqu'à minuit, heure à laquelle la journée peut recommencer ! Dans un autre, la course des minutes, par exemple, on se penchera plutôt sur le rôle de la grande aiguille. On gagne des points quand on tombe sur une division de 5 minutes après le lancement du dé. ça paraît un peu compliqué, mais ça se fait tout seul ! Ludique et pédagogique, ce livre jeu propose plusieurs activités, plus ou moins complexes, qui permettent un apprentissage joyeux et dynamique. C'est un *** coup de cœur***.  


Lire l'heure de Heather Amery et Stephen Cartwright. C'est avec ses deux petits héros, Julie et Marc, que les Editions Usborne, proposent d'appréhender la notion de temps en suivant les enfants lors du déroulement d'une journée. Un gros album muni d'une pendule dont les aiguilles sont à positionner, permettent à l'enfant d'être actif dans l'histoire. Il est 7h00, c'est l'heure de se lever. A l'enfant de positionner les aiguilles au bon endroit sur le cadran ! A 8h00, petit-déjeuner, l'enfant n'a qu'à copier le dessin et écouter Madame Dupré "La petite aiguille est sur le 8 et la grande sur le 12". La journée se déroule ainsi, petite et grandes aiguilles suivent le fil :  soins aux animaux, repas, goûter, fin de la journée. Quand la petite aiguille est sur le 10 et la grande sur le 12, quelle heure est-il ? Quand Monsieur Dupré rentre du travail, quelle heure est-il ? Le principe est simple et efficace et permet d'aborder facilement les premières notions d'apprentissage de l'heure. 





Le calendrier des mots de Zou. Le petite zèbre sympathique, héros de dessin animé et d'une série de livres pour les plus jeunes édités chez Larousse, devient le support d'un calendrier mural qui permet à l'enfant à la fois de se repérer en indiquant le jour, la date, le mois, l'année, mais aussi la saison, la météo, comme il le fait chaque matin à l'école. S'y ajoute une idée intelligente, des petits mots doux, que l'on change tous les jours aussi et qui ont la particularité d'être définis sur une fiche. 365 mots ! Des mots courants, d'autres moins, des explications simples et concises qui permettent de prendre un bon rythme pour les apprentissages... Quotidien!  Une excellente idée qui permet une belle dynamique : bravo Zou! Un petit bémol cependant sur la qualité du tout en carton un petit peu fragile pour les doigts potelés. 



*** Les références***
*Combien de temps de Chloë Perarnau, Editions Actes Sud Junior, septembre 2013 - 12,90 € - à partir de 4 ans.
*Comment lire l'heure... En jouant ! Editions Tourbillon, juin 2013 - 11,95 € - à partir de 5 ans
*Lire l'heure de Heather Amery et Stephen Cartwright, Editions Usborne, collection Les contes de la ferme - 2007 - 8,50 € - à partir de 3 ans
*Le calendrier des mots, Edition Larousse, 12,50€ - août 2013

lundi 28 octobre 2013

Les saisons...

C'est l'automne, les feuilles jonchent le sol. Les fruits sont tombés aussi. Pommes, poires dans le jardin, les dernières. Ailleurs des châtaignes. Les champignons prennent pied et ouvrent leur parapluie. L'heure d'hiver a repris ses droits pour nous conduire, lumière basse, ciel couvert et bottes de pluie, vers la saison froide. Mais on n'y est pas encore. Un entre-deux qui  donne envie de vous présenter une très belle sélection thématique sur des livres qui parlent des saisons.

Les 4 saisons de népomucène le jardinier de Thierry Laval. Exceptionnel. C'est le premier qualificatif qui vient à l'esprit pour vous parler de ce somptueux album. Tendre, délicatesse, sobriété du trait, foison des couleurs, des scènes, des détails, texte léger, graphisme travaillé, des découvertes surprenantes sur chaque page... Ce livre est une vraie merveille. Les paysages sont mouvants, comme les saisons, et l'idée est transmise avec des caches, des flaps, des volets à tourner, à plier, à déplier, des fenêtres à ouvrir, quelques découpages aussi qui nous font passer d'une saison à une autre en montrant les transformations que vit la nature. Une touche de poésie et d'onirisme, une touche d'humour et de pétillant, du vocabulaire spécifique aussi, le texte nous emmène avec tendresse et bienveillance dans le jardin de Népomucène. La dernière double-page offre en pop-up géant une scène douce et fleurie, dans laquelle le jardinier contemple sur sa chaise longue "un grand sourire sous la moustache" la beauté de son jardin et le résultat de son travail de minutie qui jaillit avec profusion quand l'été arrive. Douceur, poésie, bienveillance et symbiose avec la nature, cet album est un grand *** coup de cœur *** pour le blog Maman Baobab. 



Les quatre géants de Zemanel et Aline Bureau. " Là-bas, à l'horizon, marchent trois géants". Ils sont représentés à l'horizon d'un doux paysage, ils marchent, glissent sur la ligne plutôt, et déjà dans cette illustration pleine double page, ils nous emmènent dans leur voyage métaphorique, au fil des saisons. Leurs pas ne s'arrêtent pas, le temps file, tic tac, tic tac, "rien ne semble pouvoir arrêter ces trois là". Ils sont l'un derrière l'autre, ils portent chacun un grand manteau, l'un est blanc quand l'autre est rouge et vert, quand le dernier encore est jeune et brun. Une saison chacun. Et chacun tour à tour pose son grand manteau sur la colline, sur une forêt, sur un paysage. Les paysages justement se transforment, se succèdent, les illustrations prennent place pleines pages dans un album grand format. C'est l'été. Une pause. La marche reprend. Le temps continuer de filer. C'est un oiseau. Il fait Tic tac,  tic tac. C'est l'automne. C'est l'hiver. L'oiseau s'endort, tapis de blanc...  Mais où donc est le printemps ? Il se cache sous le grand manteau de neige, pointe son nez, fait briller son regard malicieux, il revient, le printemps, sous la forme petit géant tout vert qui mène la danse du temps. *** coup de coeur ***

L'avis de Gabriel de La Mare aux Mots Ici

Folles saisons de David Sala et Jean-François Chabas. C'était entendu, les saisons se poursuivaient toujours dans le même sens, le printemps, puis l'été, puis l'automne, l'hiver enfin. (...) Mais un jour l'été fit un caprice" et décide de rendre visite à l'hiver. Bouleversement du temps et des températures, avec le soleil d'été la neige fond, les crocus pointent. Dérèglement climatique, les loirs se réveillent, le désordre s'installe. Les humains ne savent plus comment s'habiller, les animaux ne savent plus s'ils doivent dormir ou sortir. Il n'y a plus de saisons ! Elles s'emballent, n'en font qu'à leur tête,  "le chahut est contagieux", elles se mettent à cohabiter en même temps, s'en amusent, provoquent un grand chambardement. Une pagaille que voudrait stopper Grand-Mère Nature et portée par des illustrations d'exception signées Jean-François Chabas. La belle plume de David Sala offre un texte assez dense, au style soutenu  qui correspondra à de bons lecteurs, à partir de 7 ans. 

Regarde tout est beau ! Les saisons de la nature de Nicola Davies et Mark Hearld. Tout est beau, la nature au printemps, quand les lièvres traversent les champs, que tout bourgeonne, que les bulbes percent, que la glace fond. Regarde tout est beau, têtards, chatons, oiseaux de retour, nids, et agneaux de pluie. Tout est beau aussi en été, quand la nature devient chaude, colorée et sucrée, quand elle chante, nourrit ses petits, quand elle transforme les chenilles en papillons, quand la nuit ne fait plus peur, qu'elle brille avec ses étoiles. Tout es beau à l'automne quand le orange et le marron donnent les tons. La feuilles tombent, les champignons pointent, les oies sauvages s'en vont, marrons et glands jonchent le sol. Pommes, poires ont rendez-vous avec les gourmands. Les moissons aussi. Comme la cueillette. Puis le froid pénètre l'automne et l'hiver prend place. La nature marque une pause, se replie. La luminosité change, les arbres sont nus. La neige, la glace recouvrent le sol. Le ciel devient cotonneux et les animaux se cachent et ne sortent que pour chercher à manger. Les canards s'approchent quand l'enfant leur tend du pain... Le cerf viendra peut-être aussi à sa rencontre. A moins que ce ne soit un rêve. Des illustrations chatoyantes,crayon, pastel, peintures, collages, des pages denses, fournies, un air de réalisme, un air rétro, des textes qui sonnent aux oreilles et aux yeux, ce livre, un gros album, est à mettre dans le rayon beau livre et grande qualité d'édition. C'est un hymne aux quatre saisons que je vous recommande chaudement. Regardez, tout y est beau. *** Coup de coeur ***

Les saisons de Sylvie Baussier et Magali Clavelet. Je vous ai à plusieurs reprises parlé de la collection Baby Encyclopédie, dont les livres thématiques à destination des jeunes lecteurs (2-4 ans) sont très accessibles. Le titre consacré aux saisons ne fait pas fausse note. Il passe en revue chaque saison en montrant ses particularités, en décrivant le temps, les couleurs, en évoquant la faune et la flore. Les dessins sont simples et légendés, les textes sont courts et informatifs. Les pages plastifiées permettent la manipulation du livre par les plus jeunes. A la fin, on retrouve quelques jeux, associations, parcours, planches de gommettes et puzzle.

*** Les références *** 

. Les 4 saisons de népomucène le jardinier de Thierry Laval, Editions Hatier Jeunesse, octobre 2013 - 15,99 € - à partir de 4 ans
Les quatre géants de Zemanel et Aline Bureau, Editions Flammarion Père Castor, mars 2013 - 13,50 € - à partir de 4 ans.
Folles saisons de David Sala et Jean-François Chabas, Editions Casterman, , 14,95 € - octobre 2013 - à partir de 6 ans
Regarde tout est beau ! Les saisons de la nature de Nicola Davies et Mark Hearld, éditions Casterman, mars 2013 - 18 € - à partir de 6 ans
Les saisons de Sylvie Baussier et Magali Clavelet, éditions Larousse, collection Ma Baby Encyclopédie - août 2013 - 6,90 € - à partir de 3 ans

Sur le blog Maman Baobab, je vous ai déjà parlé des saisons, notamment avec une collection que j'aime beaucoup chez Flammarion Père Castor qui présente les quatre saisons avec quatre albums distincts écrits par Sophie Coucharrière et illustrés par Hervé Le Goff.
Mes chroniques sur... Le livre orange de l'automne Ici Le livre rouge de l'hiver Ici, le livre vert du printemps et Le livre bleu de l'été Ici

dimanche 27 octobre 2013

Heures d'hiver et heurts divers

Le temps. Que l'on court après, qu'on en manque est une chose. Le temps. Que l'on ne soit pas calé comme ces petites bêtes que sont les bébés ou les jeunes enfants en est une autre. Le temps, que leurs yeux s'ouvrent trop tôt le matin, plusieurs fois dans la nuit. Le sommeil. Le manque de sommeil. Le réveil, les réveils. Tic tac. C'est trop tôt, souvent, bien souvent, c'est trop tôt. Quand on a une semaine de travail dans les pattes, quand on a dû se lever un peu plus tôt le matin, pour être prêt(e) puis les préparer, les enfants, pour aller chez l'ass' mat', à la crèche, en périscolaire ou à l'école. Le temps. Quand il faut sauter dans le train, faire une pause rapide le midi et récupérer le plus vite possible son petit monde, ses petits poissons, pour avoir du temps avec eux, un peu. Pour qu'il ne soit pas trop tard, pour que la fatigue ne les ait pas déjà assommés. De celle qui fait passer une mauvaise soirée. Dans les cris, l'impatience et les gémissements.  Le temps. Il coule, il file. Pour eux, il est difficilement compréhensible. Drôle de notion, pour les poissons. Quel jour on est ? Lundi, mardi, dimanche ? Il y a école ? Combien de dodos avant le week-end ? On se réveille tôt ? On a déjà mangé le midi ? C'est l'heure du goûter ? Comment on sait qu'il est tard ? Quand est-ce qu'on arrive ? Est-ce que là, on est déjà demain ? Demain, ça commence à quelle heure ? C'est long comme une heure, une minute ? Cinq minutes, c'est combien de temps ? C'est quoi que je patiente ? C'est quand que tu te lèves, que tu viens, que tu me fais mon biberon, que tu t'occupes de moi. Là, je te dis juste que je joue tranquillement dans ma chambre, t'inquiète pas, je ne te réveille pas. Mais si, mon poisson, quand tu viens dans ma chambre, que tu enlèves l'oreille collé sur ma tête, que tu allumes la lumière, que tu me secoues pour me dire que tu vas jouer sans bruit dans ta chambre, tu me réveilles. Je ne me lève peut-être pas, mais tu me réveilles. Et puis je me lève par ce que je ne sais pas me rendormir. Il est 6h00. Il est 6h15,  6h30, 7h45, on est samedi, dimanche, mercredi, je ne travaille pas, tu n'as pas école, tu ne fais plus la sieste. Laisse moi dormir jusqu'à 9h00, et dors, toi aussi. La journée va être longue, sinon. Très longue. Et la semaine aussi. Comment ça tu travailles à plein temps, tu es en mode parent solo et tu gères un blog. Mais tu dors quand ? Toutes les nuits, entre minuit et 6h30. A peu près. Mais je ne fais qu'une chronique tous les deux jours. Et puis il y a eu la fois de trop. La fois vraiment de trop. Ce n'était pas un samedi, ce n'était pas un dimanche. C'était pire. C'était pendant les vacances. Alors j'ai osé, j'ai poussé l'enfant plus jeune au réveil beaucoup trop précoce à comprendre ces histoires d'aiguilles sur le réveil. Je lui ai offert un joli réveil avec des coccinelles et des cœurs pour son anniversaire. Pour ses 4 ans. Et comme elle reconnaissait à peu près les chiffres et qu'elle les reconnaît parfaitement maintenant, cela n'a pas été difficile. Avant de bouger un doigt, un cil, avant d'ouvrir un œil ou la bouche, tu dois attendre que toutes les aiguilles soient sur 8. 7h40. A partir de ce moment là, tu as le droit d'allumer ta lumière, de regarder tes livres, tes magazines en attendant que toutes les aiguilles soient sur 9. Quand elles sont sur 9, 8h45, et seulement quand elles sont sur 9, tu peux venir me réveiller si je ne suis pas déjà levée. Et ça fonctionne ! ça a fonctionné dès la première nuit ! On a reculé l'heure du lever, on a gagné une heure, une heure et demie, deux parfois. On n'a pas gagné 3 heures, parce que dans la Maison Rouge, il y a deux enfants, et que le deuxième méritera bien d'avoir un réveil avec des dragons ou des pirates pour Noël. Check. Liste. Et les violons s'accorderont. En attendant, changement d'heure. C'est l'heure d'hiver. 

vendredi 25 octobre 2013

Des monstres monstrueusement gentils... Et des coups de cœur aussi !

La chasse au grommelon de Claire Freedman, illustré par Kate Hindley 
"Vous voyez cette maison Gla-Gla, en haut de cette grande colline, là ? C'est le repaire d'un grommelon, à ce qu'on dit. Mais personne n'y est allé, donc personne n'a vérifié". Prenant leur courage à deux mains, la bande de copains, Kiki la souris en tête, part vérifier le on-dit, équipée jusqu'aux dents et à la tombée de la nuit, forcément ! Les aventuriers grimpent, grimpent la falaise, pour aller loin, là-bas, dans le demeure du monstre. Péripéties sur le chemin, embûches, obscurité et petits bruits, la chasse est ouverte et on ne sait pas sur quoi ils vont tomber quand la porte de la maison se refermera avec fracas sur eux. Les bruits étranges font monter la tension jusqu'à ce que... ah. Je ne peux pas faire retomber le soufflet comme ça, non mais ! Mais sachez que  La chasse au Grommelon est un monstrueux ***coup de coeur ***. Les illustrations sont excellentes - j'ai un gros coup de cœur pour le style de Kate Hindley -  l'histoire est drôle et fonctionne parfaitement, lue à haute voie, les mômes se cramponnent aux mots et la tension monte monte, jusqu'au dénouement souriant. L'album est servi par une excellente qualité d'édition, une couverture attrayante et agréable à toucher, un beau papier..  c'est un bon et bel album. Ne passez pas à côté ! 
La chasse au grommelon de Claire Freedman, illustré par Kate Hindley, 
Editions Gallimard Jeunesse, septembre 2013 - 12 € - à partir de 3 ans.


Vive la différence de Leigh Hodgkinson
D'un côté, il y a Hippolyte Patel, "un troll poilu qui habite quelque part, très loin". Une tête avec un grand sourire, des antennes roses et des poils propres, il est gentil, poli et ordonné. Sa grotte sent la cocotte. Il est différent et n'est pas aimé du tout de sa communauté. "Les autres trolls trouvent que Hippolyte Patel est particulièrement nul comme troll". De l'autre côté, il y a Pétula Pétal. "Une petite fille qui habite dans sa maison avec sa maman et son papa". Quand les enfants, aident, sont polis et ordonnés (paraît-il!), Pétula affirme ses excès : elle est "bruyante, fofolle et très désordonnée". La liste des bêtises est plus longue, pour Pétula. Au grand désespoir de ses parents. Hippolyte et Pétula sont tristes, chacun de leur côté, ne peuvent pas vivre leur différence, être heureux, s'épanouir. Bing. Chacun la tête dans ses pieds, avec le sourire dans les chaussettes, ils se rencontrent en se cognant la tête. Et s'ils échangeaient leur vie ? Cela pourrait aller un temps. Mais peut-être pas tout le temps, si ? Une histoire sur la différence et la singularité, sur l'affirmation de soi par la reconnaissance des autres aussi. J'adore les illustrations, particulièrement celles représentant les personnages, dont les deux principaux, Hyppolite et Pétula sont en couverture. Un bel album, une jolie histoire, un univers gai, coloré, tendre et chaleureux, c'est un nouveau *** coup de coeur *** pour le blog Maman Baobab.

Vive la différence de Leigh Hodgkinson, 
Editions Gallimard Jeunesse, septembre 2013 - 12,90€ - à partir de 4 ans


 Bonolon, le gardien de la forêt de Seibou Kitahara, illustré par Go Nagayama. Il a le regard doux, il est orange, c'est un vrai monstre gentil, un de ceux qui sèment un peu de paradis. Bonolon est un géant en réalité. Il vit à Tasman , la forêt des arbres sacrés. Il est chargé de veiller sur la nature et protège les humains. Chaque fois qu'un humain en détresse pleure entre les racines d'un grand arbre, il vient à son secours et lui permet d'exaucer un vœu. Ce recueil à la couverture portrait du bienveillant réunit 5 histoires. Parcours initiatique d'un jeune prince, retrouvailles d'une mère et de sa fille, des problèmes de voisinage et d'écosystème, un pommier malade qu'il faudra soigner sans pesticide pour qu'il fleurisse et donne des fruits à nouveau, et enfin cette histoire avec Lémo, une petite orpheline qui retrouvera le goût de vivre grâce aux larmes magiques du bon géant. Des histoires proches de la nature, une dimension écologique, des illustrations douces, Bonolon, est une belle découverte aussi des Editions Nobi Nobi et de son univers japonais. Ce bel album se termine par une double page qui explique des éléments de faune et de flore rencontrés dans les histoires. C'est un *** coup de coeur ***  
Merci Liyah
L'avis de Gabriel de La Mare aux Mots

Bonolon, le gardien de la forêt de Seibou Kitahara, illustré par Go Nagayama, 
Editions Nobi Nobi, 2013 pour l'édition française, 16,50€ - à partir de 6 ans



Cette semaine, je vous ai présenté une monstrueuse sélection Monstre moi des petits monstres, Dessins et monstres particuliers, la semaine dernière, la page Facebook du blog s'est illuminée de beaux dessins d'enfants à l'occasion d'un concours "monstre" (Ici). Cette sélection thématique prend fin, mais je ne peux pas la terminer sans vous donner la clés pour reconnaître un monstre. Sait-on jamais !

Comment reconnaître un monstre ? de Gustave Roldàn. Un petit album carré, drôle et plutôt bien ficelé. "Tu es en face de quelque chose de bizarre ? Comment savoir si c'est vraiment un monstre?" C'est vrai qu'il vaut mieux préciser le "vraiment" au cas où cette longue patte velue à quatre orteils n'était pas celle d'un monstre. Tournons la page et suivons ce drôle de petit bonhomme crayonné avec un beau chapeau et un gros nez rouge, qui traîne, sans plus y faire attention un jouet à roulette. Drôle(s) d'oiseau(x). Il est plutôt concentré sur une étude minutieuse des monstruosités évidentes d'un monstre, et qu'il faudrait associer d'ailleurs, pour être bien sûr que ce que l'on a devant soi est bien un montre. (Encore que...). Des pattes comme décrites, il lui en faut huit, non une forêt ! Il y a encore des critères de ventre, de queue, d'écailles et de poils dans les oreilles qui entrent en jeu. De dents pointus, de nez en aubergine... Enfin plus il y a détails donnés, plus les choses se précisent, et il faudrait mieux peut-être pour le petit bonhomme au beau chapeau, fuir. Fuir, vite à toute jambe ! Comment reconnaître un monstre est un très chouette album, j'aime beaucoup le style graphique, l'histoire est drôle et fonctionne très bien avec les jeunes enfants qui n'ont qu'une envie : courir à toute jambe (et la relire le lendemain soir !).  *** Coup de cœur ***

Comment reconnaître un monstre ? de Gustave Roldàn, 
édition Eveil et Découvertes - mai 2012 - 12€ - à partir de 3 ans
L'avis de La Littérature Jeunesse de Judith et Sophie Ici

jeudi 24 octobre 2013

Lili Babylone de Claire Maugendre, roman ado : interview


"Lili est rentrée de vacances le 15 août, et il s'est mis à pleuvoir. (...) Ma sœur venait à peine de déposer ses bagages dans le salon quand le ciel incolore depuis des semaines s'était brusquement chargé d'encre". Lili a posé ses valises. Lou a posé le décor. En pleine tempête. Lili, c'est Leïla, sœur aînée, en classe de Terminale. Lou, c'est Loubna, la cadette, narratrice, elle entre en seconde, nous sommes au mois d'août. Lili fait son annonce, à table, alors que sa mère lui tend un plat.  
" - J'ai commencé le ramadan.
Maman a posé sa fourchette.
ça a fait clic".
La tempête sévit toujours sur les tours de Bobigny. Le vent, la pluie, la nuit. "Lili... Quelle mouche pouvait bien l'avoir piquée cette fois-ci?". Famille décomposée, vie en cité, deux sœurs  lycéennes qui semblent si différentes. "Lili, je l'avais su avant de savoir marcher, habitait une planète très éloignée de la mienne".
Lili était déjà partie à plusieurs reprises pour aller vivre quelques mois chez son père. Chez leur père. Et puis elle revenait. Elle s'engueulait tout le temps avec leur mère. Alors Lou mettait son casque, sa musique, se coupait du monde, comme quand elle était petite et que c'étaient ses parents qui s'engueulaient. Peut-être qu'avec ce retour, cette rentrée au lycée les choses allaient changer ? 
Lou aime la photo, aime son quartier, les gens, la cité. Elle rencontre Bouba et ses copains graffeurs. Lou fait le mur, peint sur les murs, tombe amoureuse. Pendant ce temps Lili se met à porter le voile, la presse débarque au lycée, peut-elle continuer à le porter dans un établissement public ? Laïcité. Leur mère, infirmière à l'hôpital est débordée, fatiguée, rencontre quelqu'un elle aussi. La communication ne se fait pas dans cette famille au père lointain, absent, et qui se rappelle à elle par un courrier ou un coup de fil, de temps en temps. L'envoi par courrier d'un niqab noir. Lou prend le large, prend ses distances, veut faire ses propres expériences, dans un univers qui n'est pas du tout le même que celui de sa sœur. La nuit. Lili se voile pour mieux se montrer le jour. Coup de projecteur. Télé. Et le bac à la fin de l'année ?
Claire Maugendre signe un roman d'initiation dans lequel la narration est portée par un personnage principal attachant et sensible qui se cherche, construit son identité plus encore qu'en opposition marquée avec sa sœur dont le parcours est lui aussi narré, en écoutant ses émotions et en laissant sa créativité la guider. Une autre forme d'expression. Claire Maugendre à du style, le roman ne laisse pas de marbre sans pour autant être stigmatisant. Finesse et subtilité  au cœur de la banlieue sont ainsi en oeuvre dans ce roman, premier roman de Claire Maugendre, un ***coup de coeur*** qui m'a donné envie d'interviewer l'auteure à l'occasion de la sortie. 


Drawoua : Lili Babylone est votre premier roman. Un roman de société, un roman dans la cité. Pourquoi ce choix et cette immersion? Y a t-il un ancrage autobiographique ? Des idées politiques ? C'est un livre à destination de la jeunesse adolescente. Quel message porte-t-il ? 
Claire Maugendre : J'étudiais à New York quand la loi sur le "port ostentatoire de signes religieux" a commencé à être débattue en France (début 2004). Je sortais d'un mémoire de recherche sur Fellag et les one-man-show en France, comme lieux résiduels de la culture populaire. Je m'intéressais depuis longtemps à des questions politiques et d'identité, à ce qu'on appelle les minorités, à l'histoire de l'immigration et de la transmission des luttes. 
Cette loi qui semblait faire l'unanimité en France (totalement incomprise à New York) m'a beaucoup questionnée. J'ai grandi dans un environnement familial imprégné à la fois de laïcité et de profonde croyance (catholique), chacun étant libre chez moi de vivre sa foi, ou non, comme il l'entend. Il me semblait que l'école de la république, grâce à laquelle je m'étais construite, prônait les mêmes valeurs de liberté. Cette loi remettait beaucoup de choses en question pour moi. Je n'arrivais pas à avoir un avis tranché et j'ai donc commencé à mener des recherches. Il me semblait que si j'avais été une de ces jeunes filles, j'aurais rué dans les brancards, comme Lili. J'ai produit donc, en projet de fin d'étude aux Etats-Unis, un premier travail photographique et d'installations sur le voile (Janvier 2004 : Je suis française?) qui posait la question du choix, puis de retour à Paris j'ai écrit une pièce de théâtre en un acte (2004 Antigone ou Alma et Lila) pour un collectif de metteurs en scène.
Quand la perspective d'écrire un premier roman pour ado s'est dessinée, je savais que ce sujet continuait à cristalliser tout un tissu de questions qui me préoccupaient et qui, je crois, préoccupent la jeunesse dans laquelle je me reconnais : à quelle histoire, à quel héritage se référer ? Comment grandir en banlieue quand on est une jeune femme (ce que j'ai été) mais en plus d'origine algérienne et soupçonné d'être musulmane ? Comment résister à la stigmatisation des médias, aux absences de perspectives, à la morosité ambiante ? Je suis donc allée passer du temps à nouveau en banlieue et à Bobigny (où j'avais monté mes premières pièces de théâtre). J'ai retrouvé chez les adolescents du lycée Louise Michel ce qui m'avait attirée chez mes meilleures amies du lycée 10 ans plus tôt : une double, voire une triple culture qui m'ouvrait l'esprit, une façon de jouer avec les mots et la langue qui me faisaient rire, une insolence un peu désespérée. Ce premier roman était une façon de leur rendre hommage et de décrire la France dans laquelle, moi, j'ai envie de vivre.

2/ Famille, adolescence, fratrie, cité, religion, voile, laïcité, lycée, amour, nuit, graffiti, famille monoparentale, père absent, mère absorbée par son travail, deux sœurs qui n'ont à première vue pas grand-chose en commun : est-ce que vous êtes d'accord avec ces éléments mis en avant, quasiment inextricablement liés ?
Oui, sauf qu'il me semble que Lou et Lili ont plus en commun qu'elles ne croient. Leïla incarne une révolte, constamment extériorisée, une façon bien à elle de provoquer et de faire exploser les choses, afin qu'elles restent toujours en mouvement. Mais Lou, non plus, n'arrive pas vraiment à se contenter de ce qu'on attend d'elle, du paysage qu'il y a autour, de l'image qu'on lui renvoie. Elle va apprendre à dire non. 

Est-ce une façon de souligner que le paysage de la cité est complexe, ne peut être saisi, qu'il n'y a pas de schéma qui prédestine ici au port du voile. Vous auriez presque pu évoquer la délinquance de la même manière, une contre stigmatisation ?
La littérature, contrairement au documentaire ou au reportage, invite à se "mettre à la place de", à ressentir "à l'identique de". En rendant possible l'identification avec un personnage, elle permet de rapprocher plutôt que de diviser. Evidemment, il n'y a pas de schéma qui prédestine au port du voile ou à la délinquance mais des histoires singulières, baignées dans une histoire collective. Or cette histoire collective (celle qu'on nous apprend à l'école, celle que véhiculent les médias) tend aujourd'hui souvent à exclure beaucoup plus qu'à intégrer. La littérature est également un merveilleux territoire pour la  réécrire.

3/ La question du port du voile est bien sûr très présente, mais en même temps, elle n'est pas posée au premier plan, le sujet est traité de manière plus globale, plus complexe et le voile est d'ailleurs porté par Lili, la sœur de Lou qui est à la fois la narratrice et le personnage principal. Pourquoi avoir fait ce choix là ? Cette opposition si frontale entre les sœurs, sans qu'elle ne soit finalement si radicale ?
Il me semblait d'abord important de ne pas parler "à la place de". Je ne suis pas musulmane, je n'ai pas fait le choix de porter le voile. Je peux deviner les motivations qui poussent Lili à se voiler mais je ne voulais pas confondre son point de vue avec le mien. Il me semblait plus juste de mettre en place un dispositif biaisé sur cette question, afin de faire entendre de multiples voix et de laisser le lecteur se faire un avis (comme Lou, la narratrice). Lou est spectatrice du choix radical de sa sœur et se retrouve prise en otage de ce qu'il déclenche. Elle n'est pas "pour" ou "contre" le voile, elle voudrait juste être en paix et qu'on la laisse tranquille. Mais vu son environnement, c'est difficile... Elle finit donc par choisir une troisième voie, la sienne: faire sa vie, sortir du cocon familial, élargir son horizon, créer.

4/ Roman initiatique, référence au mythe de Babylone, tout en étant référence à la cité associés au prénom de Lili, la sœur aînée, la sœur non idéale, opposée. Pourquoi ce titre ?
Le titre s'amusait initialement de la similitude de sonorité entre Babylone et "Balbynien" qui est le nom que portent vraiment les habitants de Bobigny. Bobigny et la banlieue étant pour moi un personnage à part entière de ce roman (avec son histoire, ses multiples visages), le litre est apparu très tôt comme une évidence. Il fait ensuite référence bien sûr au mythe biblique de la Tour de Babel (la cité maudite) dont les habitants auraient été condamnés à parler de multiples langues et à ne plus s'entendre. Il me semble, dans la sonorité même de Babylone, qu'on peut entendre toute la peur de l'étranger et de la différence. 

5/ Une conclusion ? 
Il s'agit pour finir en effet d'un roman d'initiation (qui donc ne se limite pas à la question du voile et des deux sœurs), dont Lou est l'héroïne à part entière. Lou va vivre son premier amour, prendre son indépendance, en affrontant les questions qui sont souvent celles de l'adolescence. Comment sortir de sa solitude, quand tout, autour de soi, paraît chaotique et effrayant? Comment réussir à entendre sa propre voix et à la faire entendre?   Il me semble que ce sont aussi des questions qu'on se pose toute la vie, à chaque période en tout cas de mutation.



Lili Babylone de Claire Maugendre, 
éditions Ecole des Loisirs, collection Médium, 24 octobre 2013 - 10 €

mercredi 23 octobre 2013

Dessins et monstres particuliers

Jérémy dessine un monstre de Peter Mac Carty. Jérémy est un petit garçon timide qui n'ose pas sortir de chez lui. Les autres, il les regarde jouer par la fenêtre sans oser aller les rencontrer. Il est seul. Il a l'idée de dessiner un monstre, pour l'être moins. Sauf que le monstre est un vrai monstre. Pas sympa du tout, pas poli, à peine joli. Contrairement au style et au graphisme très particuliers de Peter Mac Carty, des blancs, des pages épurées, des couleurs aux tons et aux traits légers. Le monstre donne des ordres à Jérémy, dessine moi ci, dessine moi ça. Envahissant, emprisonnant, il doit trouver une solution pour s'en débarrasser, s'alléger, se libérer. Et peut-être aller vers les autres ? Plus que sur les monstres, Jérémy est un bel album sur la solitude, la timidité et le trop plein d'émotions qu'un jeune enfant doit apprendre à apprivoiser. 
Jérémy dessine un monstre de Peter Mac Carty, éditions Kaléidoscope, 
19 septembre 2013 - 12,80 € - à partir de 3 ans.




Chez Usborne, de monstrueuses fiches pour... dessiner, jouer, gribouiller, recopier, inventer, transformer... Ici on ajoute des pattes, un pont pour fuir, on transforme des enfants en monstres. Là, on Là on dessine d'horribles choses prises dans les cheveux de la sorcière, des tentacules au monstre marin, des visages effrayés, des toiles d'araignées. Là encore, on trace un crapaud repoussant, on recopie des silhouettes de sorcières, on écrit les ingrédients bizarres d'une potion magique, on fait des labyrinthes. Je dessine Les Monstres et Je dessine vampires, fantômes et monstres sont deux boîtes de 50 fiches d'activités à réaliser avec un feutre effaçable. Les visuels sont gais, ronds, rigolos, pétillants. J'aime beaucoup ce principe qui permet à l'enfant de jouer, de créer, de respecter ou non une consigne, d'effacer, de recommencer. J'aime aussi l'idée qu'une petite boîte de 50 fiches puissent servir à toute la famille (enfants de 4 à 8 ans).

Je dessine Les Monstres et Je dessine vampires, fantômes et monstres, 
50 fiches et un crayon feutre effaçable -
éditions Usborne -  2009 - 2013 - 8,95 € et 9,10 €

lundi 21 octobre 2013

Monstre moi des petits monstres...

Bonne nuit petit monstre vert d'Ed  Emberley, Editions Kaléidoscope. Un petit album carré, aux yeux troués; Un petit album, un gros titre, derrière lequel se cache un petit monstre vert, et des étoiles. "Petit monstre vert a deux petits yeux jaunes, un petit nez bleu turquoise et deux petits oreilles tordues de la même couleur". Page après pages, trous après trous ( les yeux, le nez, les oreilles), couleurs après couleurs, on découvre ce petit monstre vert. Il a l'air gentil, il a une bouche rouge qui sourit, autant que sa houppette violette qui trône sur sa tête. Mais petit à petit, perforées elle aussi, apparaissent les étoiles, Une à une, puis la lune. Car il est temps, il est grand temps de se coucher ! Bonne nuit petit monstre vert, dors bien, à demain. Un très bel album aux formes et aux couleurs douces et gaies pour ne plus avoir peur des monstres la nuit. Ni le jour non plus d'ailleurs. *** Coup de coeur ***
Bonne nuit petit monstre vert d'Ed  Emberley, Editions Kaléidoscope, 
octobre 2013 - à partir de 2 ans - 11,80 €



Les monstres, sons et images de Jessica Green well et Lee Wildish, Editions Usborne.  Rigolos, joyeux, colorés et bruyants, les monstres de cet album sonore pour les 2-4 ans est vraiment sympa. Sourires et rires assurés, quand le monstre sautillant fait des bonds, hop, hop, hop ! Quand le monstre affamé dévore et surtout, surtout, quand "Dans le marécage puant un monstre à bulles rote". La touche du son associée pourrait bien être la plus usée, à force d'être activée. A moins que ce ne soit celle qui correspond au monstre assoupi qui ronfle dans la grotte ? 
Les monstres, sons et images de Jessica Green well et Lee Wildish, Editions Usborne, 
2010 - 2/3 ans - 11,50 €


Monstres en ville de Frédéric Laurent, Balivernes éditions. L'ennui, le gris, le blanc. La ville est bien triste dans les premières pages de ce petit album carré. "Tiens une boîte ! Qu'y a-t-il dedans ? " Un peu de rouge, de orange, de jeune, de bleu, là en tout petit petit, dans le coin droit, en bas de la page. Des couleurs ! Plein de couleurs ! Elles s'échappent, elles deviennent des monstres. Les monstres cassent tout sur leur passage. ça fait peur ? Pas si sûr... Le gris disparaît. La ville aussi... A moins qu'elle ne se transforme ? Un petit album surprenant sur une monstrueuse invasion de couleurs vives en ville, sur l'ennui, l'imagination et le rêve aussi et surtout. 
Monstres en ville de Frédéric Laurent, Balivernes éditions,
 collection Petite sornettes, 2012, 9 € - à partir de 3 ans.

Retrouvez l'avis de Gabriel de La Mare aux Mots Ici

Pour mettre la main à la pâte et la patte (ou plusieurs) à un monstre, les éditions Usborne éditent deux cahiers d'activités. Dans sa collection Cahier de dessin, les monstres s'entassent, s'agglutinent, font peur, se cachent sous le lit ou dans le grenier. A chaque page, un coloriage, un dessin à reproduire ou à compléter, des extraterrestres aussi et des ragoût pas ragoûtants du tout. Dans la collection Habille... il faut s'occuper de Monstres, de zombies et de fantômes. Un beau programme avec des mannequins plutôt originaux et forts sympathiques à habiller des fantômes dans un château hanté, le comte Dracula, Frankenstein, monstres marins ou des marais, zombies, gobelins, ils sont tous nus comme des vers et feraient bien de vite reculotter leur derrière (couverts, je vous rassure), avec plus de 200 autocollants représentants vêtements, accessoires et décos... 

Cahier de dessin Les monstres et Habille... Monstres, zombies et fantômes, 
Editions Usborne, 2012 - entre 5 et 5,50 € - à partir de 5 ans.

Et sinon... Hier s'est clôt le monstrueux concours de dessins sur la page Facebook, retrouvez les images ici

dimanche 20 octobre 2013

En fin de Semaine du goût

On mange, on se fait manger, on fait les courses, on fait à manger, on ne mange pas, on mange mal, on n'arrive pas à les faire manger, on fait quoi à manger, j'ai faim, j'ai pas faim, je veux un yaourt au chocolat, tu prends quoi pour ton petit déj ? Une tranche de saucisson ! Oh non ! Du jambon alors... Demoiselle cochon. On mange à la cantine ? Beurk ! Miam! C'est ça des vitamines ? Je veux de la soupe de légumes sans légumes. Un yaourt aux fruits sans morceaux. Je veux des crêpes avec tous les sucres, blanc, roux, glace. Et ça fait comme de la neige et ça fond. 
Émincé. "Mais maman, je te préviens que quand tu me fais des pâtes avec des lardons et "aime assez" de légumes, j'aime pas assez les légumes et c'est pas bon pour ma santé". Je suis prévenue. Depuis longtemps je sais que pour l'un de mes deux enfants, l'alimentation c'est compliqué. Pour l'autre, c'est tout schuss. Mais ça va mieux, de mieux en mieux. ça va plutôt bien même. J'ai connu les plats qui volent à travers la cuisine, les colères qui ne se terminent pas, j'ai connu les phobies alimentaires, le dégoût des aliments, le lait qui ne passe pas, ni celui-ci, ni celui-là, j'ai connu la courbe de poids qui stagne, longtemps trop longtemps. Mais c'est bien loin tout cela. Le poids. Un peu moins les dégâts dans la cuisine, les cris à la vue d'un aliment... un peu moins, quand même, mais c'est mieux, c'est largement mieux. J'ai contourné un peu, il a accepté un peu plus. Je lui ai fait des bolos à la soupe de légumes, à la citrouille, à la carotte, à la patate douce quand il ne voulait manger que du rouge et du orange, sans qu'il ne s'en rende compte ; le mangeur de pâtes ne connaît pas, je crois, les carbos crème fraîche lardons, il me semble, puisque je les lui fais à la crème de courgette. Il a grandi. Moi aussi. Il s'est fait un peu avoir, moi aussi.  


Bien manger de Patricia Geis, Editions Bayard
Un livre épais cartonné, des fiches dessins, des pop-up, un grand tour dans les magasins, pour choisir dans tous les rayons, ce qui nous permettra de préparer des menus équilibrés, c'est le but de ce livre jeu qui se termine d'ailleurs par un passage à table, couverts (en carton) fournis. Un petit panier en carton et une liste de courses pour réaliser les repas équilibrés d'une journée pour un enfant de 4-8 ans et c'est parti. L'enfant lecteur part à la découverte des rayons dans lesquels l'enfant peut choisir des produits représentés sur des fiches en carton pour les mettre dans son panier. Une façon ludique et active pour comprendre les familles des aliments et leur complémentarité. Fruits et légumes, laitage, boisson, matières grasses, féculents, sucreries, viande, poisson, ... Rien n'est oublié !  Bien conçu, simple et pédagogique, nul doute que ce petit livre permette aux jeunes lecteurs de faire les courses différemment après l'avoir expérimenté. D'autant qu'ils devront aussi passer à la caisse, ranger leurs courses dans un sac en papier et vite filer à table pour préparer chaque repas. 
...août 2013 - 14,90 €

Le panier de Stéphane de John Burningham, éditions Kaléidoscope

La maman de Stéphane lui confie un panier à commission et une liste bien précise : "six oeufs, cinq bananes, quatre pommes, trois oranges pour le bébé, deux beignets et un paquet de sablés" pour son goûter. Stéphane file donc à l'épicerie, il y remplit son panier. Mais dès qu'il sort de l'épicerie, les ennuis commencent. Le chemin du retour est semé de mauvaises rencontres. Un ours qui veut lui prendre un œuf, un kangourou qui veut des pommes, une chèvre qui veut des oranges... il arrive à chaque fois à s'en dépatouiller, mais pas sans y perdre quelques aliments, comme on le voit à la fin de chaque scène. On peut d'ailleurs compter les séries amputées pour vérifier  si on maîtrise les soustractions ! Pauvre Stéphane, avec son visage qui ne paie pas de mine, sauf quand il s'éclaire de son sourire malicieux alors qu'il parvient à mettre à plat un des envieux qui n'a d'yeux que pour son panier, pauvre Stéphane quand il se fait remonter les bretelles aussi haut que ses chaussettes vertes étirées jusqu'aux genoux, il en voit de toutes les couleurs sur le chemin de l'épicerie, y compris le rouge de sa maman, pas très contente qu'il ait mis autant de temps. 
...mars 2012 - 13 €

Une petite fille à croquer ! de Christine Frasseto et Geneviève Godbout, édition Flammarion Père Castor
Un classique du Père Castor, réédité en petit livre couverture souple, Une petite fille à croquer refait peau neuve avec les illustrations de Geneviève Godbout. La gentille et délicieuse Wardé vit dans les montagnes libanaises. Tout comme Mal'Ghoula, "la redoutable ogresse". Wardé, gentille et belle à croquer, donc, tombe dans le piège de l'ogresse qui veut la dévorer. Mais on peut être rose et gentille tout en étant rusée et elle parvient à s'échapper. De quoi d'ailleurs provoquer l'énervement de l'ogresse dupée qui ne lâchera pas prise comme ça, et retendra une nouvelle approche pour piéger la petite fille. Mais la petite fille est aussi rose que rusée, aussi belle à croquer qu'elle est intelligente, et pour sûr, elle saura déjouer les mauvais tours de l'affreuse à plusieurs reprises, jusqu'à ce que... vous lisiez la suite pour le savoir !
...juin 2013 - 4,40 €
L'avis de Za


Un rêve sans fin de François David et Olivier Thiébaut, Editions Motus


Des cuillères en bois, un peu usées. Une couverture souple, une édition de qualité. Impossible de passer à côté de ce livre aux superbes illustrations et dont le texte porte avec poésie, avec des mots justes pour parler de la famine. 
"Le réveil sonne
j'ouvre les yeux
j'allume
Un enfant est mort
Je m'assois
sur mon lit
je me lève
Un enfant est mort (...).
Toutes les six secondes dans le monde 
un enfant meurt de faim"

Des textes forts enveloppées par des illustrations faits de collages et de montages, d'images d'aliments et de matières, des tons chauds et tout autant dénonciatrices de l'injustice. Chaque exemplaire vendu 1 euro est reversé à l'ONG Sharana. 

...2012 - 14 €
Les avis de La Mare aux Mots et de Trois Etoiles



Pour dévorer des livres plutôt que dévorer tout court, regardez ma sélection Cuisine , retrouvez la sélection que je vous avais concoctée l'année dernière à l'occasion de la Semaine du Goût Ici  , et filez sur A l'Ombre du Grand Arbre qui vous présentait également une sélection

Pour aller plus loin, un livre pour les parents...

Mon enfant mange mal! de Florence Solsona, éditions Larousse
Avec pour sous titre "Manger, c'est comme parler, ça s'apprend", la ligne du médecin nutritionniste est claire, il s'agit de donner des clés pour aider les familles à surmonter les difficultés qu'elles peuvent rencontrer autour de l'alimentation. Un sujet autour duquel peuvent se cristalliser tensions et stress alors qu'il devrait être un moment de retrouvailles, de partage de mots et des mets, et de convivialité. L'ouvrage est facile à lire. Son déroulement suit l'évolution de l'enfant. Allaitement maternel ou lait maternisé, sevrage et diversification, la tranche 18 mois - 6 ans (avec non pas mois le titre "Avis de tempête!", refus des aliments, néophobie, retour sur des idées reçues (faut-il priver de dessert ?), le développement du goût, la cantine, trop gros, trop maigre, que faire ? Les chapitres sont séquencés avec des exemples réels, des pistes et des astuces pour trouver des solutions mais aussi des jeux, le vocabulaire de la dégustation pour expliquer et nommer ce que l'on ressent. L'ouvrage se termine par une présentation des familles d'aliments, un point sur chaque repas de la journée et des recettes familiales. 
...mars 2013 - 15,90 €