vendredi 7 juin 2013

Le retour de Pitt Ocha : c'est un coup de coeur !

It's about time ! Cela fait deux mois que l'album est sorti et je prends enfin le temps de vous en parler !
Il faut dire que quand j'ai un gros coup de cœur  c'est aussi le cas pour quelques albums dont le Yark qui attendent patiemment d'être chroniqués,  j'ai envie de prendre le temps de faire ma chronique, et celle aussi de  donner à ces pépites que je reçois très régulièrement, la place méritée, qu'ils soient l'objet d'une chronique à eux tout seuls, ces grand coups de cœur.


 Pitt Ocha et la tisane des couleurs, des Ogres de Barback. Depuis qu'il a débarqué à la Maison Rouge, avec ses histoires, ses sons, ses chansons, avec des textes à paroles, des mots qui sonnent, qui disent, qui dénoncent même parfois, qui racontent, qui content, qui réunissent... Depuis qu'on entend, qu'on écoute ces chansons pour enfants mais à destination aussi des plus grands, celles qui sont avec Les Ogres forcément, des ogrillons aussi (ces petits ogres aux voix d'enfants et aux bouches peut-être même édentées), qui se sont associés à des grands noms de la chanson, Thomas Fersen, Juliette, Anne Sylvestre, ou encore Mouss et Hakim qui nous replongent dans les années 100% Collègues... Depuis que je dis "ah mais Manu Chao version Petit Petit Blues, c'est vraiment très chouette - je sais, je sais, mes amis, je vous ai dit des dizaines de fois que je ne supportais pas Clandestino, qui n'est pas très Mano - et quand il se met à chanter pour les petits, on fredonne, on chante avec lui et on accepte de se mettre et de se remettre sur la piste à la demande des enfants. 
"C'est le petit blues de la rue des enfants, 
que l'on se fredonne tout en vieillissant"
Je ne vous l'ai pas dit mais Danyel Warro est aussi en guest. J'étais allée le voir quand il était passé aux Transmusicales de Rennes, il a bien des années. Avec lui, ma mémoire inscrit Zebda, 100 % Collègues, dans mon univers à peu près à la même époque. Cette association sur cet album,  c'est un grand retour en arrière ! Elle fait remonter une flopée d'images, de couleurs, ainsi que de la légèreté et de l'insouciance. Il fait du bien il fait sourire, il fait plaisir, ce petit brin de nostalgie pour ces années fac, il est comme ce petit blues,

"celui qu'on ne trouve plus sur aucun plan (...) juste un petit blues de la rue des enfants, que l'on se fredonne quand on devient grand...".
Et puis dans cet album, il y a aussi une reprise de Brassens - Les Sabots d'Hélène - , et puis la présence de Thomas Fersen ( Le Vagabond) dont les albums passent et repassent très régulièrement ici. Ils sont même volés, subtilisés, kidnappés, adoptés par la bande de Minis. 

Depuis que j'ai mis une fois le CD dans le mange-disques de la Picasso (le mange-disques, c'est pour le côté petit blues, et le style de la voiture, c'est pour les couleurs), il a tourné déjà des dizaines de fois. Et ce n'est pas que de mon fait. Petit Pois (5 ans) et Grenouille (3 ans 1/2) adorent, chantent, ont leurs chansons préférées, connaissent leur ordre de passage, et ont parfaitement suivi l'histoire qui marque la deuxième partie de l'album quand la première est 100 % chansons. Chansons, instruments, reprises ou adaptations de musiques traditionnelles revisitées,ce disque est une invitation au voyage, dès le premier titre - Trip in my heart - qui nous fait voyager, voyager... "autours des continents" et "chanter mes chansons"...

J'ai des titres préférés, mes enfants aussi. Nous vous guiderons à l'unanimité vers les titres déjà cités bien sûr, sans oublier Varicelle. Non pas qu'on soit adepte des maladies à boutons (voir Scarlatine ) mais cette histoire d'amour entre un petit bouton de varicelle et une demoiselle grain de beauté est rythmée par les cordes d'un violoncelle, et l'histoire est aussi tendre, agréable et drôle à entendre qu'à écouter. On retrouve avec plaisir une adaptation d'un chant Occitan, Adieu Paure Carnavas que Ssendu, titre inscrit sur la galette de 100% collègues et bien sur Par'dis, parce qu'il regroupe quasiment tous les invités de l'album mais surtout, parce que le refrain sonne comme un sentiment mille fois éprouvé et peut-être pas toujours prononcé par chaque parent qui pense à son p'tit bonhomme à lui :
"[et] mon tout pardi
c'est tout l'amour que j'ai pour toi, 
mon p'tit paradis, 
mon p'tit bonhomme à moi"
Un titre qui clôt la première partie consacrée aux chansons pour laisser place au conte musical Pitt Ocha et la tisane des couleurs. Une histoire, qui s'ouvre sur une chant très doux, très triste, saisissant. Jeanne, la petite soeur de Pitt Ocha est gravement malade. De retour de son tour du monde, il devra trouver le remède, et peut-être même qu'il trouvera la cause de tous les maux que subit le Pays des mille couleurs, un pays qui ne porte plus bien son nom, "il est devenu tout pâle" et "tout le monde a l'air malade". C'est Tizan qui lui dira de son île réunionnaise qui lui explique le problème :
" Vous avez la même maladie : vous avez oublié les couleurs d'ici, les couleurs des sons, des langues, et les cultures, la couleur des oiseaux et de la nature. Votre pays sans couleurs où tout est fade, est, à coup sûr très malade ". 
Et en tapant juste ses mots là, d'ailleurs, je pense à Clément Méric. Parce que c'est ça aussi, ces années fac que les invités de cet album font par hasard resurgir, elles n'étaient pas très loin de l'univers de Clément Méric, à Rennes 2, Toulouse Le Mirail, Tolbiac ou Aix. Ailleurs aussi. Mais ce sont des ogres que notre Pitt Ocha devra affronter. Des gourmands qui vampirisent toutes les couleurs, toutes les saveurs. Faites des parallèles vous-même. Ou pas.

Et quel que soit le degré de lecture ou d'écoute que vous en aurez, Pitt Ocha et la tisane des couleurs, des Ogres de Barback est une belle aventure, musicale et humaine. Ce 3e opus vient jusqu'à l'auditeur, quel que soit son âge, et passe au travers d'un album d'une grande qualité artistique, tant à l'oreille, que visuellement, sans en oublier de parsemer d'idées et de réflexions notre tendre cervelle ( société de consommation, écologie, exclusion, racisme ...). Et c'est un beau voyage constitué d'images, de sons et de rythmes variés, de contenus à la fois chaleureux et forts en émotions que nous offrent les Ogres, qui ont orchestré avec force, couleurs et une grande générosité ce disque servi par un très beau livre aux illustrations tendres, gaies et colorées réalisées par Eric Fleury (dont je vous reparlerai bientôt). Vous l'avez compris, c'est un grand *** coup de coeur***.

Pour vous donner encore et encore plus envie, rendez-vous par Ici
et aussi l'avis de Gabriel de La Mare aux mots est


Pitt Ocha et la tisane des couleurs, des Ogres de Barback - 
Album illustré par Eric Fleury et mis en page par Lionel Le Guen - 
chez Irfan - mars 2013 - www.lesogres.com


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