jeudi 30 mai 2013

Quand on sera grands...

Une sélection qui parle d'avenir, entre réalité et imaginaire, rêves d'aujourd'hui ou de demain ou de plus tard encore, quand on aura grandi, quand on sera adolescents ou quand on sera grands, comme toi papa ou comme toi maman... A moins que ce ne soit pas comme toi papa ni comme toi maman. 
 Quand on sera grands de Sandrine Beau et de Nicolas Gouny. Une couverture qui aimante, directement. Les illustrations sont de Nicolas Gouny au style si particulier, rond, lyrique, merveilleux, doux, coloré et un brin polisson. Comme le sont les deux petits héros de la couverture, le petit blond garçon, la jolie brune aux joues poudrées qui prennent la parole sous la plume de Sandrine Beau. "Quand on sera grands, je serai conducteur d'un train-bateau qui fera le tour des océans". Complicité et séduction, partage et discussion, l'enfant blond part en voyage dans son imaginaire. Il raconte, il énumère, il passe des rêves les plus fous aux rêves les plus doux. Des mots les plus tordus à d'autres plus cossus. Il créé des associations incertaines, mais plus que certainement belles qui en deviennent d'ailleurs poétiques. il y a par exemple ce souhait de devenir "colorieur de bonbons" ou "déposeur de rosée du matin". Il y a l'attention portée aux autres, la bienveillance de celui qui voudrait être "épongeur de fronts de girafes", "redresseur de coccinelles sur le dos" ou encore "éleveur de colombes de la paix". Il y a ces néologismes qui pourraient fonctionner dans la tête des enfants, il y a une suite à écrire par les jeunes lecteurs de l'album qui sauront à leur tour associer des mots, des images et des idées pour   construire et appréhender, les yeux pétillants d'étoiles, ce que sera demain. Il y a des illustrations remarquables de Nicolas Gouny qui illustrent avec humour, fantaisie et justesse les associations les plus belles, les plus tordues, les plus folles, les plus poétiques de Sandrine Beau. Et c'est un *** coup de coeur ***.

Les rêves s'affolent de Jean Elias et d'Anastassia Elias. 

Le texte sonne comme un poème

"Je rêve que je suis né
avec un chapeau
qui m'aurait permis
de changer de tête
Un chapeau oublié
dans le ventre de ma mère". 

Et les illustrations lui répondent, et vont parfois même au-delà du texte, au-delà du rêve de l'auteur. L'illustratrice trace elle aussi une histoire. A la croisée du texte. A la frontière ou à la suite parfois. La tête à chapeau des premiers vers devient carrousel sous son crayon, les plumes dans le ciel volent au-dessus des maisons comme si un oreiller percé les avait laissées dans les nuages, comme si le ciel débordait de partout.  Dans ce bel album, ce recueil plutôt, recueil de mots, de poésie, de traits, de dessins sobres et élégants, Jean Elias nous propose une douce promenade onirique, dans laquelle se mêlent images et imaginaires. Elle est croquée au crayon, au fusain par Anastassia Elias et peut-être lue et regardée par toute la famille. 
Plus tard je serai moi de Martin Page.  "Séléna changeait de coupe de cheveux chaque semaine. Elle cherchait celle qui lui irait, qui la caractériserait, qui dirait quelque chose de sa personnalité". Séléna  est une ado. Elle se cherche. Qui est-elle ? Qui elle sera, plus tard. Elle n'en a pas une idée précise. Ce qu'elle veut par contre, c'est "exprimer ce qu'elle [est] intérieurement". L'essentiel pour elle quand l'apparence ne fait que la servir, mine de rien, car elle ne veut pas admettre qu'elle passe tant de temps à s'occuper de son paraître. Une ado, donc. Fille unique à l'amie unique aussi, elle se veut discrète, un peu à part. Jusqu'au jour où ses parents, mettent un pied dans la porte de son devenir, enlève l'huile des rouages  en lui préconisant de devenir artiste. Et ils ne font pas semblant d'en faire la demande. Ils investissent dans du matériel, mettent l'ado en condition. Ne dit-on pas que pour être bon, l'artiste doit souffrir ? Manquer ? Ramer ? Amusée par le petit jeu de ses parents au départ, Sélena l'est beaucoup moins au fur et à mesure que la situation se corse. Scènes de l'absurde, situations inversées, fonction parentale mise à mal et utilisée à contre-pied, on ne rit pas toujours de bon coeur à la lecture de ce roman ou les parents mettent en souffrance leur enfant. Ou alors on rit jaune. Ou alors on ne rit pas. On jaune. Le style et l'écriture de Martin Page sont toujours aussi bons, qu'ils parlent aux enfants, aux ados, ou à leurs parents. Et quand il pointe ici la relation parent-enfant et tire à l'extrême sur la ficelle de la pression parentale, vous l'avez compris, à la lecture de ce roman, il y a comme un malaise qui pointe et toutes ces questions qui jaillissent dont la principal : qu'est-ce qu'être un bon parent ?


C'est toi qui choisis de Nick Sharratt et Pippa Goodhart. Une petite envie de finir cette chronique avec plus de légèreté et voici C'est toi qui choisis !  "Tu pourrais être l'ami d'un pirate, vivre dans un vaisseau spatial, voyager en pousse-pousse, manger du homard au petit déjeuner, porter une armure et un chapeau haut de forme, adopter un toucan..." Dans ce livre peu de texte mais des images, des images et des images. Sur chaque double page, l'enfant doit répondre à une question en imaginant ce qu'il voudrait être plus tard.  Quels amis ? Quel habitat ? Quel mode de transport ? Quelle alimentation ? Quels vêtements ? Quels animaux de compagnie ? Quel métier ? Chaque double page propose un très grand nombre de possibilités, réalistes, exotiques, parfois fantaisistes aussi. Cet ouvrage est un bon support pour discuter, s'amuser, partager rêves et envies, tout en leur permettant de jouer avec leur imagination et d'envisager de jolis lendemains. 



Les références 

* Quand on sera grands de Sandrine Beau et de Nicolas Gouny, Editions Les p'tits bérets, collection La tête sur l'oreiller,  2013 - 12,90 €
Les avis de Gabriel de La Mare aux  mots : Ici 
de La littérature Jeunesse de Judith et Sophie :  Ici
et d'A lire au Pays des Merveilles : Ici 


* Les rêves s'affolent de Jean Elias, illustrations d'Anastassia Elias, Editions Motus,  2013 - 10 €- à partir de  13 ans

* Plus tard je serai moi de  Martin Page, Editions du Rouergue, mars 2013 - 8,700 € - à partir de 13 ans.
Les avis de Méli-Mélo des livres : Ici 
et d'A lire au Pays des Merveilles : 

* C'est toi qui choisis de  Nick Sharrat et Pippa Goodhart, Editions Nathant,  2003 pour l'édition originale, mars 2013 pour celle-ci - 12,90 € - à partir de 3 ans.
Les avis de Gabriel de La Mare aux  mots :   Ici
et de Kik : Ici

mardi 28 mai 2013

Scarlatine à domicile !


Le grand retour de la scarlatine à la Maison Rouge, ça ne s'invente pas, c'est pile le jour où je reçois cet album des Editions Gulf Stream : Monsieur scarlatine d'Eric Battut. L'album est testé et approuvé. La scarlatine (de Petit Pois) a elle aussi été testée, désapprouvée (par sa Maman qui va devenir vraiment à sec en journée enfant malade alors qu'on est seulement en mai), mais on n'a pas le choix quand on la chope. Donc on l'a. Elle va bien notre scarlatine, le petit pois est rouge. Et elle est en cours de traitement antibiotique, la scarlatine. Quant à l'enfant au thermomètre en hausse il a reçu la médaille de l'éviction scolaire durant 48h00. Et, il ne serait pas impossible que cet enfant malade l'ait refilée à son entourage et notamment a sa Maman Baobab qui a la gorge qui gratte gratte, les amygdales en œufs d'autruche et qui va courir voir doc pour savoir si elle ne se serait pas, elle aussi fait plaquer par la méchante angine rouge. Celle là même qui a déjà trop longuement squatté la Maison Rouge cet hiver avec trois épisodes de scarlatine pour Miss Grenouille qui avait elle, eu la gentillesse de ne pas partager ses microbes. Si vous en voulez, vous, par contre, n'hésitez pas à le demander, le microbe. On vous le donne, on vous l'offre, on vous l'envoie gratos par bisou, bave, bulle d'air contaminé, souffle à couper. On vous le transmets par colis, colissimo, chronopost, enveloppe Kraft, format paysage si vous insistez, pré-affranchie ou non, lettre recommandée, avec ou sans accuser quiconque. Ou alors on ne vous embête pas avec ce microbe, on le garde pour nous, on l'assassine aux antibiotiques, mais vous rejoignez la page Facebook du blog. Le temps que vous réfléchissiez, un peu, mais pas trop, on vous présente l'album arrivé hier matin, comme s'il était livré avec le microbe. 
Monsieur Scarlatine d'Eric Battut. 
 " Dans la savane, au fond d'une mare, vit Monsieur Scarlatine. Hargneux et teigneux, Monsieur Scarlatine est un microbe. Monsieur Scarlatine passe son temps à attendre. Il attend d'être mangé".
Et fait de collage et de peinture, le bidon rond plutôt rouge voire marron, le nez pointu et les yeux verts, il n'a pas l'air commode le Monsieur Scarlatine d'Eric Battut. Jusqu'au moment où "un gros ver dodu" le croque. Il sourit peu sainement. Il faut dire qu'il n'est pas très sain, forcément, Monsieur Scarlatine : c'est un microbe. Et son épopée, nous montre comment il passe d'un petit ver à un petit poisson, d'un gros poisson à un crocodile qui le refile à l'oiseau qui contaminera le zèbre qui sera quant à lui mangé par un lion... le microbe se promène, se propage et colore tout de pois rouges scarlatine les animaux qui entrent en contact avec lui. Vaincra-t-il vraiment toute la savane ? Pas si sûr. Probable même qu'il retourne au fond de la mare et que ce retour lui sera fatal. Mais qui donc peut battre un microbe ? Vous le saurez en découvrant cette histoire très bien conçue pour aider les jeunes lecteurs à appréhender microbe, contagion et même chaîne alimentaire ! 

Monsieur Scarlatine d'Eric Battut, Editions Gulf Stream, Collection Les petites balades, 
octobre 2011 - 9,50 € - à partir de 3 ans.

lundi 27 mai 2013

Un jour de lessive presque comme un autre...

Presque que comme un autre. Pas tout à fait donc. Parce que dimanche, c'était la Fête des Mères. Alors j'ai envoyé un mail clin d'oeil à ma propre mère, propre juste parce que c'est la mienne, non pas parce qu'elle a été lessivée. Bien qu'à mon avis, mon humble avis, elle ait peut-être besoin d'être rincée, mais c'est juste parce que là où elle est, elle prend des bains plutôt agréables. C'est ce qui se dit, dans les Caraïbes. Rincée, finalement c'est plutôt à moi que cela pourrait coller. La semaine passée, la Grenouille ne m'a pas laissée une nuit sans me réveiller au moins deux fois. Parfois trois, parfois quatre et même cinq. Ce qui coupe les pattes, et pas seulement. Et puis il y a eu cette surdité enfin diagnostiquée. C'est marrant comme les choses ne peuvent pas vraiment être simples dans la vie. Ce qui me fait digresser directement, lire un livre pour enfant dans lequel l'histoire est douce, cela peut-être pas mal aussi. C'est une question que je pose sur une Lecture commune en cours pour A l'Ombre du Grand Arbre. Depuis samedi, c'est le Petit Pois qui est malade (c'est définitif, j'enlève le D sous peine qu'on y porte des sens complètement inappropriés ), avec de la température et un liquide vert et épais qui sort du nez et des oreilles. La classe, cette tendance Hulk sans les muscles. Dans ces cas là, il éprouve une grande fatigue. Et dans son sommeil, il a tendance à partir loin, très très loin dans les bras de Morphée et à tout oublier. Et moi j'ai tendance à oublier qu'il s'oublie... Ce matin là, hier matin donc, bonne fête Maman. Vraiment bonne fête ! Quand l'un  m'a réveillée trop tôt (c'est toujours trop tôt le dimanche quand c'est avant 8h00) et l'autre s'est réveillé mouillé. Un jour de lessive presque comme un autre.
Pour la fête des mères, des pères, l'équipe enseignante de l'école du village dans lequel nous vivons a pris la décision de ne pas préparer de cadeaux pour célébrer l'occasion. Et je les en remercie. Ce n'est pas l'idée d'éviter de recevoir un collier de nouilles peintes qui me fait dire cela. Ici, et certainement ailleurs, on ne fait pas de colliers de nouilles peintes. Les ateliers et les travaux rapportés sont de belles réussites et sont accrochés dans les chambres, dans la cuisine et dans notre galerie-couloir. Contrairement à ... ça. Mais ça vient d'ailleurs ! En mode parent solo de deux jeunes enfants, on ne peut donc compter que sur soi-même si l'on veut fêter la fête des mères et la fête des pères... Non, non. Je ne bois pas d'ode Vichy et je ne veux pas fêter la fêter des mères. Mais je ne suis pas contre un petit bisou avec les bras, un gros câlin avec les mains posées sur les joues, ou un petit mot doux murmuré dans le creux de l'oreille... Un petit peu chaque jour. 
Enfin quand même, hier, je voulais des croissants. Pour cause de Fêtes des mères ? Pour cause de dimanche détente ? Plutôt la deuxième option. Ou peut-être un peu des deux. Alors j'ai fait le bib' de l'un, en lui disant sage comme une image, le temps que tu te l'enfiles, je vais chercher le pain. Tu y vas en pyjamas, maman ? Bien sûr. Flash back rue d'Antrain à Rennes, rue Jeanne d'Arc Paris 13e, Place du Friège dans un no man's land d'Oise ou de Val d'Oise... Oui je suis toujours sortie en pyjamas pour aller chercher le pain de bon matin. Et oui, ça a toujours été moi le livreur de pain. Alors ici, à l'angle de la rue Angélique Perrigault, je fais de même. Et je géocalise à mort pour certains cercles, parce que oui, il y a parfois des privates jokes dans mes chroniques. Allez vite. Vite le pain, je veux dire. Et surtout les croissants, parce que mince, c'est fête des mères et que de toute façon je n'aurais pas d'offrande - sauf une marre de pipi, des fesses à essuyer, des nez à moucher, un jus de fruit renversé sur de beaux habits, ceux du dimanche, quelques pleurs, quelques cris. Si ça se trouve, de la bave aussi. Le tout lié avec des petits bisous, des formules de politesse, des compliments, des yeux doux, mais pas trop non plus. 
Retour, au pas de course, dans la maison, l'enfant sage qui ingurgite son biberon quand le reste de la maison, et même du quartier, du village presque dort... Et le café qui est prêt. Et le rituel tête à tête mère-fille quotidien. Et tiens, cette idée, cette envie de presser des fruits pour un jus parfait et cette pensée qui remercie en silence le doux livreur d'oranges qui me fournit en ce moment les vitamines nécessaires à une vie parfois chaotique. Comme de l'ouate. Des angles molletonnés. Celui qui garde silencieusement les enfants parce que non je ne les ai pas laissés seuls dans la maison. Un mug immense de café non terminé, et l'enfant mouillé se lève. Bisou sur la joue, sur le front. Il a de la fièvre. Change, Doliprane, deux trois trucs à picorer et à boire. Il a soif, sa gorge est en feu, mais il n'a pas faim. Et quand il a tout ce dont il a besoin, direction la chambre, au secours du lit aux draps imprégnés, rendez-vous à 9h00 devant la machine à laver. Bonne fête, maman. Une machine, donc. Non, deux, la couettes est grosse. La fête des mères ? Non pas que j'y attache une bien grande importance, mais à part les croissants auto- livrés et le jus d'orange pressé parce que pour une fois c'était un matin où l'on n'était pas pressés, je n'ai pas vu une grande différence. Comme si la fête des mères était un jour de lessive comme un autre. 
Un jour de lessive de Christian Bruel et Anne Bozellec. Il est vert pétant, travaillé au crayon, en bichromie. Il n 'y a pas de texte, dans cet album, mais il y a une histoire. Une maman de dos qui étend le linge. Il fait chaud, au loin la montagne, sur sa tête un chapeau de paille. Un petit garçon, tout petit garçon, doudou en main, passe derrière elle, soulève le drap, comme s'il s'agissait d'un rideau de théâtre. Et l'aventure commence. Avec des ours en peluche, un vautour peut-être et un lutin. Plusieurs même. Avec un fil à linge, un fil de pêche ou un fil à la patte. Avec des épingles à linge, toujours, le linge, parfois blanc, parfois vert, qui sèche au vent, avec de drôles de personnages, qui vivent et évoluent derrière le fil, derrière le fil à linge comme s'ils étaient des héros de film, de livres, de pièces de théâtre. Ils passent parfois devant, mais attention aux chaussettes vertes. Et si c'était l'enfant qui passait de l'autre côté ? Du côté des rêves, au pays de l'imagination ou de la fiction ? Et si le fil devenait liane, les vêtements des rideaux et si l'on retrouvait les personnages des histoires, des contes, et si enfin, avec toutes ces émotions dont la surprise, dont la peur, le rideau se refermait, et que la main de maman se posait réconfortante sur la tête de l'enfant ?

Un jour de lessive de Christian Bruel et d'Anne Bozellec, réédition d'un classique de la littérature jeunesse de 1989 aux Editions Thierry Magnier, janvier 2013 - 11 € - à partir de 2 ans.

samedi 25 mai 2013

Les Drôles de Petites bêtes



À l'occasion de la Fête de la Nature, les "Drôles de Petites Bêtes" d'Antoon Krings s'invitent au Jardin des Plantes de Paris ce week-end : au programme des contes, des histoires, des spectacles, des activités manuelles, une expo géante, et l'observation des plantes et des insectes... Y sera diffusé Le petit journal des drôles de petites bêtes que vous pouvez aussi télécharger ici !

















L'actualité Des Drôles de Petites bêtes, c'est aussi la parution de jeux : Les drôles de petites fiches de Mireille l'Abeille. 
Un des personnages les plus connus des Drôles de Petites Bêtes, Mireille est l'animatrice de 16 fiches cartonnées effaçables sur lesquelles sont proposés - recto-verso - des jeux, des labyrinthes, des dessins, du coloriage, des devinettes, des jeux de cache-cache, des points à relier... Pas moins de 32 jeux variés dans lesquels on retrouve les héros insectes ou bestioles diverses d'Antoon Krings. Elles sont présentées dans une petite valisette cartonnée dans laquelle est également fourni un feutre effaçable deux couleurs. Pratique pour partir en week-end ou en vacances. 












Les drôles de Petites Fiches de Mireille l'Abeille par Antoon Krings, Edition Gallimard Jeunesse, Giboulées, 8,50 € - à partir de 4 ans.
Les petites infos en +...

** En mars je vous parlais de L'herbier géant des drôles de petites bêtes ... 

** Pour les heureux parisiens, retrouvez le programme de La fête de la nature au Museum d'histoire naturelle et au Jardin des plantes par Ici 

** Et aussi : je vous concocte pour juin une sélection sur les petites bêtes et bestioles de toutes sortes, gardez l’œil !

vendredi 24 mai 2013

Transgenre, transsexualité, deux romans jeunesse qui en parlent.


 L'idée de cette chronique a germé avec la lecture du roman d'Hervé Mestron, Le choix de moi, paru chez Oskar Editeur en janvier dernier. "Alors, votre bébé, c'est une petite fille ou un petit garçon ?". Je l'ai lu. Vite. Il est court, rythmé, bien construit. Je venais tout juste de le lire quand j'ai rencontré Jean-Noël Sciarini au Salon du Livre de Paris. Il me parle de ses romans,  je m'arrête sur Le Garçon bientôt oublié qui traite du transgenre parce que l'association avec Le choix de moi se fait tout de suite. Je chroniquerai les deux romans en même temps. Un plus court pour les pré-ados / ados. Un plus long, plus rude plus complexe pour les ados-adulescents. 
Et puis, j'ai un peu tardé à le lire. Il faut dire que Ma Pile A Lire n'est pas loin de monter jusqu'au plafond. Et puis enfin j'ai ouvert le roman, souri à la relecture de la dédicace, abordé l'incipit et découvert une plume. Une bonne plume. Une très bonne plume. Quel plaisir à la lecture, quelle découverte que celle de Jean-Noël.
Le sujet est sérieux, son livre est sombre - contrairement à l'histoire d'Hervé Mestron plus douce et pleine d'espoir - mais son écriture a cette fâcheuse tendance à vous emporter directement. Fâcheux, c'est quand on est dans le train ou dans le métro, arrivé à bon port, et qu'il faut y aller, là, madame, vous devez partir, on est en gare. Emportée directement. C'est ce qu'il s'est passé pour moi, alors j'en ai parlé autour de moi, sans vous en parler à vous. Je vous l'avoue. Et justement, en échangeant avec Gabriel de l'incontournable blog La Mare aux Mots, l'idée a germé de vous proposer un regard croisé sur le roman de Jean-Noël Sciarini, et finalement une chronique croisée sur la thématique de la transsexualité puisque Gabriel vous présente également  Mon frère ma princesse de Catherine Zambon ( Iciquand je vous propose la lecture de...  

Le choix de moi d'Hervé Mestron
" ça ne va plus depuis un moment. L'impression d'être à côté de ses pompes. Dominique a essayé d'en parler. Mais il est difficile de formuler, surtout à sa mère, ce que l'on n'arrive pas à se dire à soi-même". Ces premiers mots ne disent pas pourquoi Dominique ne se sent pas bien. C'est en continuant, en croisant la description de ses sentiments et du mal-être de l'adolescent, avec les descriptions faites de son instrument, il est musicien, que tout se dessine par la métaphore. "Dominique se souvenait qu'il avait parlé de l'alto comme d'une personne : "ange, androgyne, au timbre voilé, ambigu, pouvant arracher le cœur du public". Et c'est un instrument qu'il embrasse, dès le plus jeune âge, et dont il joue pour la plus grande fierté de sa mère. Alors quand un jour, son corps se bloque, se tend, refuse d'en jouer, on sait que le nœud arrive. Le nœud dans la gorge, le nœud de l'histoire. C'est l'expression physique du mal-être de l'adolescent qu'il ne comprendra que plus tard, en cheminant, en se remémorant les troubles et les événements de son enfance, en veillant sa mère gravement accidentée à l'hôpital, qui surgit. " Et cette envie qui lui prenait de s'arracher la peau, de brûler son nom. (...) et son incapacité à comprendre ce qui se passait en lui, à se demander s'il était bien normal de remettre en cause la question de qui il était : fille ou garçon". 

Elle, sa maman, est dans le coma. Lui, le garçon, Dominique, prénom à deux genres, commence à devenir elle, l'autre, son autre. Une 'elle' qui était enfouie, cachée, bloquée profondément en lui. Comme cette histoire d'hôpital, de leucémie, de traitement quand il était petit. Et si la situation se débloquait ? Une, enfin plusieurs même, notes d'optimisme, une et peut-être même plusieurs réconciliations. Entre l'enfant et sa mère, l'ado et l'alto, l'ego et l'ego... Une réconciliation avec la vie peint dans un roman mené avec finesse par Hervé Mestron qui aborde hermaphrodisme et transgenre avec simplicité et presque douceur. Les deux termes sont par ailleurs expliqués à la fin du roman Gérard Fedmann, professeur de médecine émérite. Le petit plus pédagogique chez Oskar Edition.
Le choix de moi d'Hervé Mestron, Editions Oskar, collection court métrage, janvier 2013 - 5 € - à partir de 12 ans. 

Le garçon bientôt oublié de Jean-Noël Sciarini.  "J'ai parfois pleuré comme une fille, et je me suis battu comme un garçon. Le contraire tout autant. Boy's don't cry ou girls juste wanna have fun, est-ce cela le contrat pour être toléré et apprécié , dans la cour de récré , puis accepté dans la cour des grands ? Faut-il vraiment choisir son camp ?". Extrait du journal intime de Toni Canetto, 16 ans ou presque et d'un genre plutôt incertain.  Et certain par contre de ne pas savoir qui il est, excepté peut-être "un type vraiment bizarre" en quête de lui-même. Plutôt en quête de l'amour, en quête d'une chanson qui lui permettait de se trouver lui. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond ? La question est tournée, retournée dans tous les sens. Tony fait des classeurs, archive, se documente, un peu sur lui, beaucoup sur les autres, pour se trouver ou se retrouver. "Je suis perdu". Quand il laisse enfin entrer "quelque chose dans [sa] vie. La musique." il pense que le jour où il trouvera son titre, il comprendra son histoire personnelle, il capturera son identité. C'est Antony and the Johnsons. "For today I'm a boy (...). One day, I'll grow up, I'll be a beautiful woman" qui  fait déclic. La chanson révélatrice. Celle qui lui fera parcourir des kilomètres pour tenter d'approcher l'interprète. Comme si cette chanson pouvait changer sa vie. Et si elle le faisait vraiment. Et Rose, cette vieille rose aussi ? S'il comprenait enfin que derrière une apparence masculine, il est en réalité une fille ? Et puis il y a Laura. "Je ne connais même pas la nature des sentiments qui me portent vers Laura.  (...). J'imagine que lorsque mes lèvres seront contre les siennes, je le saurai. Ce n'est pas plus compliqué que ça". A moins que le premier baiser ne soit une gifle et ses premiers mots d'amour des insultes ? Et si les baisers et les princesses n'existaient pas ? Et s'il fallait fuir ? Fuir la maison, fuir ce corps partagé entre une fille et un garçon, fuir ce monde où personne ne le reconnaît "pauvre taré!". Et s'il n'y avait pas de solution ? A part peut-être celui de devenir oiseau ? Et si ce livre si sombre dont l'histoire expose avec talent le cheminement complexe d'un adolescent en mal de ce qu'il est, n'était pas tout à fait un livre pour adolescents ? C'est une des question que j'ai voulu poser à son auteur, Jean-Noël Sciarini en refermant ce roman et en ravalant ma salive. 
*** Coup de coeur ! ***
*** Interview *** Interview *** Interview *** Interview *** Interview ***

Une rencontre au Salon du livre de Paris en mars dernier, puis la lecture de ce roman que Jean-Noël Sciarini m'a offert, et voilà comme une envie de lui poser quelques questions...

Comment t'es venue l'idée de traiter de ce sujet ? Antony and the Johnsons dont le prénom du personnage principal est tiré ?  
Ce fut une succession de signes qui s’imposèrent à moi et me donnèrent l’impulsion de commencer ce roman (car il s’agit toujours d’une sorte d’impulsion, quelque chose comme une tension à soulager, bien plus qu’une envie – et passée cette première étape, le plaisir de l’écriture est là, bien sûr !). Parmi ces signes, il y eut, en effet, une chanson d’Antony and The Johnson (artiste que j’appréciais déjà avant, mais sans plus) qui me bouleversa, elle s’appelle Another world, et qui fut le déclencheur de l’écriture du roman.

En quoi Le Garçon Bientôt oublié est-il un roman jeunesse ? 





C’est une question difficile, à laquelle je ne suis pas certain de pouvoir répondre. Ce qui est certain, c’est que je ne me pose jamais la question de savoir si je vais ou suis en train d’écrire un roman jeunesse. On m’a déjà fait remarquer que certains de mes romans se situaient à la frontière entre littérature générale et jeunesse. L’âge des protagonistes est, c’est certain, un facteur évident installant de fait mes romans dans le paysage de la littérature jeunesse, mais au-delà de ça j’imagine que, pour ce roman en particulier (mais cela vaudrait aussi pour tous les autres), les thématiques abordées l’inscrivent dans la littérature jeunesse : la recherche d’identité, l’individuation, le sentiment d’être différent, le sentiment qu’une chanson puisse changer une vie (chose qui nous paraît sans doute, une fois devenu adulte, tout à fait stérile – et cela est bien triste je trouve). 

Comment s'inscrit-il dans ton travail ? Par rapport à toi, par rapport aux autres romans que tu as écrits ? 
Il me paraît, aujourd’hui encore, difficile à expliquer la place qu’occupe ce roman au thème aussi particulier dans mon travail. Disons simplement qu’au-delà du thème saillant du roman – le transsexualisme −, celui-ci évoque des thèmes que je n’ai cessé, depuis, d’explorer : l’inadéquation au monde, l’importance de l’art (qu’il soit majeur ou mineur, littérature ou pop music), la solitude, le regard des autres sur nos différences, etc.

Pourquoi cette omniprésence de la musique ? Ton lecteur doit-il avoir des airs dans la tête quand il te lit ? Ecris-tu dans le silence ou dans un bain de sons ? 

Déjà, la musique a toujours été omniprésente dans ma vie. La lecture, l’amour des livres, sont venus très tard (vers 18, 19 ans) mais la musique, aussi loin qu’il m’en souvienne, a toujours été là, jouant de multiples rôles : catalyseur ou révélateur d’émotions ; médium de partage, de rencontre avec les autres, elle eut un rôle consolateur et fut un marqueur des événements, heureux ou malheureux, jalonnant ma vie. C’est sans doute pour cela qu’elle est encore aujourd’hui si présente, non seulement dans ma vie mais aussi dans mes livres. Quand j’ai commencé à écrire, je ne pouvais le faire sans écouter de musique. Elle était un moyen magique d’accéder à mon imaginaire et à mes émotions, et donc à l’écriture. Aujourd’hui, il m’arrive de m’en passer, puisque je commence à maîtriser un peu mieux les clés de mon imaginaire et de mon inspiration, disons que je peux y accéder plus facilement ! Malgré tout, elle reste importante dans mon écriture. Toutes les références musicales contenues dans mes livres sont, idéalement, destinées à être découvertes par mes jeunes lecteurs, tout simplement parce que lorsque j’étais adolescent, les artistes que j’admirais étaient bien souvent d’excellents prescripteurs (soit directement à travers leur travail, soit dans leurs interviews), j’avais envie de découvrir les chansons ou les livres dont ils parlaient si bien, je voulais comprendre comment cela avait pu influencer leur travail, et façonner ce qu’ils étaient devenus. En tant qu’artistes et en tant qu’être humain. Bref, j’aime cette idée d’être un passeur, l’idée qu’un lecteur qui n’aimerait pas mes livres puisse découvrir les chansons d’Antony and the Johnsons ou de Nick Drake, les poèmes de Fernando Pessoa ou les livres de Georges Perec (je fais ici référence à mes autres romans), m’enchante et me console ! Mais attention, je ne suis pas un saint désintéressé, à tout prendre, je préférerais tout de même qu’il aime beaucoup mes livres !

Quand on a lu Le garçon bientôt oublié de Jean-Noël Sciarini, on enchaîne avec lequel de ses romans ?
Je conseillerais Les disparitions d’Annaëlle Faier qui pourrait être le pendant ludique, extraverti et aérien (et c’est aussi mon roman le plus spécifiquement adolescent par ailleurs) du Garçon bientôt oublié, un roman assez sombre. Ou alors ce pourrait être Tarja, qui est mon roman – déjà publié - favori. Il est paru chez La Joie de Lire, et est plutôt destiné aux jeunes adultes (15-25 ans). Quant à mon roman encore non publié favori, il s’agit d’un Médium qui paraîtra chez L’Ecole des loisirs fin 2013 ou début 2014 je pense, dont le titre n’est pas encore déterminé. Il s’agit je crois, à ce jour, de mon roman le plus abouti, et j’ai hâte de le voir paraître ! Sinon pour les lecteurs ados très romantiques, je conseillerais mon premier roman Nous étions des passe-muraille, une histoire d’amour entre une jeune adolescente anorexique, qui est internée dans un institut psychiatrique, et Jean, une sorte de géant un peu pataud, qui va tout faire pour l’aider à s’évader et pour la sauver de sa maladie. Pardon, j’ai un peu triché …puisque j’ai finalement cité tous mes romans ! 

Le garçon bientôt oublié de Jean-Noël Sciarini, Editions l'école des loisirs, collection medium, mars 2010 - 10 €

jeudi 23 mai 2013

BZZZZ dans les petites zoreilles...

... De p'tit Poi(d)s qui ont décidé de ne pas bien fonctionner. Alors avec Grenouille Petite Sœur  on leur fait un pied de nez au sucre à ces petites oreilles pas cool. Et pour le petit goût salé, la petite larme à ravaler, et bien on la ravale, comme la façade. Et se met des paillettes sur les paupières, du pétillant dans les yeux, pour encourager son grand frère, mon grand garçonnet, et lui dire qu'on sait très bien qu'il saura parfaitement se débrouiller, appareillé.  C'est forcé !

mercredi 22 mai 2013

Petits pas, petits...

 A tout moment, à chaque instant, quand on est petit tout petit, il y a ces premières fois... 


La première fois que je suis née de Vincent Cuvellier et Charles Dutertre.  Y a t-il des livres dont on peut devenir amoureux ? Peut-être. Il y a des textes très beaux, et celui de Vincent Cuvellier qui signe ce titre l'est. Construit sur l'émotion, la surprise des premières fois avec la simplicité des images et des descriptions, l'auteur s'approche du phrasé naturel que pourrait utiliser un jeune enfant. 
Un effet qui prend sens et qui résonne chez le lecteur adulte, comme chez l'enfant. Et c'est ce qui fait le style si particulier de Cuvellier renforcé par les illustrations de Charles Dutertre qui croque cette petite fille qui devient jeune fille puis femme, avec humour et finesse. Dutertre qui illustre le dit mais aussi le non dit, comme l'ombre de l'enfant qui devient oiseau quand elle croit voler. Non quand elle vole. 
L'album est à lire et à relire, à regarder, à rire et à sourire à n'importe quel âge ou presque. Du moment de la première naissance jusqu'à la seconde ; du bain, à la découverte du monde, du vélo sans petites roulettes, aux étoiles filantes et aux chouettes mouettes ; du soutien-gorge trop grand à la toute première fois, celle des amoureux, du premier lardon, au premier baiser, en passant par Candice Muriaccelli parce qu'on a tous en tête, dans le fin fond de nos souvenirs, une Candice Muriaccelli dans la cours de récré de maternelle ou de primaire et qu'on est tous un petit peu cette petite fille qui voit le jour, le prendra, le donnera à son tour...  Il ne laissera personne insensible, cet album là, La première fois que je suis née, c'est sûr. ***Coup de coeur***

Les premières fois de Catherine Dolto, Colline Faure-Poirée et Frédérick Mansot. De la naissance aux premières sensations, de ces premières fois qui marquent le développement du nourrisson jusqu'au premier anniversaire, ce "petit Dolto" dresse page après page les grandes étapes qui jalonnent les premières années d'un enfant. Celles qui font dire à ses parents, "comme tu grandis". Le pot, les premiers pas, l'école, la lecture... Et puis il y a ces premières fois "qui comptent beaucoup pour nous. Les premières fois qu'on a ouvert une porte tout seul (...)". Et puis il y a ces déceptions, les premières et les suivantes : "Il y a des premières fois qui sont difficiles à supporter, par exemple quand on découvre que les grandes personnes ne savent pas tout et peuvent se tromper". Un album bien conçu pour comprendre ce que grandir veut dire. 
Les références 

* La première fois que je suis née de Vincent Cuvellier, illustrations de Charles Dutertre, Editions Gallimard Jeunesse, Collection Giboulée - Existe en album (2007) et dans la collection poche L'heure des histoires (2010) - 4,80€ - à partir de 3 ans.
L'avis de Gabriel de La Mare aux  mots : Ici 

* Les premières fois de Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée, illustrations de Frédérick Mansot, Editions Gallimard Jeunesse, Collection Giboulées, Mine de Rien - février 2013- 6,10 € - à partir de 3 ans. 

mardi 21 mai 2013

Naissance imminente... Ecoute battre mon (coup de) cœur !

Quand les aînés attendent et que les parents sont à la maternité 


Requin-baleine

ou comment naissent les petits frères, les petites soeurs et les étoiles filantes

" Je pense à Maman. J'ai du mal à l'imaginer en ce moment, à me faire une image d'elle et de la salle d'accouchement. J'ai du mal à réaliser que dans quelques minutes ou dans quelques heures, mon frère ou ma soeur va sortir du ventre de Maman". 
Maud attend, laisse passer le temps, plus ou moins devant la télé, devant un documentaire sur le requin-baleine. Elle est chez sa grand-mère, la mère de la sienne. Et le téléphone sonne. " C'est encore papa. Il a déjà téléphoné il y a une heure, pour dire que Maman va bien, que les contractions sont de plus en plus proches". Maintenant, c'est sûr, la naissance est pour cette nuit. La petite fille a sommeil, il est tard, il fait nuit. Une nuit de juillet. Elle sort pourtant dans le potager, bientôt suivie de sa grand-mère. L'attente, toujours de cette naissance imminente. Si proche et en même temps si loin. Un feu de bois, deux fauteuils pliants, les étoiles pour ciel. L'attente toujours. La peur un peu aussi. L'inquiétude. La naissance va-t-elle bien se passer ?  C'est une nuit exceptionnelle pour la famille. Pour Maud et sa grand-mère, c'est l'occasion d'échanges et de partages, d'émotion, de discussions philosophiques même, douces et poétiques. Transmission intergénérationnelle. 
" Tout à l'heure, le téléphone va sonner. Les planètes s'écarteront un peu (...). Alors mon frère ou ma soeur sera né. L'univers s'agrandira pour lui laisser sa place. Et dans mon ventre, il y aura un sourire comme une étoile filante". 
Un tendre histoire d'Alex Cousseau illustrée en mode gros crayons et bichromie par Aurélia Grandin qui adopte parfaitement l'univers de la collection Trimestre chez Oskar, Requin-Baleine reçoit sans hésitation un *** coup de coeur ***
Requin-baleine ou comment naissent les petits frères, les petites soeurs et les étoiles filantes d'Alex Cousseau, illustré par Aurélia Grandin, Oskar Jeunesse Editions, collection Trimestre - à partir de 5 ans - 12,95 € 


Du côté des chroniqueurs d'A l'Ombre du Grand Arbre, retrouvez la chronique de Méli-Mélo des livres Ici -


Petits Minus

"Voilà, ça y est". C'est son papa qui est venu le lui dire, à la sortie de l'école. ça y est quoi ? " Numéro 2" "Petit Krado" "Minus" est arrivé. Il est né. Sauf que... Notre petite roussette coquette, notre petite frimousse rousse aux yeux tout petits arrondis, aux joues blushées par l'hiver à moins que ce ne soit par les (c)rayons de couleur de Cécile Vangout, sa maman illustratrice, notre petite fille haute comme trois pommes, comme une aînée de 3-4 ans, celle qui à la robe assortie à ses bottons de février, elle ne les aime pas, elle, les bébés. "Je trouve que ça fait du bruit et que ça sert à rien". Il paraîtrait même que "ça bave". Enfin, c'est sa copine Fifi qui le lui a expliqué. Elle a l'expérience d'avoir une petite soeur d'un "âge minuscule". Alors, elle sait bien, c'est forcé. Allez en route pour la maternité. Sur la route avec papa, page de droite, quand à gauche, la petite fille se souvient des grandes étapes de ces mois passés : de l'annonce, au choix du prénom, en passant par la décoration de la chambre. "C'est long, quand même, neuf mois ! ça n'arrive pas 'vite, vite' du tout". Un peu piquante, très  bien écrite par Séverine Vidal, qui donne la parole à une toute jeune grande soeur qui se demande quand même ce qu'il va se passer pour elle à présent que le bébé est arrivé. Une pointe de jalousie, un zeste d'espièglerie, beaucoup de tendresse, et au final, un grand sourire, non, des grands sourires quand arrive cette première rencontre entre la grande soeur et le bébé à la maternité. Petit Minus réalisé avec goût, fraîcheur, douceur, couleur et poésie par un duo illustratrice / auteure qui s'est parfaitement trouvé, c'est un grand grand ***coup de coeur*** pour le blog Maman Baobab. Bravo ! 



Petit Minus de Séverine Vidal, illustré par Cécile Vangout, Editions L'Elan Vert, collection Les petits M, janvier 2013 - 11,20€ - à partir de 3 ans.

Retrouvez la chronique de Gabriel de La Mare aux Mots Ici et celle de Bouma

lundi 20 mai 2013

Œillade d'oeillets

Il y a une couleur très rouge qui donne envie de faire des photos. 
Un peu comme avant, quand je faisais beaucoup de photos. 

dimanche 19 mai 2013

Tag du dimanche



Deux Liebster awards dans ma boîte. Il est temps que je prenne le temps justement d'y répondre. Lancé pour permettre aux internautes de découvrir de nouveaux blogs, le Liebster award est donné aux blogs qui ont moins de 200 abonnés. Ce qui est le cas de celui-ci. Encore que... A quelques pas d'atteindre les 300 fans sur Facebook, page que vous pouvez rejoindre ici si vous n'y êtes pas abonné(Es), j'ai plaisir à avoir plus de 3700 visites par mois. Vous pouvez aussi suivre le blog via Google en vous abonnant via la fenêtre que vous trouverez en marge à droite de la page et par Hellocoton.

En quoi consiste ce tag ?
- il faut écrire 11 faits sur son blog et/ou sur soi
- répondre aux questions des personnes qui vous ont tagué
- poser 11 questions à 11 blogueurs à taguer. Et les en informer sur leur page.

De mon côté, c'est Hérisson de Délivrer des Livres et Pépita de Méli Mélo des Livres qui m'ont taguée.

Let's go...

(1) Le blog Maman Baobab a vu le jour il y a plus d'un an et demi. (2) je l'ai créé pour raconter, chroniquer, pour continuer à écrire. (3) Il s'agissait aussi de garder le lien avec mon métier précédent, journaliste (4) auquel j'ai dû renoncer après un licenciement économique (5) ah non, deux, voire trois même (6) et pour des raisons familiales aussi (7). J'exerce actuellement un métier qui n'a rien à voir mais qui me permet de gérer au mieux et de manière stable ma petite famille bancale (8) mais c'est une vraie frustration (9) et je ne suis pas sans penser à moyen terme à revenir à mes premiers amours pros (10) ou pourquoi pas me mettre à écrire des livres.... Pour enfants, forcément (11). 

Les 11 questions de Hérisson :
1/ Pourquoi avoir choisi ce titre pour ton blog / pseudo ?

Parce que quand on est maman solo, il faut avoir les racines un peu solides et un tronc qui ne fasse pas mine d'en être un. Le baobab, arbre de vie, tout un symbole. 

2/ Quel livre as-tu le plus relu ?
Petite j'étais une dévoreuse de livres. Mais je n'en avais pas beaucoup et surtout pas assez. Du coup, j'ai lu et relu les livres de ma bibliothèque "rose" des dizaines et des dizaines de fois. Un livre en particulier, je ne pense pas, car je faisais des séries complètes. Donc je vais dire une auteure, La Comtesse de Ségur, c'est ce qu'on m'offrait quand j'avais une huitaine d'années. Et puis quand au collège, j'ai eu accès au CDI, j'ai plutôt joué à lire les oeuvres complètes de tel ou tel auteur plutôt que lire et relire les mêmes romans (enfin pas au-delà de trois ou quatre fois). Mais j'ai craqué pour Harry Potter cependant et me suis enfilé la série complète à chaque nouvelle sortie... Du coup, il me semble bien connaître le premier tome !
3/ Le premier livre lu tout seul dont tu te souviennes ?
La bibliothèque rose donc, Les petites filles modèles, ou de ces titres là... Et j'avais un gros livre de contes d'Andersen aussi qui ne quittait que rarement la proximité de mon lit. Le meilleur endroit pour lire. 
4/ Une adaptation ciné qui t’a plus plu que le livre ?
La délicatesse de David Foenkinos. La lecture du roman a été une grosse déception. 
5/ Si les zombies débarquent, que fais-tu en premier ? 
Je leur tire la langue.
6/ Que fais-tu quand tu termines un livre ?
S'il est bon je lis la 4e de couverture. S'il ne l'est pas aussi. D'un excellent livre, je relis l'incipit, voire le premier chapitre. Et ensuite j'envisage ma prochaine lecture. Exercice souvent difficile à faire quand le livre m'a plu car je n'aime pas quitter l'univers d'un bon livre.
7/ As-tu déjà écrit un roman, une nouvelle, un projet de fiction ?
Un roman ou une nouvelle, non. Des projets, j'en ai, oui.
8/ La dernière photo que tu as prise ?
Je crois que j'en prends à peu près tous les jours. Un oeillet rouge. Des oeillets rouges, plutôt. A moins que ce ne soit cette sucette pied !
9/ Chez toi la déco c’est plutôt… ?
Des livres dans toutes les pièces, il me semble. Pour le reste, il faudra venir...
10/ Tu écris comment à la main ? Patte de mouche, arrondi, pressé… ?
Petit, pressé, parfois joli d'autres fois non. Pas du tout. Mon écriture est représentative de mon humeur, je crois. Mais je ne prends plus le temps de m'appliquer et je ne suis pas toujours de bonne humeur.
11/ Propose-moi une lecture commune. Pas de date pour le moment, juste un titre et on verra bien!
Et bien je suis en train de préparer un article sur Le Garçon bientôt oublié de Jean-Noël Sciarini, voilà donc le titre que je  propose à Hérisson.

Les 11 questions de Pépita :
1. Si tu étais ...un animal ?
Un tigre... parce que je trouve cet animal fascinant et très photogénique.
2. Ton livre préféré entre tous ?
Je n'ai pas de livres préférés. Je n'en ai plus en tout cas. Il y a des livres qui ont marqué ma vie, mais ils sont plusieurs. Et surtout, il y a des auteurs.
3. Qu'évoque pour toi le mot "Bibliothèque" ?
Une grande frustration. Celle de ne pouvoir tout y lire !
4. Es-tu joueur (euse) ?
Jeux de société ou casino ? Jeux de société, oui. Carrément !
5. Quel est le regret que tu regrettes le plus ?
Heu, je regrette de ne pas comprendre tout à fait la question... 
6. Le plus important dans ta vie là maintenant ?
Mes enfants !
7. Ton style de musique ?
Joker... !
8. Ton plat préféré à manger ?
Il proviendrait de la cuisine asiatique
9. Ton plat préféré à cuisiner ?
La patouille. Un concept personnel qui consiste à vider frigo et placards dans une marmite. Souvent ça donne une soupe du dimanche soir. Tiens, on est dimanche soir. 
10. La chose que tu détestes le plus au monde ?
En ce moment ce qui me tape sur le système : les faux mecs de gauche. Limite je préfère un vrai mec de droite. Sinon, il y a l'hypocrisie et la condescendance, la malhonnêteté, les fourberies, le sexisme, et pas mal de trucs qui finissent en isme. En fait je vais m'arrêter là, parce que quand je commence, que surviennent des faits et des images dans mon esprit, j'ai tendance à m'énerver un petit peu. Pourtant, je suis quelqu'un d'à peu près calme. Ah et aussi, lire une notice et suivre scrupuleusement des consignes... Je ne sais pas dire si je déteste vraiment, mais ça m'agace. 
11. Ta résolution à tenir vraiment pour cette année ? 
J'hésite entre perdre trois kilos (mais il ne reste plus beaucoup de temps avant les promenades en maillot) ou finir d'écrire deux histoires commencées et leur trouver un ou une illustrateur/trice.


Donc mes 11 blogs sont...

Et mes 11 questions :
1. Pourquoi t'es-tu lancé dans la blogosphère ?
2. Quels sont tes tics (écrits) de langage ? Quels mots utilises-tu le plus dans tes chroniques ? 
3. Quel livre devrais - je selon toi impérativement lire (voire chroniquer)
4. Ton dernier coup de coeur ?
5. Un coup de gueule à pousser ?
6. Une recette immanquable à partager ?
7. Quelle est ta meilleure chronique publiée ?
8. Où pars-tu en vacances cet été ?
9. Quel(s) blog(s) suis-tu régulièrement ?
10. Quel(s) auteur(s) / illustrateur(s) ?
11. Prépares-tu tes billets à l'avance ?


Mission accomplie. Bonne nuit ! [Et arrêtez de me taguer, please, please :) ]