vendredi 30 novembre 2012

Des histoires de rêve !


Pour clore en beauté cette thématique nuit, je vous invite à la découverte de trois romans traversés par le rêve. Trois romans somptueux que vous pouvez, les yeux fermés, ajouter à votre liste de Noël. En tout cas, ils sont sur la mienne !

*** 3 coups de coeur ***

La Petite Marchande de Rêve. Malo n'est pas très enthousiaste à l'idée d'aller fêter son onzième anniversaire à L'Auberge des trois Brigands. Il faut dire que cet anniversaire est livré "clés en mains" et acheté rubis sur l'ongle par ses parents qui préfèrent dépenser des fortunes en activités diverses plutôt que lui consacrer du temps. Il se glisse dans le taxi qui l'y conduit, songeur. Accident. Tout bascule. Tout bascule comme le taxi dans la Seine. Rassurez-vous, il ne se noie pas : Malo est aspiré dans un toboggan, il atterit au Royaume des ombres, un monde en noir et blanc où les quelques traces de couleurs sont données par les rêves. Là il y rencontre des personnages extraordinaires, des arbres et chats qui parlent... il y rencontre surtout Lili, la petite marchande de rêves, qui attrape les rêves dans un filet à papillon pour les vendre dans des boîtes à bonheur afin de solder sa dette envers l'alchimiste, le spectre Dom Perlet. Par un malheureux hasard, Malo va se retrouver dans le même pétrin. Le temps lui est compté pour se libérer du sortilège : c'est le début de la quête. Maxence Fermine dessine une belle histoire, inspirée d'un rêve de sa fille, une histoire dans un monde parallèle, pays magique où se mèlent merveilleux et maléfisme à destination des jeunes lecteurs... et des plus grands : j'ai été emportée !
La Petite marchande de Rêve de Maxence Fermine, Editions Michel Lafon, octobre 2012 - 9,95€ - à partir de 8 ans (bon lecteur)

Victoria Rêve. Quand j'ai reçu ce livre en Cd, je me suis demandée si je trouverai le temps de l'écouter. Lire un livre, dans le train, dans le métro, dans une salle d'attente, dans le lit ou ailleurs, ce n'est pas tout à fait la même démarche que passer une heure à écouter une lecture à voix haute. Et puis, il y a la voiture. Et la route qui défile, et le Cd qui tourne et la voix de l'auteur, Timothée de Fombelle, qui vous aimante et l'histoire qui vous attrape. Et la voix de l'auteur qui continue de vous séduire. Et l'histoire aussi. Et Victoria. Une dévoreuse d'histoires qui voit ses livres disparaître, qui vit entre rêve et réalité. Et ces trois cheyennes qui se déchaînent, derrière lesquels elles courent. Et qui s'échappent. Et son père habillé en cow-boy. Entre rêve et réalité toujours. Court-il après les cheyennes ? Et ses amis au lycée et ces livres qui disparaissent. Elle n'y comprend plus rien. Et la bibliothèque aussi. Et Léa. Elle fait quoi Léa ? Elle ne l'aime pas Léa. Et tout à coup la réalité vient entrechoquer le rêve et tout se dénoue. Comme si parfois, le livre, le rêve et l'imaginaire allégeaient les difficultés de la vie. Pas une leçon. Mais une philosophie de vie. Et l'espoir aussi.
Victoria Rêve de Timothée de Fombelle, livre CD  lu par l'auteur - Editions Gallimard Jeunesse - novembre 2012 - 12,90 € / existe dans la Collection Roman Junior du même éditeur. A partir de 10 ans


Céleste et la Banque des Rêves. Voici mon dernier lu et je l'ai dévoré ! Autant vous le dire tout de suite, ce n'est pas pour rien que je termine ma thématique sur la nuit avec Céleste et la Banque des Rêves de Carolyn Coman et de Rob Shepperson. Accablée par le fait que ses parents ont abandonné Vanille, sa petite sœur, Céleste sombre dans le sommeil. Plus elle dort, plus elle rêve, moins elle veille, moins elle accumule de souvenirs. Son compte de souvenirs passe dans le rouge et la voilà embarquée à la Banque Mondiale des Rêves et des Souvenirs où elle doit s’expliquer. Désappointé par l’âge de Céleste, Sterling le dirigeant qui l’avait convoquée, la laisse partir avec Violette responsable du département des Rêves, matière dans laquelle la jeune fille excelle. Cette dernière la prend sous son aile. Céleste s’installe à la BMRS en espérant pouvoir retrouver la trace de Vanille. Elle y découvre un fonctionnement régi par l’équilibre des comptes de rêves et de souvenirs.  Mais en même temps le GTR attaque…  Une intrigue bien menée, une intrigue illustrée. Dans les illustrations, une histoire parallèle est narrée jusqu’à ce que textes et illustrations se rejoignent finalement, pour le dénouement.

Céleste et la Banque des rêves, texte de Carolyn Coman et illustrations de Rob Shepperson, éditions Bayard Jeunesse, novembre 2012 - 13,90 € - A partir de 9 ans






Du côté de la bande des Croqueurs d'A l'Ombre du Grand arbre retrouvez les chroniques sur

La Petite Marchande de Rêve :
de Céline du blog Qu'importe le flacon pourvu qu'on en ait livresse : Ici
de Pépita du blog Méli-Mélo : Ici
de Bouma du blog Un P'tit bout de bib : ici

Victoria Rêve :
de Céline du blog Qu'importe le flacon pourvu qu'on en ait livresse : Ici
de Pépita du blog Méli-Mélo : Ici



xoxoxoxox Fin du thème Nuit xoxoxoxox Merci à vous de l'avoir suivi et d'avoir fait bondir le compteur xoxoxoxox Merci aux attachés pressse pour leurs envois savoureux !

jeudi 29 novembre 2012

Mes rêves

Et puis enfin, le sommeil vient, et avec, les rêves peut-être aussi.

Et c'est avec cet album pour tout-petits tout-petits que nous entrons au pays des rêves. Petit cartonné, petit carré, petit molletonné, Petit et majoritairement Noir et Blanc, voilà un livre fantastique pour entrer dans le rêve, dans les rêves plutôt, dans les rêves d'un petit garçon chapeau pointu, d'une petite fille au carré modèle, qui tantôt, l'un chevalier, l'autre princesse, tantôt coquelicot ou sur un dos de dino, nous emmènent dans un univers aux illustrations d'une grande grande beauté. Le graphisme des personnages et des scènes, les associations de couleurs et de matières sont très esthétiques. Certaines doubles-pages brillent, scintillent et le livre est phosphorescent, quand les pages ont été exposées à la lumière quelques instants. Mes rêves, une grande réussite signée Xavier Deneux, ou quand la simplicité s'unit à l'élégance à destination des toutes jeunes oreilles, dès 9 mois.

***Coup de coeur ***

Mes rêves de Xavier Deneux, éditions Tourbillon, 11,50 € - mai 2011 - dès 9 mois.

mercredi 28 novembre 2012

Peur du noir ?

Il faut trouver des solutions !
Et c'est bien ce que nous propose Laurence Gillot et Florence Langlois dans Peur du Noir ? Un album très ingénieux, drôle et vraiment bien conçu pour déjouer tous les pièges, absolument TOUS les pièges, de la nuit et du noir.

Mise en bouche :
"Dans le noir, tu n'y vois rien parce que le noir, c'est tout noir !
Mais si tu ouvres grands les yeux, tu vois des ombres... (...).
Mais tu sais, le noir est un peu comme un animal sauvage : tu peux l'apprivoiser "

D'accord, d'accord ! Mais comment faire alors ? Les solutions, aussi burlesques qu'astucieuses, toutes les solutions sont dans cet incontournable recueil à caler sous son oreiller (au cas où on oublierait que faire lors d'une attaque de monstres, de voleurs, de trous, d'ombres...). Par exemple, savez-vous comment fait Juliette pour combattre sa peur des voleurs ? Le chien da garde ! Enfin il faut s'exercer dans la journée pour être au point quand la nuit vient... Que fait Keum-Joo de sa peur du dragon ? Il s'arme de graines de maïs qu'il enfournera dans la gueule de la bête s'il passe sa tête par la fenêtre : et poc, poc, poc, transformation en pop-corn, il fera moins son malin, le dragon ! Je ne vous en dis pas plus, deux petits exemples pour vous ouvrir l'appétit/ Ce livre a tout ce qu'il faut pour combattre par l'imaginaire, une imagination nocturne qui tend vers l'angoisse ! Allez moussaillons polissons, soyez de courageux noctambules, la nuit s'amadoue pour devenir douce, douce nuit.

Peur du noir texte de Laurence Gillot, illustrations de Florence Langlois, éditions Tourbillon, avril 2010 - 10,95 € - à partir de 4 ans.

Retrouvez les chroniques des Croqueuses d'A L'Ombre du Grand Arbre :
-> La littérature jeunesse de Judith et Sophie Ici
-> Chez Hérisson, Délivrer des livres Ici

mardi 27 novembre 2012

D'autres fois...

... C'est plus compliqué !

Dès qu'il fait noir, c'est les cris, c'est la peur... la peur du noir, vous connaissez ?
Mika et Bali eux, oui !

Mika l'ourson a peur du noir. Mika, c'est ce petit ours tout blanc, tout craquant sur la couverture. Mika, il aime jouer au pirate, rigoler avec Vanille, sa cousine. Mais quand la lumière s'éteint et que la nuit vient Mika, n'est pas rassuré du tout du tout. Mika a peur du noir. Il voit des monstres dans les placards, mais pleurnicher quand on est ourson garçon devant la cousine Vanille qui vient exceptionnellement dormir à la maison, c'est peut-être pas une bonne idée. En même temps, c'est la nuit polaire, la nuit la plus longue de l'année... Et si c'était elle qui allait le rassurer ? Et si c'était elle qui le réconciliait avec la nuit, avec le noir ? C'est peut-être comme ça que déroulera l'histoire des deux oursons, très pédagogique et aux illustrations fort sympathiques. Mika l'ourson a peur du noir de Yann Walcker, illustrations Nicolas Duffaut, Editions Auzou, 2011 - 5,90 € - à partir de 3 ans.

 

Bali a peur du noir. Pour Bali, la nuit, ce n'est pas mieux. Après le gros bisou de maman, après le gros bisou de papa, la porte se referme, et c'est le noir. Il y a des ombres : des monstres, des socières ! Bali a peur... Maman arrive et quand elle allume la lumière, Bali se rend compte qu'il n'y a peut-être rien de si inquiétant ! Et si le calme revenait aussi doux que la lumière de la lune ?
Bali a peur du noir de Magdalena, illustrations de Laurent Richard, édition Flammarion, Père Castor, juillet 2012 -  2,95 € - à partir de 2 ans.


lundi 26 novembre 2012

Parfois...

...c 'est la Maman Baobab qu'est plate comme une crêpe et qu'a les doigts du clavier avec le moral et l'énergie : dans les chaussettes. (Oui bon, je sais j'avais aujourd'hui ma robe "princesse" collants opaques mais c'était pour l'image). Parfois c'est la Maman Baobab qu'a lu tous les livres qu'elle vous chronique pour sa thématique "nuit" mais pas encore tout à fait tout à fait tout écrit... Parfois c'est la Maman Baobab qui vient de recevoir celui-là :
Céleste et la banque des rêves de Carolyn Coman et Rob Shepperson

et il faut absolument qu'elle l'ajoute à la fin de sa thématique.

Donc il faut absolument qu'elle le finisse (oui il est déjà bien bien entamé)
Parce qu'il est vraiment très bon et a toute sa place à se faire à côté de Victoria et de Malo, deux héros qui plairont à vos jeunes lecteurs (8-12 ans) et que vous retrouverez chroniqués ici cette semaine, romans jeunesse derniers nés de Timothée De Fombelle [ Victoria rêve ] et de Maxence Fermine [La Petite marchande de rêves].

Bonne nuit,

moi je vais bouquiner !

[la lune, la grenouille et le noir] Parfois...

... c'est plus difficile de trouver le sommeil...

Et c'est bien le cas pour Zoé, la grenouille de Monique et de Claude Ponti, dans La lune, la grenouille et le noir, une histoire illustrée de 1989 rééditée cette année dans la collection L'Heure des histoires chez Gallimard Jeunesse*.  Revenons en à notre indémodable Zoë. C'est une grenouille qui vit sur la lune. Pas dans la lune, vraiment sur la lune et elle y est très heureuse : elle saute, elle saute, elle bondit en avant, en arrière, par-dessus... Elle dépense toute son énergie en bonds. Alors, quand elle n'en a plus, bon, ben elle va se coucher. Oui mais voilà, elle a du mal a trouver le sommeil... Il ne fait pas assez noir. Comment fera la petite grenouille à la robe rose et au sourire joyeux pour fermer les yeux et se laisser aller dans le sommeil ? C'est bien la question de ce petit livre qui nous emmène une fois de plus au coeur de la nuit.

La lune, la grenouille et le noir de Monique et Claude Ponti, Editions Gallimard Jeunesse, collection L'Heure des histoires - première édition 1989 - réédition au format poche 2012 - 5,50 € -

* Une collection à tomber par terre, comme vous vous en doutez : des histoires de grande qualité au format poche pour lecteurs débutants, à tout petit prix !

dimanche 25 novembre 2012

[Chut un petit dort ici ] Souvent...

... Tout se passe bien, et il ne faut plus faire de bruit.

Chut... Chut... Chut...

"Pas de bruit !
Le chat s'est endormi."

Et il n'est pas le seul.
Dans ce très joli livre pour les tout-petits, un livre à accrocher sur la poignée de la porte du bébé endormi, d'autres bien d'autres êtres profitent du sommeil du nourrisson pour prendre du repos aussi Même la maison s'est endormie, et avec elle d'ailleurs, tous ses habitants : le papa, la maman, le bébé... Jeanne Ashbé, auteure - illustratrice nous enveloppe dans la chaleur de ses mots et dans la douceur de ses traits de crayon pour nous souhaiter une bonne nuit à tous.
Il vous fallait une idée de cadeau de naissance ? Le voici !

Chut un petit dort ici, de Jeanne Ashbé, Editions Pastel, Ecole des Loisirs, 2012 - 8,20 €

samedi 24 novembre 2012

Un petit pas de plus vers le sommeil

Berceuses pour petits noctambules. Un petit livre cartonné, un petit livre CD composé de sept chansons douces, tendres, relaxantes qui emmènent tranquillement l'enfant dans le sommeil. Gibus, l'auteur, compositeur et interprète emmène les enfants, tout-petits et même un peu plus grand dans un univers très poétique. Les chansons, de très belles créations, se retiennent facilement et nous entraînent dès le premier air : un grand coup de coeur pour "Sur la pointe des pieds" première du CD qui donne le ton de tout l'album. Berceuses pour petits noctambules c'est aussi un petit livre à feuilleter, en écoutant le CD lors d'un temps calme, par exemple, sans aussi pourquoi pas. On y retrouve les textes des berceuses qui sont illustrés par d'excellentes créations découpages/collages de Marie Mahler. L'objet est une petite merveille, une impression renforcée par une édition de très grande qualité. Vous l'avez compris, ici, c'est un ** coup de coeur **.

Berceuses pour petits noctambules écrit et interprété par Gibus, illustré par Marie Mahler, Editions Didier Jeunesse, Janvier 2012 - 12,50 €


vendredi 23 novembre 2012

Des histoires du soir : en route vers le sommeil

Ces trois livres n'ont pas que le bleu de couverture en commun, ce sont trois recueils d'histoires, à lire aux petits, de 3-8 ans, de petites mines d'or pour les mener plein de rêves, d'aventures, de magie et de belles émotions vers le sommeil. Voici pour ce soir, une nouvelle chronique pour aller vers le sommeil ou quand la petite mine dort.

Histoires du Soir pour les Petits. La première belle surprise de cette sélection c'est ce recueil d'Usborne qui réunit cinq petites histoires de qualité. Avant de s'aventurer dans la lecture, la première envie est celle de tourner les pages pour découvrir les illustrations dont les univers graphiques sont très différents. Non pas moins de qualité. J'ai particulièrement aimé celles de Fred Blunt dans Le Dragon récalcitrant, l'histoire d'un dragon qui raconte des histoires à un garçon. Un garçon qui voulait rencontrer un dragon. Oui mais voilà, le dragon fait peur aux villageois. Le garçon aime bien le dragon. Le dragon ne ferait pas, dit-il de mal a une mouche, et c'est bien vrai qu'il a l'air d'être une crème de dragon. Mais Saint-George le chevalier veut le combattre. Comment tout cela va-t-il bien pouvoir se goupiller ? Et puis il y a l'histoire d'une souricette qui doit trouver un mari (le plus fort du monde, si possible) ou encore la tortue malheureuse, celle qui se plaint de ce qu'elle est jusqu'au jour où une idée lumineuse surgit : et si elle apprenait à voler ? Une fable d'Esope comme  celle de la cigale et la fourmi revisitée qui la suit. Et quelques autres encore, si vous avez bien compté !

Petites histoires du Père Castor pour endormir les petits.
Les recueils du Père Castor, nous on ne s'en lasse vraiment pas. Celui-ci est en petit format, couverture rigide et est accompagné d'un CD MP3 histoire de ne pas rater une goutte de chaque histoire pour ne pas, par exemple, fair d'histoire, dans la voiture. Pour ne pas peut-être, se sentir trop seul dans la chambre, dans le noir, quand papa ou maman ferme la porte après l'histoire du soir. Douceur, tendresse, moments de complicité, d'échanges, de bisous, des histoires de sommeil, de chambres, de dodo, de roupillon, de nuit, de sieste, de marchand de sable, de moutons, de bonne nuit Gaston, de quelques farces aussi, tout y est pour passer une bonne nuit. Les illustrations sont, à l'habitude de la collection, de grande qualité. Voilà un beau petit livre, bourré d'histoires, d'images et de rêves et d'une heure trente de sons contés.

Une histoire pour chaque soir à lire à tous les petits garçons.
Si la toute fin du titre titille un peu nos idées - parce qu'évidemment ce livre est aussi parfait pour les petites filles, il n'empêche que, à l'image des sélections du Père Castor, ce recueil est une vraie source, une véritable ressource ! Des dizaines d'histoires, celles du soir, celles qui ne sont pas trop longues et qu'un enfant de 8 ans peut lire facilement tout seul. Un peu plus jeune, il aura plaisir à partir à l'aventure en écoutant l'adulte les lui raconter ( certaines histoires sont indiquées à partir de 3 ans, mais je le conseillerai à partir de 5-6 ans plutôt). Ce qui est génial, c'est tout d'abord qu'il y a vraiment beaucoup d'histoires (pas moins de 58 !) qui s'organisent deux à huit pages, mais aussi à la fin, l'idée qui fait le grand plus : un index. Un index pour les tranches d'âge, le temps de lecture, les titres mais aussi un index thématique : amitié, chevalier, dragon, école, humour, loup, papa et maman, etc. Le cadeau parfait, c'est ce gros gros livre !
Voici les références de ces trois recueils, incontournables pour Noël. Et puis vous avez vu ? Avec chacun, vous ciblez une tranche d'âge quelque peu différente !

- Histoires du soir pour les petits, collectif, éditions Usborne, 2009 - 13,20 € (2-5 ans)
- Petites histoires du Père Castor pour endormir les petits, collectif, novembre 2012 - 15 € (à partir de 4 ans
- Une histoire pour chaque soir à lire à tous les petits garçons, collectif, octobre 2012 - 13 € (5-8 ans)

jeudi 22 novembre 2012

Bonne nuit les comptines


Il y a dans l'illustration de couverture de ce petit album de la douceur, une petite bouille sereine, un doudou, une couette douillette : il y a tout pour se préparer à passer une douce nuit, une belle nuit. Pas sans raconter, pas sans chantonner à deux voix, de grands classiques des comptines pour tendres enfants, des comptines à lire à deux voix, un mot étant régulièrement remplacé par un dessin dans le corps du texte.
Ce texte, ces textes plus précisément, nous les connaissons tous :
- Au clair de la Lune,
- Do, Ré, Mi, la perdrix
- Bateau sur l'eau
- Ainsi font, font, font
et quelques autres encore.

Des comptines remarquablement illustrées par Mayalen Goust. Je suis encore subjuguée par l'illustration de Maman les petits bateaux, que je vous laisserai le plaisir de découvrir en feuilletant ce petit ouvrage de grande qualité, qui a une place à se faire sur la table de nuit de votre enfant, petit, tout-petit ou lecteur débutant.

** Coup de coeur **

Bonne nuit les comptines, collection Comptines à lire à deux, Editions Lito, collectif d'auteurs, illustrations de Mayalen Goust, 2008 - 3,50 € 

 

mardi 20 novembre 2012

Grand Guili

" Quand je monte me coucher,
j'ai toujours peur de rencontrer Grand Guili "

déclare l'enfant haut comme trois pommes en montant les escaliers pour regagner sa chambre. Inspection générale dans un univers noir, bleu marine, nous sommes dans la nuit, juste un petit rai de lumière éclaire l'enfant, éclaire le lit. Atmosphère, atmosphère. Quand sous la couette il entend la porte qui grince, quand une ombre apparaît, qu'elle grandit, qu'elle grandit et qu'elle saute sur le lit : "Au secours!" Grand Guili est de retour... Mais mais qu'est-ce qu'il fait ? Il chatouille ? Dans le noir Grand Guili fait des guilis ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Une histoire de nuit, une histoire de noir, une histoire de monstre ou peut-être pas ! Une grande réussite signées Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout où se mèlent finesse et simplicité avec des textes et des illustrations de grande qualité. Pour en avoir aussuré plusieurs lectures à voix haute, je peux vous dire que le jeune public est saisi, ressent toutes les émotions du personnage, de la frayeur... à la bonne humeur ! Pour moi c'est un joli coup de coeur !

Grand Guili de Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout, Editions Pastel, septembre 2012 - 10 €


Et maintenant qu'on est dans le lit, et si papa ou maman
chantait une comptine ? Racontait une histoire ? Peut-être même plusieurs ? 
Oui ! A bientôt pour la suite !

lundi 19 novembre 2012

Qui a éteint le soleil ?

C'est Céleste ! Je sais, je vous le dis très vite, mais c'est aussi vite qu'on nous le dit à nous, lecteurs. Céleste, c'est un petit ange à la bouille d'ange. Un petit ange à la robe rouge, aussi rouge que ses cheveux en pagaille. Son côté diablotin ? Pas si certain. Pourtant :

"Un jour, Céleste découvre
un gros bouton
semblable à ceux
qui allument
la lumière dans les maisons."

Un interrupteur. Il ne peut s'empêcher d'appuyer, et patatra :

"Tout devient noir.
Céleste a éteint le soleil
".

Oui mais voilà, un univers sans soleil, une Terre sans lumière, ça ne peut plus tourner rond. Comment les fleurs pousseront-elles ? Comment les animaux chasseront-ils s'ils n'y voient plus rien ? Céleste se rend compte qu'il a fait une grosse, une très grosse bêtise et il ne lui faudra pas moins qu'un "renifleur de bouton" pour tenter de refaire le monde tourner rond ! Enfin peut-être pas du premier coup, du coup.

Voici un très joli conte aux illustrations savoureuses. La représentation du personnage principal, Céleste, que l'on peut admirer dès la couverture est une grande réussite. Un mini mini bémol sur la forme, sur certaines pages, le texte se fait avaler par l'image et il est difficile à lire. Quel dommage ! Parce que c'est le deuxième livre des éditions Philomèle que je chronique et je suis très emballée par leur travail : bravo bravo ! Courez-y voir plus clair chez votre libraire, lecteurs, c'est bientôt Noël !


Qui a éteint le soleil d'Isabelle Bauer, illustrations de Katia Belsito, éditions Philomèle, 2012 - 12,50 €
Retrouvez les éditions Philomèle ici


Du côté des Croqueurs d'A l'Ombre du Grand Arbre, Gabriel de La Mare aux Mots en parle Ici


et maintenant qu'on a éteint la lumière, on monte dans la chambre ! Rendez-vous demain soir !

dimanche 18 novembre 2012

Qui a éteint la lumière ?


Ou comment je vous invite à partir avec moi dans la nuit, une thématique alimentée par près d'une vingtaine d'ouvrages que je vous présenterai petit à petit pendant une dizaine de jours.
Mais en attendant, entre heure d'hiver et mauvais temps, le jour file vite, la lumière baisse de bonne heure. Tôt, très tôt, les volets embrassent les fenêtres pour protéger ses habitants du froid et du regard des autres. Que se passe-t-il le soir ? Que se passe-t-il la nuit ? Est-ce que tous les chats sont gris ? Est-ce que les monstres sortent du placard ? Qui a pris mon doudou ? J'ai envie de faire pipi... je peux dormir avec toi ? Y avait quelqu'un de méchant dans mon rêve et un flammand rose. Je veux une vieulleuse. Est-ce que c'est une lumière qu'est vieille, une vieilleuse ? Ferme pas la porte, je veux t'entendre. Ferme la porte, le chat m'embête. Je veux pas dormir. Je veux pas fermer les yeux. Tu me racontes encore une histoire ? Tu parles à qui au téléphone. Je peux mettre de la musique ? Tu fais quoi quand je suis au lit ? Tu vas bientôt te coucher toi aussi ? Demain c'est samedi ou c'est mardi ? Il est 9 heures et demi ? Demain y a école ? Rrrrooooonnn pchiiiiiii.


Alors par où on commence ? Par le soleil qui disparait ? Pourquoi pas... Rendez-vous demain soir !


En attendant, La nuit ça sert à quoi ?

C'est bien la question que se pose Lapino qui ne trouve pas le sommeil au fond de son lit... Alors quand les animaux de la nuit l'appelle, il ne se fait pas prier. Ni une ni deux, il se rhabille et file avec eux. Pas sûr que ce soit une si bonne idée, ni pour eux, ni pour lui. Alors quand vient le jour et que la maman lapin récupère son petit endormi, la conclusion est sans appel : la nuit, c'est fait pour dormir ! Un petit livre sympathique issu d'une collection de petits albums à destination des jeunes enfants (2-4 ans) qui permettent d'expliquer à l'enfant le monde qui l'entoure sur des thèmes précis (le soleil, le bisou, un papa, la pluie, manger, ...).
La nuit ça sert à quoi ? Texte de Sophie Bellier, illustrations de Sophie Ledesma, Editions Fleurus, 2002 - 4,50 €

samedi 17 novembre 2012

Princesse pas douée et princesses par milliers

Princesse pas douée. "Il était une fois une princesse pas douée. Par exemple, elle ne savait pas faire la révérence." Autres exemples : la machine à laver, c'est pas son truc ; elle confond couverts à poisson et couverts à viande ; utilise un mot pour un autre, bredouille, n'est douée pour aucun sport... Bref c'est une princesse pas douée de haute volée. Ceci dit, on va arrêter tout de suite la liste de reproches fortement inspirée de ceux énumérés par sa mère la reine, celle-là même qui la met à la porte, baluchon sur l'épaule pour aller (à pied) se trouver un mari. C'est pas gagné quand on n'est pas doué(e). On va s'arrêter là parce que ça nous énerve un peu de voir comment cette pauvre princesse est traitée, et y a pas que nous que ça embête : "Mais je préfère ne plus parler de la mère de la princesse, ça m'énerve trop",  s'indigne  le narrateur. Un narrateur présent dans la narration qui dit je et qui commente. Ce n'est pas sans donner une touche supplémentaire d'humour et de burlesque. Mais, revenons à nos moutons, enfin à notre princesse. Partie par les chemins, robe écourtée et baluchon sur l'épaule donc, elle rencontre un ours. Scène improbable certes, mais nous sommes dans un conte  et tout est possible, même un ours qui tombe du ciel et c'est bien de cela que s'amuse notre auteur. Il y a aura bien un prince charmant, version Prince au bois dormant, il y aura bien un ours (pas mal léché), il y aura peut-être "le truc du bisou" et peut-être le "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". N'empêche, si tout y est, histoire et répliques sont de vraies pépites, Christian Oster offre un roman moderne ponctué d'aussi charmantes illustrations que la jolie princesse pas douée peut l'être, charmante : ce sont celles de Delphine Perret.
Princesse pas douée de Christian Oster, illustrations de Delphine Perret,
Editions L'école des Loisirs, collections Mouche, septembre 2012 - 8,20 € - à partir de 7 ans.


L'imagerie des Princesses. Si on veut parler princesse, causer froufrou, paillettes, robes roses, talons hauts, châteux, princes charmants, reines et rois, si on veut parler rose, bonbon, magie, grenouille, paillettes, trônes, amour et aventure : c'est ça qu'il faut ! L'imagerie des Princesses chez Fleurus. Un album à partir de 6 ans pour connaître tout, tout, tout, de la vie des princesses, tout ou presque des contes traditionnels (Peau d'âne, Blanche Neige, Cendrillon, le Prince crapaud), pour créer, imaginer, se déguiser, pour découvrir aussi la belle histoire illustrée de Princesse Héloïse, une princesse condamnée bébé à ne plus voir la lumière du soleil par la méchante Fée des Sources. Le sortilège sera-t-il rompu ?
L'imagerie des Princesses d'Emilie Beaumont, illustrations de Sophie Toussaint, Editions Fleurus, 2003 - 11,12 € - à partir de 5 ans


Du côté des Croqueurs d'A l'Ombre du Grand arbre,
retrouvez la critique de Dorot sur Princesse pas douée : ici

jeudi 15 novembre 2012

Le mille-pattes et les mille et une façons de le dessiner (enfin à peu près !)

" Au début, un mille-pattes, c'est facile à dessiner :
en gros, ça ressemble à une saucisse ou une banane,
tout dépend de la couleur utilisée".


Ensuite ça se complique. Il y a ces histoires de pattes, de couleurs à assortir avec le corps. Il y a le "pas beau", le "vilain" le "moche" et le "très joli". Mais ne vous inquiétez pas, tout est illustré. Et puis c'est parti. Pas à pas, maintenant qu'on a choisi des pattes, il va falloir en dessiner des tas, c'est bien connu que le mille-pattes en a mille. Faudra s'armer d'un bon crayon, d'un compteur, et de patience (un peu quand même). Mais ne vous inquiétez pas, tout est expliqué, tout est illustré. "Et si ? Et si ?", on changeait de nouveau de couleur, si on ne faisait pas tout, tout droit, de pages en pages, ça se complique...Et si on ajoutait des formes, des accesssoires, des numéros ?
Ce livre est un petit bijou de créativité et d'humour, joue dans la cour du simple sans être simpliste : équilibre peu facile. Les enfants en jouent, copient, rient, et savent forcément à la fin, dessiner un mille-pattes et peut-être même une banane, une saucisse... et une limace ! Bravo à son auteur et illustrateur Jean Gourounas, l'acrobate du mille-pattes !

* coup de coeur *

Le mille-pattes de Jean Gourounas, Editions du Rouergue, Février 2012 - 13, 20 € - à partir de 3 ans.

mardi 13 novembre 2012

C'est pour mieux te manger !

"Il était encore une fois un Petit Chaperon rouge qui s'en allait porter une galette et..."et vous pensez connaître la suite ! Et vous vous dites que ça y est voici une énième version du Petit Chaperon Rouge. A la première assertion, je réponds : non. A la seconde ? Oui! Mais très réussie car vraiment vraiment, à travers le bois, ce gros loup aux longues dents bien pointues, aux yeux très très méchants, au long long nez, ce gros loup qui fait peur, aux poils à rebrousse et à la culotte assortie à la cape du Chaperon nous emmène loin, droit au piège, droit à la chevillette, droit au lit de mère-grand aux grandes dents et AaaAaaAAAhhhhhhhhhhhhhh !
Je ne peux vous en dire plus sans vous révéler l'astuce mais sachez que ces mots là dans un ordre ou dans un autre seront prononcés :
"C'est pour mieux te manger mon enfant!"
Miam miam miam
Aïe aïe ouille !

Bravo à son auteure Françoise Rogier qui a fait fi du petit pot de beurre pour nous emmener dans son leurre. Un album bien mené, pointu en dents et en style (autant graphique que textuel), piquant en drôlerie : pour Maman Baobab, c'est un coup de coeur !

C'est pour mieux te manger de Françoise Rogier, Editions L'atelier du Poisson soluble,
octobre 2012 - 15 €

lundi 12 novembre 2012

Un livre sur l'automne, un livre sur dimanche

Le livre orange de l'automne
On nous dit qu'il n'y a plus de saisons, mais nous on le sait qu'il y en a des saisons. Alors au coeur de l'automne, des feuilles qui changent de couleur, qui jaunissent, qui tombent, du ciel gris, de la pluie, nous vous invitons à découvrir ce livre. Tout orange en couverture, tout aux couleurs de l'automne à l'intérieur, il est conçu comme un documentaire, très détaillé et adapté aux classes maternelles et élémentaires. Les mois, la météo, les changements que la saison implique : les habits, les arbres qui se dégarnissent, les fruits et légumes illustrés. Quand on parle des feuilles qui tombent, on apprend à les dessiner ; quand on parle des pommes, hop, une petite recette de crumble ; quand on croise un escargot, oh, une comptine... Mais au fait, savez-vous comment ça marche, les saisons ? Le livre orange de l'automne de Sophie Coucharrière et Hervé Le Goff, éditions Flammarion Père Castor, septembre 2012 - 12,20 € - à partir de 4 ans.

Le dimanche de Monsieur Pervenche
Blanche. C'est la couleur de la nuit que passe monsieur Pervenche avant chaque dimanche : "quand le dimanche arrivait, il s'enfermait ; il ne supportait pas de voir les rues de son village sans vie !". Il faut dire que monsieur Pervenche vit seul. Et puis un jour, à force de réfléchir à ce qui l'embête toutes les semaines, une idée jaillit de sa main, de sa plume : il se met à écrire. A écrire de la poèsie qu'il recopie sur des lettres colorées. Des lettres qu'il a envie de distribuer. Du courrier le dimanche ? C'est peut-être cela qui lui fera aimer ce dernier jour de la semaine. Et c'est bien possible qu'il ne soit pas le seul. Monsieur Pervenche sème de la poésie secrètement ou presque, pour le plus grand bonheur des habitants de son village qui attendent le dimanche avec impatience dorénavant... découvriront-ils le semeur de mots ? Un joli conte remarquablement illustré, un récit sur le partage, le lien social, la poésie et l'écriture. Une très belle découverte, à partir de 5 ans. Le dimanche de Monsieur Pervenche de Jeanne Taboni Misérazzi et Mayana Itoïz, éditions Les P'tits Bérets, collection La Tête sur l'Oreiller, 2011 - 12,9 €

dimanche 11 novembre 2012

Un dimanche d'automne

C'est dimanche d'automne quand il pleut dans les coeurs, quand les feuilles tombent, celles des arbres, celles des blocs, de chêne ou des A4 qu'on gribouille, qu'on déchire, ou qu'on n'écrit pas. Ce dimanche d'automne, justement, on se dit qu'on n'est pas si seul(e) et on se rend compte, on le sait, qu'on l'est quand même si profondément. Ces dimanches d'automne, ils se déroulent peut-être tard le soir, ou le lendemain le lundi, à midi, à minuit le mardi. Ce dimanche d'automne, il a goût des ces phrases d'enfants "tu dors avec le chat comme il y a plus Papa". A peu de choses près. Car je ne dors pas avec le chat. Ce dimanche d'automne, il a les larmes qui montent, les oreilles qui bourdonnent, il a mal au ventre, la gorge serrée à moins qu'elle ne soit nouée. Ces dimanches d'automne il ne sera plus jamais là. Mais ce n'est pas tout à fait à lui que l'on pense. C'est à nous, c'est à soi, c'est à moi. Pour une fois.

samedi 10 novembre 2012

Le Prince de Motordu orchestré


Le Ré-Si-Do-Ré, une nouvelle aventure du Prince de Motordu, mais quelle aventure... Le personnage haut en couleur de Pef entre dans une histoire mise en musique et orchestrée. Des mots dans tous les sens des couacs dans les syllabes, des mots qui se font la malle, d'autres qui les remplacent, on n'est pas à un ou deux sons près, des mots tordus, bien sûr, enfin des phrases tordues plutôt. Et dans les notes, dans les airs ? Peut-être aussi, ou peut-être pas. Bienvenue à l'opéra, mais à l'opéra tordu, cela ne pouvait pas être autrement et Marc-Olivier Dupin, le compositeur, chef d'orchestre l'a bien compris et entre dans son univers mieux qu'un caméléon, il lui donne une autre dimension. Il le mousseline ? Non. Il le sublime... Un livre illustré et un CD pour conter, pour chanter, un prince de Motordu toujours très tendu par l'apprentissage violent du violon par lequel il était passé quand il voulait tout simplement faire voler son vélo, autant pour moi, sa biglissette plutôt. Alors quand ses enfants veulent de concert se rendre à un concert... ce n'est pas sûr ni certain qu'il les laisse faire... Pas question qu'ils aillent à la musique. Et si par contre c'était la musique qui venait à eux ? Textes, musique, illustrations : un très bel ensemble pour saisir une autre voix du Prince de Motordu. Et pour les parisiens, représentation imminentes du spectacle le 2 décembre Salle Pleyel (Paris) et les 8 et 9 décembre au Théâtre Jean Vilar à Vitry sur Seine.


Le Ré-Si-Do-Ré du prince de Motordu par Pef, musique Marc-Olivier Dupin,
Editions Gallimard Jeunesse, octobre 2012 - 22 €
A partir de 6 ans.



vendredi 9 novembre 2012

La pouilleuse et le mal de mer

Dans mon sommeil, je me vois écouter la radio, celle du radio-réveil et mes oreilles pas tout à fait réveillées captent une info : des adolescentes ont tabassé une enfant pour zZzZz. Je me retourne dans mon lit et pense, ce bouquin, il me suit, il me hante. J'ouvre les yeux, je suis vraiment dans mon lit, il est 6h00 et des poussières, flux de la radio, France Inter. Les yeux ouverts. Les yeux ouverts du coup ! Je me demande vraiment si l'info que j'ai entendue est vraie ou si ce bouquin que j'ai lu il y a peu, fait des siennes dans mes rêves. Ce bouquin, c'est La Pouilleuse. Facile de retrouver l'info : elle est réelle. Mais d'autant plus perturbant - même si ce réel ne va pas si loin que la fiction de Clémentine Beauvais - qu'il y donne une résonance âpre. Et c'est toute la qualité de ce roman. Un groupe d'ados, élèves de seconde au coeur de Paris, traîne dans les rues, sèche les cours. Des petits bourgeois qui se la jouent 'rebelle' et qui vont complètement déraper en croisant une petite fille noire d'origine africaine, une tête qui ne leur revient pas, une tête sur laquelle ils aperçoivent un pou. On ne sait pas pourquoi ni comment, toutes les barrières sautent. Et le lecteur suit, dans la vraisemblance, le groupe qui enlève l'enfant, la séquestre dans un appartement, avec au moins un objectif admis, celui de l'épouiller. Pour le reste, pour la suite, je vous laisse ouvrir vous même ce roman pour découvrir jusqu'au ils vont tous aller, s'entraînant les uns les autres, entre leaders et moutons silencieux, ils seront tous responsables, tous coupables. La narration est menée avec brio, tout en tension par Clémentine Beauvais qui  pointe tout de rouge, la limite fragile entre le racisme dit 'ordinaire' et des scènes qui pourraient tourner à l'horreur. Il y a moins d'un pas, et c'est bien là, le drame. J'ai refermé le livre, un matin dans le train. J'ai eu mal au ventre un bon moment dans la matinée, le noeud dans la gorge, le mal de mer. Rien de surprenant que je pense que ce roman puisse s'inviter dans mon sommeil. ça n'a pourtant pas été le cas : l'enfant de la radio, elle, s'est fait tabasser parce qu'elle était trop maigre.

La Pouilleuse, Clémentine Beauvais, Editions Sarbacane, août 2012 - 8,50 €
A partir de 14 ans
En partenariat avec Amnesty International


Du côté des Croqueurs d'A l'Ombre du Grand Arbre retrouvez l'avis de Gabriel de La Mare aux mots Ici et son interview de l'auteure


mardi 6 novembre 2012

La fille verte

Il y a ces livres que vous avez envie de lire sans savoir de quoi ils parlent parce qu'ils sont signés d'une patte, d'une griffe, d'un Auteur. Il y a ces couvertures originales qui vous intriguent et vous aimantent, qui vous donnent envie de prendre le livre, de l'ouvrir, de le lire. Il y a ces titres qui ne veulent rien dire et donc tout à la fois. Il y a l'incipit qui ne ressemble en rien au reste du texte. Mais ça vous ne le savez pas. Pas encore, en tout cas. Il y a ces lignes qui défilent, ces pages qui se tournent, cette histoire qui se déroule ou peut-être pas. Non plus. Il y a ces mots qui sonnent, ces images qui prennent vie dans les lignes, il y a la poésie, des images, des couleurs, des jeux avec les mots, avec les sons. Des formules reformulées. Métaphores, métamorphose, entre le rêve et la réalité. Une jeune fille se transforme. Un claquement sec qui réveille en sursaut. A table ! Il y a ces illustrations qui vous enveloppent, qui lient, qui transforment le texte, lui donnent une autre vie, le transcendent, le subliment. Il y a un livre que vous refermez, qui vous a totalement avalé(e), ce point final, une quatrième de couverture que vous regardez ou pas, car vous regardez dans le vide en fait. Peut-être.Il y a une lecture qui vous a laissé(e) coi. Il y a cette question qui surgit dans votre tête, qui se murmure à votre oreille, qui caresse vos cheveux longs et qui y laissent des herbes : qu'est-ce que j'ai lu ? De quoi ça parle. Il y en a une autre qui survient et qui demande j'ai aimé, ou pas ? Il y a ces émotions qui vous ont traversé, ces lignes qui ont défilé d'un seul trait, sans à peine avoir repris votre souffle. Enfin si vous l'avez pris car il est écrit. Il ponctue le texte. Une fable dit-on, qui prend des airs parfois de long poème dans lequel les mots et les images dansent, chantent. Il y a un livre que vous devez lire une autre fois parce que vous n'êtes pas sûr d'avoir bien compris, mais ce que vous savez quand même finalement c'est que vous avez aimé. Et que même, la troisième fois, vous vous délectez, vous savourez.

Il y a La Fille Verte de Vincent Cuvellier
illustré par Camilla Engman

Merci.

*** coup de coeur ***

La fille verte de Vincent Cuvellier - Illustrations de Camillla Engman,
 Editions Gallimard Jeunesse, collection Giboulée -
Septembre 2012 - 15,50 € - à partir de 12 ans.


Du côté des Croqueurs de livres d'A l'Ombre du Grand Arbre, retrouvez le point de vue de La Littérature Jeunesse de Judith et Sophie Ici

lundi 5 novembre 2012

La soupe orange


Pour faire une bonne soupe orange, il vous faut un ou plusieurs légumes... oranges ! En ce moment, plein automne, le choix est large des carottes des sable à la citrouille en passant par les potirons, potimarrons, butternut, patissons et autres courges,... mais à la Maison Rouge, le principe de la soupe orange reste le même...
 De robe plus ou moins orange et plus ou moins dure, il faut en conquérir la chair... Sans oublier de récolter quelques graines pour des projets d'année prochaine (non je n'ai pas de potager, mais mes tomates en pots peuvent faire de la place à du potimarron en pot, non ? ). Pendant que le commis envisage les semis, vous vous avez taillé grossier deux trois petits oignons blancs que vous faites revenir dans le chaudron avec du beurre fleur de sel.  
Doux coloris pas encore roux, versez-y les légumes coupés ni trop petits ni trop gros, remuez remuez remuez, pincée de muscade, filet d'huile d'olive petit fond d'eau si nécessaire juste pour pas que ça colle et on mélange on mélange, on remue, on remue... et stop.

On apaise le tout en versant du lait du lait et du lait, combien ? Je ne sais pas, moi et les mesures, jamais fait, ni dans la demie d'ailleurs. On en met jusqu'au trait et le trait c'est à peu près au niveau des légumes... Et puis on baisse le feu, et puis on recouvre, et puis on laisse faire en mélangeant de temps en temps... et quand tout est prêt à se faire mixer, on n'hésite pas, on y va, après avoir salé et poivré, remis un peu de muscade et pourquoi pas des épices tandori... Pas assez liquide ? On réctifie avec de l'eau. Trop ? Discrétos, polenta ou fécule de pomme de terre, pourquoi pas ? On rectifie de nouveau si besoin, on goûte... et on sert avec des petits croûtons maison beurre aïl persil faits avec le pain un peu rassis et puis sur le dessus au dernier moment, on ajoute des copeaux de parmezan et ce qu'il reste d'herbes du jardin : ici il nous reste encore du basilic (si si !) et du persil plat. Et voilà ! C'est prêt. Normalement il ne reste que de quoi se faire une grande bouche, comme la grenouille du même nom... ce qui tombe pas mal, car ici, ce jour là, c'était elle qui avait mis son tablier !

dimanche 4 novembre 2012

Sélection Sorcières !

Sorcières, sorcières... prenez garde à votre derrière !(dernière partie)
L'imagerie des sorcières et des fées. Pour clore notre thématique sur les sorcières, rien de mieux qu'une imagerie des éditions Fleurus. Vous connaissez peut-être déjà cette collection riche en titres et dense en textes, en images et en informations. Un bon petit doc où se mèlent histoires, mythes et légendes, pour tout savoir. Saviez-vous par exemple que "chaque matin après sa lessive, la sorcière prend son bain avec ses animaux préférés. Le crocodile, lui, est un peu envahissant!". Savez-vous que pour devenir une bonne sorcière, l'écolière doit apprendre à reconnaître les champignons dangereux (pour les utiliser!), à cultiver de mauvaises herbes, à faire tourner son chat, à manoeuvrer un balai ou encore à se transformer en oiseau ? Non, n'est-ce pas ? Tout l'univers des sorcières est balayé :  vêtements,  animaux, habitudes, matériel, lieux qu'elles fréquentent, activités... La partie "fée est développée avec autant d'humour, de créativité et de fraîcheur. Elles sont liées par une partie sur Halloween, fête annuelle des sorcières et des fées, des fiches bricolage (déguisements, activités manuelles, petits ateliers, recettes de cuisine, ...) et par quelques portraits de leurs amis. Les enfants ne se lassent pas de la collection "Imagerie", parfaite pour les collectionneurs et petits passionnés. ils y trouvent ressources, illustrations, informations et distraction. Tout y est bon !

L'imagerie des sorcières et des fées, conception et textes Emilie Beaumont - images François Ruyer, Colette David et Sophie Toussaint - Editions Fleurus - 1997 - 11,50 € - à partir de 5 ans.


samedi 3 novembre 2012

Sélection sorcières !

Sorcières, sorcières... prenez garde à votre derrière !
(2e partie)


L'étrange secret de Dolly Lola. Dolly Lola n'a de sorcière que le nom. Rien de maléfique dans ses potions, pas de verrue au menton, elle est une sorcière au grand coeur qui répend tendresse et bonne humeur. "Personne ne la craignait cette petite sorcière là ! Elle était à croquer la belle Dolly Lola". Son problème, c'est qu'elle vit l'horreur dès que survient la pleine lune : un triste sort la transforme en légume. De quoi vraiment s'inquièter car on pourrait la manger... C'est avec des illustrations signées Elisa Granowska, un univers très chaleureux et à croquer, que s'illustre le texte de Sandrine Lévy, des mots chantants, des mots qui riment et qui sonnent pour offrir un joli conte aux enfants à partir de 3 ans.
L'étrange secret de Dolly Lola de Sandrine Lévy et Elisa Granowska, éditions Eveil et Découvertes, juin 2011 - 12,50 € - à partir de 3 ans.

La sorcière au nez de fer. Bienvenue dans un univers très particulier, celui d'un conte tiré de la littérature hongroise, de quoi faire peur, de quoi glacer même, jusqu'au dénouement, celui dans lequel les petits prennent le dessus sur les grands. Ouf! Quelle idée de commencer par la fin sans vous parler de la trame. Justement, c'est la faim qui pousse un père de famille nombreuse à s'aventurer dans la forêt enneigée pour trouver de quoi se ravitailler. Par hasard - ou peut-être pas - il tombe sur une maison qui sent bon la cuisine. Il y entre, personne, mais dans la cuisine, gigot, soupe, voilà tout ce qu'il lui faut. En tentant de s'en saisir, patatra grand fracas, une sorcière apparaît, la sorcière au nez de fer. Elle veut bien lui céder ses affaires, ou plutôt celles de son fils, mais pas sans une petite contrainte, forcément, qu'il se marie avec elle...Que ne ferait-il pas pour sauver ses enfants affamés : se coltiner la laideur dans toute sa splendeur, une sorcière qui avance à l'aide de son nez, et son fils, énergumène identique format géant ?  Les événements ne s'arrêteront peut-être pas là, et peut-être, peut-être d'ailleurs, arrivera-t-il à s'en dépétrer... c'est ce que vous saurez en entrant dans une histoire racontée et contée (voix de l'auteur sur CD) par Olivier Noack et illustrée avec talent par Gwen Keraval.
La sorcière au nez de fer d'Oliver Noack et Gwen Keraval, éditions Syros, septembre 2012, 15,90 € - à partir de 6 ans - Livre CD.

Un, deux , trois, sorcière ! Dans ce livre à compter qui est encore plus un livre à conter (une fois, deux fois, trois fois et encore plus car affinités), les auteurs nous narrent, nous croquent et nous brossent l’histoire d’une sorcière qu’a bien du souci à se faire ! Juste au cas où elle aurait eu envie de nous faire peur, elle ne peut pas. Et toc. Parce que figurez-vous que le vent est avec nous et se joue d’elle. Déjà qu’elle n’était pas très belle (mais tellement bien dessinée), la voici toute déplumée. Le vent la vole et la fait voler. Tant et si bien que quand il s’arrête de souffler, elle dégringole, « part en arrière et se retrouve les fesses en l’air ! ». Je peux vous dire qu’avec elle, ou plutôt, d’elle, on rigole fort. Aussi fort que le vent. On conte, on compte, on raconte, on décompte… C’est évident, rythme, narration et illustrations : cette potion là dans le chaudron, c’est de la bonne !
Un, deux , trois, sorcière ! – Un livre à compter de Magdalena et Gwen Keraval
Editions Flammarion Le Père Castor - 2012 - 10,50 € - A partir de 3 ans.

Du côté des Croqueurs d'A l'Ombre du Grand Arbre ...
> L'étrange secret de Dolly Lola est chroniqué sur La Mare aux Mots ici 
et vous trouverez l'interview de son auteur, Sandrine Lévy
> La sorcière au nez de fer est sur La Mare aux Mots  ici
> Un, deux, trois sorcière ! fait partie de notre sélection Halloween, c'est Ici